Une désobéissance civile est prévue pour la fin du mois Une grève générale a été observée, hier, à Redeyef en guise de réponse à l'indifférence et au désengagement du gouvernement par rapport aux revendications sociales des citoyens, en plus de sa passivité vis-à-vis des négociations et accords qui tardent toujours à se concrétiser. Qualifiée de réussie, la grève a été respectée dans tous les secteurs. « Nous avons enregistré la participation de 99 % des habitants de Redeyef à l'exception d'un groupe de Rcédistes et de Nahdaouis », annonce Adnane Hajji, syndicaliste. En fait, « la grève a été décrétée pour attirer l'attention du gouvernement provisoire qui ne bouge pas d'un cran face aux revendications sociales et économiques des citoyens », rappelle M. Hajji, tout en annonçant « qu'une désobéissance civile est prévue à la fin du mois en cas où les responsables au pouvoir ne concrétisent pas les accords ayant fait l'objet de négociation depuis des mois ». Le combat pour une vie décente n'a pas l'air de s'arrêter au bassin minier notamment, dans la ville de Redeyef, où les signes de délaissement, d'indifférence et de négligence sont ostentatoires. En fait rien ne change dans la délégation même, après la Révolution du 14 janvier. Infrastructure délabrée, taux de chômage élevé, manque d'établissements étatiques où, les citoyens peuvent accomplir leurs procédures administratives (CNSS, CNAM, CNRPS…) sans être obligés de se déplacer des kilomètres... Le tableau reste, malheureusement, sombre dans cette ville qui ne cesse de revendiquer son droit au développement et à une meilleure qualité de vie, où l'être humain pourrait y vivre dignement. C'est dans ce cadre d'ailleurs, que s'inscrit la bataille menée depuis déjà des années par les citoyens. Une bataille qui n'est pas prête de s'arrêter, car, les autochtones de Redeyef sont déterminés, plus que jamais, à forcer le destin pour changer leur sort et jouir ainsi, de leurs droits économiques et sociaux, dont ils ont été toujours privés. Ils multiplient d'ailleurs, les formes de militantisme pour observer hier, une grève générale après la manifestation organisée lundi 30 avril, à l'avenue Habib Bourguiba. Ce n'est pas tout. Ils sont même, prêts à aller plus loin dans leurs actes de contestation, si le gouvernement provisoire ne manifeste pas une bonne volonté à résoudre les problèmes qui se posent dans la zone et honorer à ses engagements. A cet effet, Adnane Hajji, rappelle que « toutes les négociations faites et les accords accomplis avec le ministère des Affaires Sociales n'ont pas été concrétisés et sont carrément, négligés par le ministre de l'Industrie ». A bout de patience, les grévistes ont décidé de réagir ainsi parce que « aucun signe, ni message positif n'ont été adressés par le gouvernement provisoire aux citoyens», tenait à dire M. Hajji. « Il néglige d'ailleurs, les 19 grévistes de la faim ainsi que les sit-inneurs, campant depuis des mois dans le siège de la direction locale du ministère de l'Agriculture », critique le leader du bassin minier. Autres formes de protestations « Face à cette situation, nous sommes obligés de passer à une vitesse supérieure et à changer les formes de protestations », attire l'attention le syndicaliste tout en adressant un message clair au gouvernement provisoire. « Ce dernier doit s'attendre à une désobéissance civile à Rédeyef s'il ne prend pas des mesures concrètes pour satisfaire les revendications sociales des citoyens d'ici la fin du mois », annonce Adnane Hajji sur un ton très déterminé. « Il n'a dès lors qu'à assumer ses responsabilités », enchaîne le syndicaliste. Des mois se sont écoulés depuis que le gouvernement provisoire est au pouvoir, mais rien ne change au niveau des droits économiques et sociaux des Tunisiens essentiellement, ceux vivant dans les zones sous développées. Au contraire, leur quotidien devient de plus en plus difficile, avec la hausse des indices des prix, l'inflation et la régression du pouvoir d'achat accompagné de la passivité des hauts responsables. Mais jusqu'à quand ? Nul ne sait si c'est provisoire, ou c'est le provisoire qui dure.