La mise à jour du calendrier entreprise ce week-end a mis en lumière les dispositions impressionnantes de l'Espérance dès samedi ; le nouveau réalisme d'El Gaouafel et l'inexplicable surplace de l'Etoile. Des constats à relativiser au vu des circonstances qui ressemblaient à un début de championnat ; Seul le huis-clos a retenu l'attention, c'est autour de ce phénomène que les débats ont le plus été unanimes pour le condamner. Dès vendredi, les présidents de clubs, reçus par le ministre, avaient exprimé leur désaccord avec la fédération à qui on a fait porter le chapeau dans cette décision impopulaire, alors que personne ne voulait prendre la responsabilité de la sécurité. Vaste problème qui reste donc posé, donnant l'impression que le football est pris en otage par la hantise d'une violence qui, telle la braise sous la cendre menacée à tout moment de tout faire embraser. En attendant, un consternant spectacle de stades vides nous a fait méditer sur le manque à gagner que le football tunisien continue à enregistrer en ambiance, intérêt et en moyens de survie pour des clubs au bord de l'asphyxie. C'est dans cette atmosphère délétère que trois rencontres de rattrapage ont eu lieu. Le onze man show de l'Espérance Samedi, les abords du stade de Radès, étaient clairsemés par quelques centaines de nostalgiques mais le stade reste désert. Ce fut dans le silence que l'Espérance allait exécuter un numéro de son cru. En quelques minutes elle s'assura les trois points de la victoire et se mit à une véritable exhibition aux dépens de son homonyme de Zarzis. Entre efficacité de Yang et subtilité de Youssef Msakni, toutes les caractéristiques de la nouvelle Espérance sont passées. Les montées des latéraux, plus souvent que nécessaire, positionnement à l'entre-jeu, accélération soudaine du rythme dès la récupération du ballon et même les avancées imprudentes de l'axe défensif. Cela a donné cinq buts et deux tirs sur les poteaux. L'Espérance de Zarzis n'a vu que du feu. Pourtant, dans quelques éclaircies elle nous fit découvrir quelques potentialités pour l'avenir. El Gaouafel sur sa lancée Six points en deux dimanches. Que peut espérer de plus El Gaouafel pour récupérer sa sérénité. Hammam-Sousse, pourtant n'était pas prêt à se sacrifier. Il lui a manqué quelques minutes pour arracher un nul qu'il aurait mérité. Le manque d'imagination C'est de l'Etoile qu'il s'agit. On prévoyait que l'USMonastir allait être prudent. On pressentait qu'il faudrait à l'Etoile de l'imagination pour fracturer le verrou que les Monastiriens allaient mettre en place. Or, on s'est contenté du côté de l'Etoile de jouer comme si l'adversaire allait livrer un combat où la valeur intrinsèque allait rendre son verdict naturel. Il est normal donc de voir les Etoilés venir, telles des vagues aveugles, heurter un mur érigé par des visiteurs avides de ne pas perdre cette rencontre qui constituait pour eux, un test pour demain. Ils ont eu gain de cause, mais ce nul, ils le doivent aussi et surtout à une équipe soussienne encore loin du niveau pour lequel elle s'est munie lors du mercato dernier. L'USMonastir a gagné le droit de se remettre à rêver. L'Etoile est quant à elle, au pied du mur, priée dimanche de revoir sa copie.