Economie Britannique : Croissance stagnante et chômage en hausse    Près de 4 milliards de dinars de recettes d'exportation d'huile d'olive    Moscou suspend les échanges en dollars et en euros à la Bourse    Arrivée de navires russes à Cuba : Washington réagit en déployant ses forces    Tunisie – Affaire Jilani Daboussi : Mondher Ounissi maintenu en détention    Tunisie – Sfax : Un agent de police décède lors de l'évacuation d'un immeuble squatté par des subsahariens    Tunisie – Le Kef : Un incendie se déclare dans des terres agricoles    Tunisie – METEO : Quelques orages sur le nord ouest    Tunisie – Libye : un accord pour la réouverture du poste frontalier de Ras Jedir    Communication financière : Ennakl Automobiles, résolument tourné vers l'avenir    Le parlement adopte un accord de prêt saoudien à hauteur de 172 millions de dinars    Une campagne appelant à fixer la date de l'audience en appel de Mourad Zeghidi    France-Législatives : Macron a atteint son premier objectif, la droite implose, le président est viré…    Pas de téléphone portable avant l'âge de 11 ans    Rafael Nadal et Carlos Alcaraz représentent l'Espagne aux JO    La loi d'exemption du service militaire des ultra-orthodoxes divise les israéliens mais sauve le gouvernement Netanyahou    Formation pour éditeurs Tunisiens : spécialisation en littérature jeunesse    Le film Tunisien Mouch Fi Thniti dans les salles (trailer & synopsis)    Classement mondial et arabe des pays possédant le plus de bétail en 2024    Urgent : Deux jours de congé à l'occasion de l'Aïd El-Adha    Concert fête de la musique par Carthage Symphony Orchestra : une tradition qui réunit cette année 180 artistes    Echos Monde    Ahmed Hachani : « Face à des ressources naturelles modestes, la jeunesse est la vraie richesse du pays et un capital essentiel pour construire un avenir meilleur »    Tunisie: Les achats d'électricité de l'Algérie et de la Libye ont couvert 14% des besoins du marché local à fin avril    Ons Jabeur se qualifie pour les 8èmes de finale du tournoi WTA 250 de Nottingham    Saison agricole 2023/2024 | La récolte céréalière sera meilleure que celle de l'année précédente    7e édition du forum international FITA : Accorder à l'Afrique les moyens de son développement industriel    ARP : Un groupe parlementaire soumet une proposition d'amendement du décret-loi 54    Rwanda - Témoignage: L'inoubliable déclenchement du génocide du 6 avril 1994    Plus de 35 morts dans un incendie au Koweït    L'avis de l'expert | Mongi Ben Brahim : "Il faut respecter nos adversaires"    Versement aides sociales octroyées aux familles démunies à partir de demain    Débat sur l'effectif de l'équipe de Tunisie : De quels joueurs locaux vous parlez ?    A l'approche des Jeux Olympiques : Le CIO sous pression    France – Dissolution de l'Assemblée Nationale : Montée de l'extrême droite, quel sort pour les étrangers ?    Concours de Courts Métrages « Les Ecrans de Hammamet » : De l'idée à l'écran...    Souad Ben Slimane, autrice, comédienne et interprète du One-Woman-Show «Deadline», à La Presse : «Le besoin de dire m'a motivée pour reprendre la scène»    Vie associative | Musem Lab, un vivier de formation et de métiers    Amélioration des perspectives économiques au centre des discussions gouvernementales    Boumhel : Arrestation de 4 personnes pour incendie volontaire    Le comité de défense de Rached Ghannouchi dénonce son procès à la télévision    Météo : Les températures maximales entre 26 et 46°C    L'amélioration des services de santé objet d'une rencontre entre Kais Saïed et la ministre de l'Economie    Nouvelle Initiative équipe Europe Investissements en Tunisie avec plus de 10 milliards de dinars    Tunisie – Récupération de pièces archéologiques de la France    La Tunisie au Top 10 des pays les plus riches d'Afrique    Nottingham : Ons Jabeur au deuxième tour    CONECT: Organisation des ateliers de réflexion dans le but d'améliorer le climat des affaires et impulser la transformation du modèle économique du secteur de l'industrie cinématographique    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Quand les voix se font discordantes et malsonnantes
L'appel à la prière par hauts parleurs
Publié dans Le Temps le 03 - 03 - 2012

La zaouia de Sidi Brahim Jomni à Houmt-Souk n'est qu'à cinquante mètres ou presque de la mosquée Ghourbâa ( des Etrangers), à égale distance de la mosquée des Turcs, à trois cents mètres à vol d'oiseau tant de Jamâa Echikh que de la zaouia de Sidi Abbès. C'est dire que dans de pareilles conditions, on n'est guère dans le besoin de multiplier les appels à chacune des cinq prières quotidiennes ni d'ailleurs de hausser abusivement le volume de la voix pour informer les fidèles.
Pourtant, des hauts parleurs aménagés en haut des minarets de ces cinq lieux de culte, si proches l'un de l'autre, fusent simultanément cinq fois par jour des appels à la prière, distincts, émis par des voix discordantes et malsonnantes, déformant les paroles sacrées composant la formule. Ce rituel cinq fois quotidien se transforme de la sorte en un foisonnement d'appels incohérents, en une cacophonie bruyante et inintelligible. Ce mélange de voix assourdissantes, fusant de surcroît des hauts parleurs à des niveaux sonores exagérément élevés de décibels dépassant de loin les limites admissibles par le voisinage, telles que autorisées et tolérées par le ministère de l'Environnement, crée l'impression d'un désordre sonore déplaisant pour l'ouïe, préjudiciable à la solennité de ce rituel sacré. « Plusieurs muezzins, peu enclins en fait à la sacralité du rituel de l'appel, s'entêtent à ne pas admettre leur incompétence en la matière, faisant la sourde oreille aux doléances incessantes qui leur sont souvent signifiées. Ils exécutent si mal l'appel au point d'irriter les auditeurs au lieu d'adoucir leur cœur et de les émouvoir ; il est préférable dans ce cas de recourir à la bande enregistrée. », nous confie M. B.H.Yahia, professeur de pensée islamique. Au lieu d'être mélodieux, digne de sa sainteté, respectueux des critères et des normes communément préconisés par la Tradition, à même de pénétrer les cœurs, d'émouvoir et d'inciter à la piété et à la dévotion, l'appel, tel qu'il est accompli, constitue une source de nuisance acoustique et un désagrément vérifié, apparemment perceptible. Car, au lieu d'être désignés pour leurs qualités vocales et soumis à un apprentissage approprié des règles régissant l'exécution de l'appel, les muezzins sont souvent des hommes chargés de l'entretien des lieux ou choisis parmi les fidèles, démunis donc dans tous les cas de qualités vocales et de qualification à même de leur attribuer la vocation de muezzins. Parce que l' « adhan », tel que communément supposé, est immensément rétribué par Dieu, on se bouscule pour s'acquitter de son accomplissement, avec l'espoir de bénéficier des faveurs divines dans l'au-delà. On s'autoproclame comme tel, on s'approprie de la sorte la vocation de muezzin, sans toutefois remplir les conditions élémentaires requises pour en être digne. « Entendre l'adhan est un moment de grande émotion et une joie intérieure indescriptible, que compromettent parfois malheureusement certains muezzins incompétents, à la voix lamentable, mais qui s'entêtent à s'acquitter de la besogne en dépit des remarques qui leur sont faites et qu'ils perçoivent si mal », avouent plus d'un fidèle accomplissant assidûment leurs prières à la mosquée.

Le système de l'appel unifié pour harmoniser les appels à la prière

En laissant ces pseudos muezzins agir à leur guise, outre la déformation préjudiciable de la formule et la nuisance sonore qui en découle, on ne fait que banaliser l'appel, que le dépourvoir de sa profondeur spirituelle, que le déposséder de sa beauté et de sa pureté originelle, au point d'en faire une source de gêne et un objet de raillerie indigne de sa sainteté. Aussi, une solution devra-t-elle être vite envisagée pour couper court à de telles irrégularités croissantes contraires aux normes régissant l'accomplissement de l'appel. La mise en œuvre d'un système d'appel à la prière unifié pourrait, par exemple, constituer à cet effet une alternative au foisonnement cacophonique en vigueur. L'idée est de synchroniser l'appel de façon à faire triompher une seule voix sur les hauts parleurs de toutes les mosquées proches dans l'espace à l'intérieur d'une même ville, celle d'un même muezzin qualifié, choisi pour ses qualités vocales, émise au même instant à des niveaux raisonnables et tolérés de décibels, à partir d'un studio central ou autre, et relayée par un récepteur dont devront être équipées les mosquées. L'expérience de l'appel unifié a fait ses preuves en Egypte où l'idée était venue du ministère même des Affaires Religieuses pour faire taire la cacophonie sonore insupportable fusant des hauts parleurs des milliers des mosquées et zaouias de la ville du Caire, avant de s'étendre à d'autres pays musulmans comme la Syrie ou les Emirats Arabes Unis. Autrement, si d'aventure une telle alternative venait à ne pas plaire, la soumission des muezzins à une sélection rigoureuse prônant indispensablement pour seuls critères les qualités vocales intrinsèques, les connaissances des règles de l'exécution de l'appel et la parfaite maîtrise des normes modales propres à l'école tunisienne dignement illustrée par Feu Cheikh Ali Barrak, serait dans ce cas vivement recommandée dans la perspective de prémunir ce rituel sacré de davantage de déformations banalisantes et d'en atténuer la nuisance. En outre, l'idée de l'unification devrait intéresser également la psalmodie du Saint Coran émise simultanément et confusément, quelques minutes avant l'appel à la prière, des mêmes hauts parleurs de toutes les mosquées, pourtant si proches l'une de l'autre, et qui crée de ce fait l'impression d'un chaos sonore indescriptible mêlant confusément diverses voix variant en tonalité et en sons, psalmodiant différemment les versets du Saint Coran dont on ne distingue finalement qu'un brouhaha indéchiffrable portant gravement préjudice au statut sacré des paroles psalmodiées.
Les rênes pour longtemps lâchées à la seule loi d'improvisation hasardeuse et au diktat de ceux qui occupent de gré ou de force les lieux devront être récupérées au plus vite par le ministère des Affaires Religieuses pour étendre son autorité et reprendre le contrôle des mosquées ; le temps est venu pour que des règles rigoureuses de gestion et d'exploitation de ces espaces de culte, victimes ces derniers temps d'effronteries les plus saugrenues, soient établies de façon à mettre un terme à l'anarchie prévalant et à l'utilisation irrationnelle de ces lieux censés être consacrés à la prière, à la dévotion, et prêcher la bonne parole..
Naceur Bouabid
Taoufik
Benny
jamel
Ben hassine - paris
drmohamedsellam
HELLA
J.K.


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.