Ahmed Brahim élu président du parti Le nombre des membres du comité central porté à 140 Election de trois secrétaires nationaux : Samir Bettaïeb (porte-parole), Boujemaâ Remili (coordinateur général) et Jounaïdi Abdeljaoued (chargé de l'organisation et de la mobilisation) Contre toute attente, le 3ème congrès du mouvement Ettajdid, qui s'est achevé tard dans la nuit de dimanche à lundi, n'a pas été marqué par un large renouvellement de la direction de cette formation de centre-gauche. Ahmed Brahim, le premier secrétaire de ce parti considéré comme l'héritier légitime du Parti Communiste Tunisien (PCT, fondé en 1934), a succédé à lui-même. Cet universitaire âgé de 65 ans a été reconduit à la tête du mouvement en tant que président . Il doit, cependant, partager la direction du parti avec trois secrétaires nationaux : Samir Bettaïeb (porte-parole), Boujemaâ Remili (coordinateur général) et Jounaïdi Abdeljaoued (chargé de l'organisation et la mobilisation). Cette direction qui n'a pas consacré le renouvellement promis quelques jours avant le congrès par Ahmed Brahim lui-même est le fruit d'un consensus mou qui n'a pas été adopté en séance plénière. Ce consensus a d'ailleurs suscité des remous dans la salle du congrès. De nombreux congressistes ont estimé que le congrès placé sous le slogan «Unifier les forces démocratiques pour réaliser les objectifs de la révolution » n'a pas donné le signal d'un nouveau départ, allant jusqu'à accuser Ahmed Brahim et ses compagnons d'avoir trahi l'esprit de la révolution du 14 janvier. D'autres congressistes ont même estimé que la vieille garde est responsable de la déroute électorale du Pôle démocratique moderniste (PDM), une coalition autour d'Ettajdid qui n'a remporté que 5 sièges à l'Assemblée constituante. Elargissement Au terme de trois jours de débats houleux dans un hôtel à Ezzahra, dans la banlieue sud de Tunis, les congressistes ont également élu un comité central composé de 140 membres contre 40 seulement auparavant. L'élargissement de la composition du conseil central a été dicté par l'entrée de deux listes composées chacune de 80 candidats en compétition. Malgré cette révision à la hausse du nombre des membres du conseil central, les principes de la parité et du rajeunissement de cette instance dirigeante ne se sont pas concrétisées. Selon le président du congrès Abdelwahed Abbasi, la présence féminine dans le conseil central s'est limité à environ 30% alors que celle des jeunes n'a pas dépassé 27%. D'autre part, les congressistes ont adopté une motion politique et une autre économique. La motion politique a jugé la formation du Pôle démocratique moderniste comme étant « une initiative courageuse», tout en soulignant que plusieurs dangers guettent aujourd'hui la révolution. La motion économique a, quant à elle, présenté les choix économiques et sociaux d'Ettajdid. Ces derniers se résument à l'adoption d'un modèle de développement qui rompt avec le libéralisme sauvage, la restauration de l'interventionnisme étatique dans les secteurs stratégiques et au lancement d'un fonds de lutte contre le chômage. Unification Par ailleurs, le congrès a entériné la fusion projetée entre le mouvement Ettajdid, le Parti du Travail Tunisien (PTT) et les militants indépendants du Pôle démocratique moderniste. La motion politique note que cette fusion « constituera la première étape du processus de l'unification des forces démocratiques dont l'objectif est de créer une force politique capable d'assurer un équilibre au niveau du paysage politique et de créer les conditions de l' alternance au pouvoir ». La deuxième étape de ce processus devrait être l'alliance entre l'entité qui naîtra de la fusion Ettajdid-PTT-PDM et celle qui sera issue de la fusion le Parti Démocrate Progressiste (PDP), Afek Tounes et le parti Républicain. Ces fusions devraient donner, selon leurs initiateurs, naissance à un grand parti centriste qui dépasse les dogmes idéologiques et mettre ainsi fin à l'émiettement des forces démocratiques et progressistes.