L'Académie militaire de Fondouk Jedid : Un nouvel élan de modernisation et d'excellence    DECES ET FARK : Belhassen Ben Abdelkader SAYED    Compter sur soi, ça rapporte    Poulina Group Holding: L'AGO propose un dividende de 0,360 DT par action    Ligue des champions | Finale aller – EST-Al Ahly (Ce soir à Radès – 20h00) : Avec les meilleurs atouts en main !    Coupe de Tunisie | Huitièmes de finale – Matches avancés : Le ST, le CA et l'ASM rassurent    AHLY SFAXIEN-ESS (14H30) : La Coupe pour se refaire une santé    Météo : Des nuages denses avec pluies éparses au Nord et hausse des températures    Vers un prolongement du règne de Kagame ? Le président rwandais se représente    Tunisie: Hausse de la valeur des exportations tunisiennes des produits biologiques    Dattes tunisiennes: 717,7 millions de dinars de recettes d'exportation à fin avril    La Turquie en alerte : Tentative de coup d'état et vaste opération de répression    Tunisie – Lotfi Dhiab appelle à conjuguer les efforts pour faire réussir l'expérience des entreprises citoyennes    L'Espagne va reconnaitre l'Etat de Palestine à cette date !    Complot contre la sûreté de l'Etat : 12 accusés d'Ennahdha renvoyés en justice    LTDH : non à la torture, non à la répression des libertés !    Le "lobbying" revient comme un boomerang : la Cour confirme les 3 ans de prison et l'amende d'un million de dollars    Nabeul : Démantèlement d'un réseau de trafic de drogue    Cette année, le prix du mouton de l'Aïd monte en flèche    Recensement : Plus de 3 millions de ménages concernés    Liaison électrique entre l'Italie et la Tunisie : Un projet de 850 millions d'euros    Guerre en Ukraine: Situation actuelle (Ambassade d'Ukraine en Tunisie)    Mandat de dépôt contre Sherifa Riahi    Symposium international 'Comment va le monde? Penser la transition' à Beit al-Hikma    CA : 5 billets par supporter pour le derby tunisien    16 banques Tunisiennes soutiennent le budget de l'Etat avec un prêt de 570 millions de dinars    Rencontre avec les lauréats des prix Comar d'Or 2024    Hechmi Marzouk expose 'Genèse Sculpturale' à la galerie Saladin du 18 mai au 23 juin 2024    Daily brief régional du 17 mai 2024: Des peines de huit mois de prison pour 60 migrants irréguliers subsahariens    COINNOV : Ouverture de la deuxième session de candidature pour le Fonds dédié aux PME industrielles    Exposition «punctum» de Faycel Mejri à la Galerie d'art Alexandre-Roubtzoff: L'art de capturer l'éphémère    Ce samedi, l'accès aux sites, monuments et musées sera gratuit    Raoua Tlili brille aux championnats du monde paralympiques    Pourquoi: Diversifier les activités…    Pris sur le vif: La valse des étiquettes    Le Mondial féminin 2027 attribué au Brésil    Industrie du cinéma : une affaire de tous les professionnels    Mokhtar Latiri: L'ingénieur et le photographe    Météo de ce vendredi    La croissance n'est pas au rendez-vous    Basket – Pro A : résultats complets de la J2 play-out (vidéo)    Palestine : la Tunisie s'oppose aux frontières de 1967 et à la solution à deux Etats    Bank ABC sponsor de la paire Padel Hommes    76e anniversaire de la Nakba : La Tunisie célèbre la résistance du peuple palestinien    En bref    Nakba 1948, Nakba 2024 : Amnesty International dénonce la répétition de l'histoire    Urgent : Une secousse sismique secoue le sud-ouest de la Tunisie    Le roi Charles III dévoile son premier portrait officiel    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



«Ce sont les juifs sionistes et non tunisiens qui étaient visés. Les slogans auraient dû le préciser»
Réagissant aux slogans des salafistes, Haîm Bittan, grand Rabbin de Tunisie, au «Temps»

Ils sont en Tunisie depuis vingt siècles, et ce, après la chute du premier temple. Ils ont toujours vécu en totale harmonie avec le peuple tunisien. Eux, c'est les juifs tunisiens.
Après la première guerre mondiale et l'expérience coopérative du syndicaliste Ben Salah, leur nombre est passé de 110 mille à à peu près 1600 personnes.
Pourtant, depuis l'éclatement de la Révolution et l'apparition de cette pseudo-problématique de l'identité, des voix conservatrices se sont fait entendre incitant parfois à la haine voire à la tuerie des Juifs.
Pas plus tard que dimanche dernier, des slogans ont été scandés par des groupes de jeunes salafistes au centre-ville de Tunis, lors de la manifestation organisée par le Front tunisien des associations islamiques. Des voix menaçant les Juifs Tunisiens de mort.
Après la plainte déposée, auprès du procureur de la République, par le président de la communauté juive en Tunisie, M. Roger Bismuth et l'indignation avancée par nombre de partis politiques, Le Temps a contacté le Grand Rabbin de Tunisie M. Haïm Bittan afin de mieux comprendre ce que pense la communauté juive tunisienne quant aux dernières menaces proférées par les jeunes salafistes, dimanche dernier.

Le Temps : En tant que Grand Rabbin de Tunisie depuis 2005, quelle est votre réponse à ces outrages annoncés à l'encontre des Juifs tunisiens ?

Haïm Bittan : Je suis Tunisien. La communauté juive tunisienne n'a jamais eu de problèmes avec les Tunisiens, qu'ils soient laïques, modérés, conservateurs ou salafistes. Nous avons toujours mené une vie rustique et sereine ensemble malgré nos différences religieuses. Même en affaire, la confiance mutuelle était et est toujours notre devise. Malgré ce qui s'est passé récemment à Tunis, à Djerba, nous vivons dans une autre dimension. Rien n'altère notre entente. Je voudrais juste souligner que les slogans scandés ce jour-là étaient plutôt contre les Juifs sionistes et non tunisiens. Il aurait fallu que ces manifestants fassent la nuance afin de réduire le litige.

Pensez-vous qu'il y aurait des risques sur le quotidien des Juifs tunisiens ? Comment vivent-ils la situation actuelle de la Tunisie ? N'appréhendent-ils pas les dérapages du mouvement salafiste ?

Je ne le pense pas vraiment. Vous savez, à Djerba, tout est calme. On vit comme de par le passé. Tunisiens et juifs tunisiens ne sont point perturbés par ce qui se passe réellement à Tunis. On sait parfaitement que les juifs que visaient les salafistes ne sont autres que les juifs sionistes. Jusqu'à présent, il ne s'est rien passé de grave, ne serait-ce qu'un petit incident. Même après la Révolution, on mène notre petit train-train quotidien loin de tous ces remous sociopolitiques. Certes, certains juifs tunisiens ont, parfois, peur et craignent pour leur vie, mais je fais en sorte de les rassurer. Je leur rappelle que le gouvernement nous épaule et nous protège. J'ai la foi, cette période de crise finira par passer.

Du 17 au 22 mai prochain, le pèlerinage de la Ghriba aura lieu comme à l'accoutumée à Djerba. Après la guerre en Libye, l'an dernier, qui a été derrière l'annulation des festivités ostentatoires et la brièveté de la fête ; comptez-vous faire pareil cette année ? Question organisation et sécurité vous êtes-vous préparés ?

Oui, certainement ! Pour cette année, nous nous sommes, évidemment, bien préparés. Il est vrai que l'impact des menaces salafistes a eu des retombées sur la communauté juive étrangère. Les gens ont quelque part peur. Or, je fais tout pour les rassurer, car, ici, il ne se passe rien qui puisse entraver le déroulement du pèlerinage ou qui puisse constituer un danger ! A Djerba, nous sommes presque 1600 juifs tunisiens, 1000 d'entre nous sont en Tunisie, le reste sont partagés entre Zarzis et la capitale. On mène une vie des plus normales. Quant au pèlerinage, les autorités sont bien organisées et préparées. De mon côté, je passe des coups de fil et j'en reçois de la part des juifs étrangers qui s'inquiètent sur notre situation. Or, il y'a pas lieu de s'inquiéter.

Y aura-t-il des familles juives tunisiennes qui envisagent de quitter la Tunisie par crainte pour leur vie et celle de leurs enfants ?

Depuis la Révolution, quelques familles ont été obligées de partir, mais leur nombre ne dépasse pas les quatre ou cinq. Elles ont été contraintes de le faire car leur commerce ou source de vie a fait faillite après la Révolution. Sinon, malgré les menaces de mort, toute la communauté juive en Tunisie tient à sa terre. C'est surtout parce que l'on sait que ces menaces sont plutôt destinées au juifs sionistes et non pas à nous. Comme je vous l'ai précédemment dit, nous vivons en parfait harmonie avec les islamistes conservateurs et les salafistes qui vivent à Djerba.
Melek LAKDAR


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.