Le Temps-Agences - Une quinzaine d'insurgés ont péri en Afghanistan lors de raids aériens dans le sud-ouest du pays, a annoncé hier le contingent canadien sous commandement de l'Otan. Un haut responsable des forces armées canadiennes a déclaré que ses hommes avaient tendu une embuscade aux taliban autour du village de Sangsar, au sud de Kandahar, avant d'ordonner des frappes aériennes directement sur les insurgés qui tentaient de s'enfuir. Les soldats canadiens, placés sous les ordres de la Force internationale d'assistance à la sécurité (Isaf), ont agi à l'aube, protégés encore par l'obscurité. En rampant dans des vignes, des champs de pavot et de marijuana, les militaires se sont rapprochés discrètement de Sangsar, village soupçonné de servir de camp de retranchement aux insurgés. "Cette attaque a été menée encore une fois dans le but de limiter l'influence des taliban sur l'autoroute numéro un", a indiqué le commandant en charge de l'opération, Dave Quick, faisant référence à la principale route sillonnant le sud de l'Afghanistan. Les soldats ont ouvert le feu aux premières heures du jour, aidés par la lumière, obligeant les 60 insurgés à battre en retraite sur une ligne de position, déjà occupée par d'autres membres de l'Isaf. "Nous étions en contact permanent et nos forces aériennes ont touché à huit reprises la position des taliban à l'aide de bombes", a indiqué le commandant Quick, précisant qu'au moins quinze insurgés avaient été touchés. Sur place, les troupes canadiennes ont saisi un lance-missile antichar capable de détruire des blindés, mais également des fusils d'assaut et des grenades. Les forces de l'Otan affrontent depuis 2001 une farouche résistance des insurgés, écartés du pouvoir à Kaboul et dans la moitié des provinces d'Afghanistan. Les taliban se livrent régulièrement à des attaques surprises, tôt le matin dans des villages, pour s'y installer ou bien cacher des armes, avant de prendre la fuite dans les montagnes. Les attentats à la voiture piégée sont également monnaie courante en Afghanistan, dont les forces armées étrangères et gouvernementales sont souvent les cibles. Les taliban s'inspirent de plus en plus des méthodes de guérilla employées par les insurgés en Irak, mais utilisent d'autres méthodes plus archaïques afin de terroriser les populations, en décapitant par exemple des hommes et des femmes soupçonnés de collaborer avec les forces étrangères ou avec le gouvernement d'Hamid Karzaï. Un responsable des services de renseignement afghan a rapporté hier que des insurgés avaient décapité sept civils accusés d'espionnage. "Lors des dix derniers jours, les taliban ont décapité sept civils afghans sans la moindre preuve", a déclaré l'homme, refusant d'être nommé. Il a précisé que ces exécutions avaient eu lieu dans tout le pays, mais surtout dans le Sud, notamment près de Kandahar et Ghazni. Un porte-parole des taliban a déclaré que des preuves, telles que du matériel de guidage laser pour les raids aériens, avaient été découvertes sur les sept personnes lors de leur capture.