La galerie Kalysté (La Soukra) organise une exposition des œuvres récentes de l'artiste peintre Hamda Dniden ; 28 tableaux de format assez grand, faits essentiellement en peinture à huile avec le recours parfois à d'autres techniques exigées pour la composition. Les thèmes sont différents et voire récurrents chez l'artiste qui accorde une grande importance au corps féminin dont le volume prend toujours des proportions démesurées… Hamda Dniden nous fait découvrir la transparence de ses tableaux où il peint à la manière de Botero des femmes dont les courbes et les rondeurs dénotent d'une certaine générosité et une fertilité de la nature. C'est que ces femmes fortes et bien pleines, peintes dans maintes situations, donnent à cette exposition toute sa quintessence et expliquent sans doute l'attachement du peintre à l'amour maternel et à la puissance féminine, symbole de protection et de fécondité. D'où le grand intérêt porté par les maitres classiques aux rondeurs des femmes. Ces femmes opulentes mais gracieuses inspirent de l'amour de la paix et de la sérénité, de par leurs formes et leurs couleurs tendres. C'est que Hamda Dniden rejoint celui qui a dit un jour : « je ne peins pas la femme, mais je peins la féminité ». Il est vrai que la femme rondelette n'est pas très appréciée de nos jours et que les minces sont les plus préférables chez les nouvelles générations. N'empêche que chez Dniden cela constitue un véritable système pictural qui donne de l'élégance et de l'harmonie au tableau et évoque une certaine impression de plaisir et de volupté et un certain retour vers ce qui est naturel, franc et spontané. Plusieurs œuvres sont donc destinées à la femme, dont « Au balcon », « Les Trois grâces », « Le bal », « L'attente », « Miroir… » Cette tendance à faire valoir la grandeur des formes et les volumes démesurés dans les objets peints est également remarquable chez l'artiste à d'autres niveaux. En effet, la nature morte révèle chez l'artiste une certaine propension à gonfler les choses réelles et les doter de dimensions exorbitantes, rappelant les rondeurs d'un corps féminin et émanant d'une vision ou d'un rêve personnel de l'artiste. Allez voir le tableau « Fruits de l'illusion » qui, de prime abord, vous donne l'impression d'une corbeille de fruits naturels, mais cela pourrait vous suggérer d'autres choses. L'artiste semble partir non pas d'une idée, mais plutôt d'une vision qui lui est particulière : « le choix de mes sujets, explique-t-il, est souvent spontané et toutes mes œuvres sont le fruit de mon imagination, de mon rêve... ». Parfois, sans s'en rendre compte, il retombe dans l'autoportrait, se peignant ainsi souvent déguisé parmi d'autres personnages. « Parfois, j'introduis mon propre portrait dans l'ensemble des personnages, sans aucune prétention, et je fais ainsi partie intégrante de l'ensemble… » . L'actualité n'échappe pas non plus à l'artiste qui nous fournit dans cette exposition deux créations autour de la Révolution, dont « Printemps arabe » où il utilise des couleurs gaies et lumineuses, signe d'espoir et de bon augure pour l'avenir.