- L'âge moyen des patientes est de 28,7 ans. - 59% des patientes sont célibataires. - 4,7% sont divorcées. - 7,7% des femmes mariées ont eu déjà une interruption volontaire de la grossesse.
L'interruption volontaire de grossesse IVG demeure un recours fréquent des femmes mariées, témoignant souvent d'un échec du moyen contraceptif et des femmes célibataires témoignant surtout du manque d'éducation sexuelle. Comment se fait-il qu'un nombre de femmes aient recours à l'IVG ? Comment se pratiquent ces IVG ? Réponses du gynécologue Dr Moncef Daghfous. Une étude du Centre de Maternité et de Néo-nathologie de Tunis « CMNT » portant sur 315 patientes, ayant eu une interruption volontaire de grossesse au service C au CMNT en 2004 et 2005 a révélé que « L'âge moyen des patientes est de 28,7 ans. 59% des patientes sont célibataires et 4,7% sont divorcées. 7,7% des femmes mariées ont eu déjà une interruption volontaire de la grossesse. Ce taux est de 32% pour les femmes célibataires. 76% des patientes sont sans profession et 5,7% sont des étudiantes. 60% ont recours au curetage aspiratif pour interrompre leur grossesse et 40% ont eu une interruption médicamenteuse. » L'étude a montré aussi que « le taux de réussite de l'avortement médicamenteux est de 40%. Aucune femme célibataire n'a utilisé un moyen contraceptif avant l'avortement. Toutes les patientes sont adressées au planning familial à leur sortie pour indiquer une contraception adéquate qui est le stérilet dans 70% des cas. L'implanon est le moyen de choix pour les femmes célibataires. Ainsi conclut cette étude que l'IVG est considérée malheureusement et à tort comme un moyen de contraception. Elle peut-être à l'origine de complications et peut même toucher la fertilité ». Dr Moncef Daghfous, gynécologue estime que « la contraception par définition est un moyen d'empêcher la grossesse non désirée mais c'est un moyen réversible contrairement à la stérilisation qui est irréversible. Le recours à cette contraception est un moyen de contrôle des naissances.
Avortement provoqué L'interruption volontaire de la grossesse est un avortement provoqué sous contrôle médical. Elle est autorisée en Tunisie depuis 1973 sous certaines conditions. Elle doit intervenir dans les trois premiers mois de la grossesse et obligatoirement pratiquée par un médecin. Elle doit se dérouler en milieu médical hospitalier ou dans une clinique agréée. C'est un droit de la femme. Elle se fait à sa demande. Ces IVG sont pratiquées par une technique médicamenteuse ou par une technique instrumentale. La technique utilisée dépend de la grossesse, de l'âge de la femme et de son état de santé. La technique médicamenteuse consiste à prendre des médicaments. Elle ne nécessite donc ni anesthésie ni intervention instrumentale. La technique instrumentale consiste en une aspiration procédée d'une dilatation du col de l'utérus. Les troubles sont rares après l'IVG mais l'interruption d'une grossesse mal faite peut engendrer une hémorragie par perforation de l'utérus. Elle peut être infectieuse après le curetage aspiratif par une rétention partielle de l'œuf » Dr Daghfous estime qu'il « faut accorder un grand intérêt à ce sujet en sensibilisant davantage les patientes. L'éducation gynécologique est nécessaire aussi bien pour les garçons que pour les filles. L'implication des parents est indispensable»