La Libye vient de franchir un nouveau pas vers la mise en place des prémices d'un nouvel Etat. En annonçant, samedi soir, l'adoption de la loi électorale qui régira l'élection d'une assemblée constituante en Juin prochain, le Conseil National de Transition (CNT) a confirmé le changement positif de la future nation libyenne. Tout d'abord, en abandonnant le quota de 10% qui était prévu pour les femmes. Ensuite en permettant aux personnes ayant une double nationalité de se porter candidates. Enfin en excluant les personnes ayant eu un quelconque rapport avec l'ancien régime de Mouamar Kaddafi. Il s'agit notamment des anciens responsables des comités révolutionnaires, des organes de sécurité ainsi que de tous les Libyens qui ont participé à la répression sanguinaire de la révolution libyenne. Le quota de 10% pour les femmes, présenté, début Janvier, lors du projet initial ne répondait pas aux attentes de la majorité d'une population libyenne assoiffée de changements. Selon le texte de la nouvelle loi, 50% des candidats inscrits dans les listes des groupes politiques devraient être des femmes. Cette démarche, fort encourageante, pour l'instauration des bases solides d'une nouvelle démocratie, augure d'un avenir meilleur pour le pays. D'autant plus que les femmes libyennes pourraient présenter un potentiel important pour la reconstruction sociale et économique. Quant aux personnes, ayant une double nationalité, elles apportent une plus-value . Surtout quand on sait que ces personnes sont, dans leur majorité, issues de grandes écoles américaines et européennes. Leur apport bénéfique au développement de la Libye ne peut en aucun cas les exclure de la course à la nouvelle assemblée qui devrait rédiger une constitution pour le pays. Enfin, l'interdiction à l'endroit des anciens tortionnaires du régime de se présenter aux élections du congrès national général (assemblée constituante) est un droit légitime et une garantie supplémentaire pour des fondements sains de l'Etat de droit. Reste maintenant le respect du fonds et de la forme de cette loi lors de son amendement et surtout lors de son application. Ce point est fondamentalement, c'est la clef de voute de la marche dont dépend l'avenir du pays. Peut être, en faisant fi des disparités régionales et tribales, l'un des plus grands dangers auxquels fait face le pays, le peuple libyen s'affranchira du joug de l'oppression et évitera de nouvelles dérives. A cela il convient d'ajouter un autre facteur de taille : les immenses richesses naturelles dont dispose la Libye. Mais sans une stabilité sociale et économique efficace et durable, qu'adviendra-t-il du rêve libyen ?