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Combien de victimes faudra-il pour éveiller les consciences ?
Thema- L'abolition de la peine capitale en question
Publié dans Le Temps le 29 - 02 - 2012

La peine de mort fait toujours des victimes de par le monde. Cette fois, elle en a fait une victime de trop. Antoinette Chahine une libanaise, ayant connu les affres de la détention et de la condamnation à la peine capitale avant d'être innocentée, est venue apporter un témoignage vivant sur un verdict ayant la vie dure.
Aujourd'hui, l'invitée d'Amnesty international, bureau de Tunis et de la Coalition nationale pour l'abolition de la peine de mort, est devenue une figure de proue du militantisme contre peine capitale. Mais après quoi ? Après avoir laissé des séquelles psychologiques sur la victime de ce châtiment qu'elle vit, comme une injustice sociale.
Mais combien de victimes faudrait-il pour éveiller les consciences ? Une question que l'on se pose aujourd'hui, sous nos cieux, avec la même insistance d'il y a cinq ans. La Tunisie étant à un tournant historique, à la veille de l'élaboration de sa nouvelle constitution.

Ensemble contre la peine de mort

L'annonce est faite : la Libanaise Antoinette Chahine est parmi nous pour deux jours. Hier sa conférence donnée à Tunis est suivie aujourd'hui d'une autre à Sousse. La militante d'Amnesty international, avec ses secrets enfouis depuis des années, les non-dits qui font écran aux promesses de justice sociale, reflète les peurs et les angoisses liées au châtiment de la peine de mort. Antoinette Chahine qui prend la parole pour raconter son vécu d'une condamnée à ce verdict égrenait en fait des bribes éparses d'une histoire qui garde toute son actualité. « Les mots me manquent pour résumer en quelques minutes les supplices que j'ai pu endurer pendant des années, alors que j'ai été innocente. J'espère un jour que la peine capitale soit abolie du code pénal des pays qui la pratiquent. Car personne ne peut imaginer le calvaire de ce châtiment barbare. » Avance Antoinette Chahine la gorge nouée. Notre interlocutrice revient sur des souvenirs dont le poids n'a pas été allégé par le temps ni l'assistance de sa famille, ses amis et les associations de droits humains qui la soutiennent. « Je me rappelle un jour en prison j'ai eu très soif. Alors on a ramené de l'eau qu'on a versée sur mon front pour qu'aucune goutte ne puisse parvenir à mes lèvres desséchées par des jours de jeûne forcé. » confie-t-elle en faisant état des tortures qu'on lui a infligées du temps de sa détention. Antoinette Chahine était en effet étudiante à Beyrouth lorsqu'elle fût arrêtée en 1994 pour un crime qu'elle n'a pas commis. Elle a été en effet mêlée aux activités politiques de son frère. Le verdict est tombé et a été condamnée à mort en 1997, une peine commuée à la prison à perpétuité avant d'être innocentée en 1999. Elle est devenue depuis un symbole de lutte contre la peine de mort un combat qu'elle mène au fil de ses voyages à travers des pays du monde.

16 Associations et ONG pour lutter contre la peine de mort

Qu'en est-il de la Tunisie ? « La Tunisie est l'un des pays où la peine de mort est mentionnée dans le code pénal mais n'est pas pratiquée, et ce depuis 1991. Le militantisme en ce sens a commencé pour notre cas depuis 1997 dans le cadre de la Coalition nationale pour l'abolition de la peine capitale qui au début a rencontré l'hostilité des autorités. Après la Révolution la coalition en question regroupe 16 associations et ONG alors qu'elle n'en comptait que sept il y a un an. » Commente Habib Marsit, l'ancien président d'Amnesty international actuellement président de la Coalition nationale de lutte contre la peine de mort. Le représentant de la branche internationale de l'organisation Nicholas Perron était également présent à la conférence. Notre interlocuteur qui est aussi membre du collectif « Ensemble pour l'abolition de la peine de mort » a détaillé les arguments qui soutiennent la nécessité d'abolir la peine de mort. Selon lui, « L'abolition de la peine de mort est une tendance universelle et elle est inéluctable. C'est le chemin de l'Histoire. » Commente-t-il en montrant que pendant les 30 dernières années les nombre des pays ayant aboli ce châtiment a augmenté. Cette peine étant « cruelle et humainement dégradante. Sans oublier qu'elle est illégale selon la déclaration universelle des droits de l'Homme. Elle est également inefficace puisque des études ont montré que la baisse du taux de criminalité n'est pas une corrélation à la pratique de la peine de mort. Le contraire est vrai. Cette peine est par ailleurs injuste car seulement les minorités ethniques, les femmes et les milieux défavorisés qui endurent ce verdict. » Avance Nicholas Perron en invoquant des exemples étayant son exposé. Les chiffres y sont aussi, puisque notre interlocuteur a avancé qu'aujourd'hui, 97 pays du monde sont abolitionnistes de cette peine, 34 pays sont abolitionnistes de facto ( à l'exemple de la Tunisie et du Maroc où la peine est mentionnée dans le code pénal mais pas pratiquée), alors que 58 pays la pratiquent toujours. « L'échiquier politique nous laisse sceptique quant à la possibilité d'abolir la peine de mort. Mais on fera de notre mieux dans ce sens. » Avance dans la foulée Habib Marsit, même si Nicholas Perron pense le contraire. « C'est le temps où jamais pour que la Tunisie abolisse la peine de mort car votre pays est aujourd'hui en passe d'écrire un nouveau épisode de son histoire à travers l'élaboration d'une nouvelle Constitution » conclut notre invité qui laisse entendre qu'on peut toujours garder espoir pour voir la peine capitale éradiquée de la loi tunisienne. Gardons espoir.
Mona BEN GAMRA


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