Plus d'un an après la Révolution, une kyrielle d'ONG œuvrant pour les droits humains, interdites de par le passé à exercer en Tunisie, viennent d'ouvrir leurs locaux. Une par une installe son campement afin de soutenir le processus démocratique tunisien. RSF (Reporters Sans Frontières), «Article 19», Search for Commun Ground, ou encore l'OMCT (Organisation Mondiale Contre la Torture) ont ouvert, récemment, leurs bureaux Tunisie. L'ensemble de ces organisations ont cette particularité de travailler sur la lutte contre toute violation physique et morale des droits de l'Homme, avec pour chacune une spécificité qui lui est propre. Si RSF Tunisie se bat pour la conservation de la liberté de la presse et la protection des journalistes, «Article 19» la joint quelque part, dans la mesure où cette dernière lutte pour la conservation de la liberté de l'expression et du droit à l'information. L'OMCT, quant à elle, après une première visite en Tunisie, le 23 mai 2011, a décidé d'ouvrir son bureau Tunisie le 1er septembre 2011, afin d'épauler la transition démocratique, en tant qu'organisation qui lutte contre les mauvais traitements, les détentions provisoires et les exécutions extrajudiciaires. Les experts nationaux et internationaux avec la participation de plusieurs composantes de la Société civile et du gouvernement sont en train d'élaborer un plan de travail sur les projets des réformes judiciaires et législatives. L'objectif est d'instaurer les valeurs idéologiques et humaines telles qu'elles ont été ratifiées dans la Convention des Nations Unies. Le respect de la dignité humaine, la révocation du mauvais traitement et de la torture, devront être sacralisés par un nouvel appareil judiciaire. Car le processus démocratique en matière des droits de l'Homme ne pourrait réussir en Tunisie que si jamais certaines étapes ait été respectées et franchies. La réforme dans le système juridique doit d'ores et déjà être préétablie. L'ouverture des enquêtes sur les crimes contre l'humanité qui ont eu lieu sous le régime tortionnaire de Ben Ali et ceux qui ont été commis durant le lendemain de la Révolution et un pacte national de prévention contre les mauvais traitements et la torture s'avèrent nécessaires pour éradiquer l'impunité, rendre justice aux victimes et pouvoir enfin parler de réconciliation nationale.