En attendant les festivals de l'été où ils se produiront à El Jem et Carthage essentiellement, les Italiens nous concoctent en ces mois d'avril et mai, des spectacles de musique ainsi qu'une exposition en hommage à Maurizio Valenzi. Un programme qui a été annoncé à la presse par Luigi Merolla, directeur de l'Institut culturel italien à Tunis. Le coup d'envoi de cette manifestation aura lieu demain à 18H00 à l'Acropolium de Carthage avec le groupe originaire de Catane, I Percussoni Live qui séduit depuis 2002, le public sicilien grâce à l'originalité de l'album « Liotro sound », basé sur la recherche polyrythmique et sur l'impact sonore électro-acoustique d'instruments anciens comme la guimbarde et les tambours africains, ainsi que sur le dialecte sicilien, langue franche des chansons qui puisent dans la tradition de l'île tout en mixant différents genres musicaux allant du reggae au drum'n'bass, en passant par la techno. « Forgée par la lave brûlante de l'Etna, écrit-on, la musique de I Percussoni reflète l'extraordinaire beauté et les contradictions de la Sicile grâce à des instruments anciens qui expriment contre toute attente, des sons futuristes et endiablés…Le résultat est surprenant : des rythmes psychédéliques et entraînants, s'inspirant du riche patrimoine sicilien mais également des sonorités africaines ». Un succès qui a valu au groupe depuis 2005, des tournées en Italie et à l'Etranger en participant à de nombreux festivals notamment aux Pays-Bas, France, Hongrie, Allemagne, Portugal et Japon où il a attiré un public hétérogène, celui des festivals folk, reggae, rock et world. EN 2011, le groupe (composé de Alice Ferrara, Carlo Condarelli, Luca Recupero, Marcello Ballardini et Michele Musarra), entame la production de son deuxième album dont le vidéoclip du single « Mururoa » a été diffusé en avant-première sur les sites de l'association Green Peace.
Cristina Zavalloni au Théâtre municipal
Originaire de Bologne, Cristina Zavalloni, de formation jazzy, a fait le tour des scènes musicales dans le monde et collaboré avec le compositeur néerlandais, Louis Andriesse qui a composé pour elle, certains de ses récents chefs-d'œuvre tels que, « Passeggiata in tram per l'America e ritorno », « La Passione », « Inanna », « Letter from Cathy », « Racconto dall'inferno » ; la partie de Dante dans la Commedia avec laquelle elle a débuté à la Carnegie Hall de New York en 2010 et la partie d'Anais dans le mélodrame Anais Nin (2010), en tournée entre 2011 et 2012 (Pays Bas, Allemagne, Angleterre, Etats Unis). L'année 2012 commence pour elle en beauté avec notamment sa participation en qualité d'invitée spéciale au Prix Django Reinhardt organisé par l'Académie de jazz de France. Elle collabore par ailleurs, avec la maison de disques EGEA, qui a produit ses trois derniers albums : « IDEA » (2006) et « TiliM-Bom » (2008) en duo avec Andrea Rebaudengo et « Solidago » (2009), en quartette…La sortie de son nouvel album « La donna di cristallo » (Egea 2012) est prévue prochainement. Cristina Zavalloni, (voix, arrangements, composition) qui sera accompagnée de Stefano De Bonis (piano ), Antonio Borghini (basse électrique) et Cristiano Calcagnili (batterie), donnera un concert le 22 avril à 18H30 au Théâtre municipal de Tunis dont le programme s'inspire en grande parie de l'album « Solidago » et propose de riches morceaux composés par l'interprète ainsi qu'un hommage à la magie de Charles Aznavour, morceaux qui ont fait l'histoire de la chanson française tels que « Si tu m'emportes », « QUI ? », « Vivre avec toi », « La Mamma », « Io tra di voi »… une manière pour elle de dire que la musique est universelle et de présenter un mélange étonnant où les chansons d'Aznavour se mêlent harmonieusement aux compositions originales en italien et aux classiques du jazz. Un beau spectacle en perspective.
Hommage à Maurizio Valenzi
Le 16 mai prochain, sera organisé à l'Institut culturel italien, une exposition en hommage à Maurizio Valenzi, artiste italien né au début du XXème siècle à Tunis. C'est une tentative de reconstruire le parcours personnel de Valenzi, et de raconter son pays d'adoption, la Tunisie. Une sorte de pont qui reliait les deux rives de la Méditerranée ; deux pays ayant en commun des itinéraires séculaires de culture, d'histoire et de traditions. Selon les organisateurs de cette manifestation , la vie de Valenzi se confond d'une certaine manière, dans cette tradition séculaire transmise de génération en génération entre l'Italie et la Tunisie. Pour lui la Tunisie a été le berceau où il a grandi mais aussi le lieu de sa formation artistique en découvrant dans l'Académie des Beaux-Arts de Tunis, les courants avant-gardistes de la peinture moderne. La Tunisie a enraciné également chez le jeune Valenzi, la passion pour la politique et a contribué à développer en lui, une conscience sociale civile qui a atteint son sommet lors de la période passée dans le sud tunisien pour soutenir les luttes syndicales des ouvriers contre les latifundistes européens. Selon les organisateurs, pouvoir réaliser une exposition rétrospective en hommage au peintre et politicien revêt aujourd'hui une importance particulière. En effet, la stature de Valenzi représente un idéal artistique et humain en condensant tout ce que le milieu multiculturel et cosmopolite tunisien offrait de mieux pendant la première moitié du XXème siècle… Un événement qui sera rehaussé par la présence au vernissage du Président de la République italienne, M. Giorgio Napoletano. A travers donc le parcours personnel de Valenzi, l'exposition entend rendre hommage à toute la communauté italienne de la Tunisie qui conserve avec une certaine nostalgie en elle-même, le patrimoine culturel italien, tunisien et français. L'exposition comprend une collection de tableaux représentatifs de la période tunisienne ainsi qu'une série de dessins réalisés pendant la période noire de sa réclusion au pénitencier où son compagnon de geôle n'était autre que le grand militant tunisien, Béhi Ladgham. Enfin, des documents d'époque, des photographies, des journaux ; ( il a été le rédacteur en chef de l'hebdomadaire « L'Italiano de Tunisi ». Ces nombreux témoignages sur l'homme aideront, précise- t-on, à pénétrer dans les tréfonds de l'activité artistique du peintre et à déterminer les véritables sources d'inspiration puisées directement dans ses expériences personnelles et son vécu au-delà d'une formation académique. Un autre événement et non des moindres, se tiendra le 30 mai 2012 à 18H30 au Théâtre municipal, l'opéra lyrique « La Traviata » qui réunira pour le bonheur des mélomanes, des chanteurs tunisiens de l'Institut supérieur de musique ; des jeunes dotés d'un grand talent et qui ont de l'avenir…