Le gouvernement syrien a assuré à Kofi Annan qu'il respecterait le cessez-le-feu qui doit entrer en vigueur ce matin en Syrie tout en se réservant le droit de répondre à toute attaque, a annoncé hier à Genève Ahmad Fawzi, porte-parole de l'émissaire spécial des Nations unies et de la Ligue arabe. Dans une lettre adressée à Annan, le ministère syrien des Affaires étrangères précise que Damas «accepte de mettre fin aux combats sur tout le territoire syrien à partir de 06h00 aujourd'hui, jeudi 12 avril 2012, tout en se réservant le droit de répondre de manière proportionnée à toute attaque menée par les groupes terroristes armés contre les civils, les forces gouvernementales, les biens publics ou privés», a dit Ahmad Fawzi. A Damas, une source au ministère syrien de la Défense a confirmé cet engagement. L'opposition syrienne doute de la volonté du régime du président Bachar Al Assad de mettre fin à la répression et affirme n'avoir constaté aucun signe sur le terrain laissant présager une trêve. A Moscou, le vice-ministre russe des Affaires étrangères, Guennadi Gatilov, a déclaré sur Twitter qu'après l'engagement du gouvernement de Damas, l'opposition syrienne devait elle aussi mettre fin à ses opérations armées. Hier, les forces gouvernementales syriennes ont pilonné les secteurs insurgés de Homs, au Nord de Damas. En visite hier en Iran, l'un des rares alliés de la Syrie, Kofi Annan a déclaré que le régime de Damas lui avait assuré qu'il respecterait le cessez-le-feu. La République islamique d'Iran a apporté son soutien au plan en six points élaboré par Kofi Annan à condition qu'il ne prône pas une mise à l'écart du président Assad, ce que demandent pourtant les pays occidentaux. La Russie et la Chine ont opposé par deux fois leur veto à une résolution du Conseil de sécurité de l'Onu condamnant la répression en Syrie. A Pékin, les autorités chinoises jugent que les efforts pour parvenir à une solution politique à la crise sont arrivés à un «moment critique». Pour le Conseil national syrien (CNS), le principal groupe de l'opposition, la communauté internationale devra prendre des mesures contre la Syrie, en décrétant notamment un embargo sur les armes, si les autorités de Damas ignorent le cessez-le-feu. Selon Basma Kodmani, la porte-parole du CNS, le président Assad ne respectera pas la trêve et les Nations unies devront prendre des mesures pour l'isoler, ce qui nécessitera l'appui de la Russie et de la Chine. A Hama, une vingtaine de blindés ont pris position dans le centre-ville et des obus se sont abattus sur Rastan, dans la province de Homs. Dans le Sud du pays, près de la frontière jordanienne, les forces gouvernementales, après avoir reçu des renforts, ont mené des perquisitions à Deraa, d'où est parti le soulèvement il y a treize mois. D'après un bilan établi mardi par l'OSDH, plus de 800 civils ont été tués depuis l'annonce qu'Assad avait accepté le plan de Kofi Annan le 27 mars. (REUTERS)