Entamés depuis samedi dernier à Tunis, les travaux du congrès unificateur des partis démocratiques du centre, ont repris dimanche et lundi à Sousse. Ce congrès unificateur englobe le Parti Démocrate Progressiste (PDP), Afek Tounes, le Parti Républicain, le parti Al-Irada, le parti Al-Karama, le mouvement Biladi, le parti pour la Justice sociale démocrate, des indépendants venant de plusieurs régions et de grandes personnalités nationales. Presque mille congressistes ont participé aux travaux de ce congrès. Avant de joindre les travaux du congrès du nouveau parti centriste, le Parti Démocrate Progressiste (PDP) s'est d'abord attaché à réaliser les travaux de son cinquième et dernier congrès. Plus de 500 congressistes y ont pris part. Le rapport moral et le rapport financier ont été adoptés, dimanche, après des débats où les intervenants ne se sont pas ménagés et sans état d'âme ne faisaient pas de cadeaux à leur direction. Un déficit de plus d'un milliard de millimes a été enregistré dans le rapport financier. Certains l'expliquaient par la campagne de communication coûteuse. Une liste nominative des donateurs du PDP a été préparée et mise à la disposition de tous. Le rapport moral a été lu par Meya Jeribi et le rapport financier par Issam Chebbi. La motion de fusion a été adoptée à une grande majorité par 125 voix favorables, 2 contre et 7 abstentions. Pour l'élection des membres des 156 membres du comité central, 290 candidats se sont porté candidats pour gagner la confiance des congressistes. Après le démarrage de l'opération de vote quelques candidats se sont aperçus que leurs noms n'existaient pas sur les listes de candidature, chose qui a contraint le président de la commission de vote à suspendre momentanément les élections et à appeler à une Assemblée générale afin de traiter le litige en toute transparence. La décision a été prise pour reprendre l'opération de vote. Deux listes entraient en compétition. L'une contenait, entre autres les noms de Meya Jéribi, Ahmed Néjib Chebbi... L'autre comprenait, entre autres, les noms de Mehdi Ben Gharbia, Mahmoud Baroudi, Mohamed Hamdi… Finalement les deux listes ont été adoptées par les congressistes du PDP. Parallèlement le parti Afek Tounes a eu à tenir son propre congrès. Le rapport moral a retracé l'historique de ce jeune parti depuis sa création, jusqu'aux élections et l'opération de fusion. Il a été adopté. Il fut de même pour le rapport financier enregistrant un déficit de l'ordre de 220 mille dinars. «C'est un déficit qu'on retrouve dans la majorité des partis politiques », dira Yassine Brahim qui a ajouté « dans le cadre du parti unifié, nous travaillerons pour l'avenir et nous tâcherons de trouver moyens et mécanismes de financement ». Une motion de gel du parti a été adoptée pour entrer dans le processus d'unification. Des élections ont eu lieu au sein d'Afek Tounes pour le choix de 18 membres. Sur 32 candidats dix-huit ont été élus dont deux du Parti Progressiste (Faouzi Abderrahmène et Fethi Touzri). Du Parti Républicain on retrouve Salem Azzabi et Youssef Chahed. Rappelons que l'accord passé entre Afek Tounes, le PDP et le Parti républicain prévoit un arrangement selon lequel 70% des postes de direction au sein du nouveau parti iront au PDP et à Afek Tounes (les 2/3 de ces mêmes 70% reviendront au PDP, le tiers restant sera consacré à Afek Tounes), 5% seront cédés au Parti républicain et les 25% des postes restants seront répartis entre les autres partis composant la nouvelle coalition, à savoir le mouvement de la dignité et du développement, le Parti de la Justice sociale démocrate, le Parti Al Irada, le mouvement Biladi et les personnalités qui se sont portées candidates à la Constituante sur des listes indépendantes dont Slaheddine Zahaf, membre de l'ANC. Le Parti Démocrate Progressiste (PDP) aura 36 postes sur 70 postes au Bureau Politique du nouveau parti. Ces 36 membres ont été élus parmi 63 candidats. Les travaux d'unification du congrès ont débuté hier matin. Meya Jéribi se signala par une allocution très suivie. Elle a avait été élue secrétaire générale, confirmant le capital sympathie dont elle bénéficie chez les forces progressistes et démocratiques. Le comité exécutif du PDP formé de dix membres a été élu à son tour. Il se compose principalement des membres historiques du parti, à l'exception d'Ahmed Néjib Chebbi. On y retrouve Meya Jéribi, Issam Chebbi, Yadh Dahmani, Taïeb Hmidi, Mongi Ellouze, Tijani Zayed, Maher Hnin, Mohamed Mzoughi, Chedli Ferah… Aucun des autres membres de la Constituante qui menaient la fronde contre la direction historique du parti, comme Mehdi Ben Gharbia, Moncef Cheikhrouhou, Mohamed Néji Gharsalli, Mohamed Hamdi, n'a été élu. Ahmed Néjib Chebbi, s'était déjà retiré lors du 4ème congrès du PDP, en se contentant du poste de président d'honneur. Afek Tounes sera représentée au sein de la nouvelle direction par Yassine Brahim, Faouzi Abderrahmène, Fethi Touzri, Riadh Mouakhar et Noômane Fehri. Saïd Aydi, indépendant fait parti de la nouvelle direction. Slim Azzabi, représente le Parti Républicain. Comme convenu avant la tenue du congrès, Yassine Brahim est le secrétaire exécutif du nouveau parti. Selon les échos venant de Sousse, la naissance du nouveau parti ne s'est pas passée sans douleur, du moins au niveau de l'ex- Parti Démocrate Progressiste (PDP). Dans toute élection il y a des mécontents. Attendons les prochains jours pour voir la percée du nouveau parti et le résultat de la reprise des négociations avec ses autres partenaires sur la scène politique.