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Ahmed Othmani, une vie militante
Droits de l'homme
Publié dans Le Temps le 11 - 05 - 2012

Cet ouvrage “à plusieurs voix”, ensemble de récits, de témoignages faits par des proches, des amis, des collègues, recompose une image d'Ahmed Othmani, ancien prisonnier d'opinion, militant infatigable des droits de l'homme, fondateur de la section tunisienne d'Amnesty International et de Penal Reform International, mort accidentellement en âge de donner davantage que ce qu'il avait fait dans une vie riche en souffrances et en don de soi.
Entre les évocations de sa femme, Simone Lellouche, de son frère, de Maìtre Mario Stasi, l'avocat qui prit sa défense pour demander…son transfert en prison alors qu'il était torturé par les agents de la DST,et lui épargner ainsi plus de souffrance, et celles de ses compagnons de combat pour les droits de l'homme, Ahmed Othmani ressort toujours vivant parmi nous.
C'est peut-être ces mots envoyés d'une prison de femmes au Liban qui disent le mieux la destinée d'Ahmed Othmani : « Le meilleur des hommes est celui dont les bonnes actions restent après sa mort. »
Personnellement, j'ai appris à connaître Ahmed Othmani dans notre acharnement commun à faire reconnaître la section tunisienne d'Amnesty International par Bourguiba. Ahmed était alors chaleureux dans ses relations et ferme sur les principes. Ce sont les mots de feu Ammar Mansour qui résument le mieux, peut-être, l'impression que donnait Ahmed : « une âme militante de haute facture, une activité débordante, une capacité organisationnelle exceptionnelle ». Il faut lire les souvenirs de Vivien Stern sur le legs de celui que le Vatican a appelé « le Réformateur pénal du monde », pour comprendre l'ampleur de la contribution d'Ahmed Othmani aux dispositifs de protection des droits humains dans toutes les règions du monde. C'était un natif d'El Karba, un lieu perdu des steppes de Tunisie, qui devint un vrai citoyen du monde.
Je l'avais connu, de façon plus prosaïque, alors que, encore prisonnier, il était en soin au sanatorium de l'Ariana, au début des années 70. Nous étions de jeunes étudiants rêvant d'un monde nouveau, d'un monde juste et fraternel. Le couple qu'il formait avec Simone Lellouche m'avait inspiré ces quelques lignes que j'emprunte à mon livre Les héritiers infidèles : « Pour les étudiants, le couple que formaient Ahmed et Simone était emblématique. Il illustrait la nouvelle fraternité, entre la juive et le musulman, symboles d'une jeunesse généreuse, désireuse de dépasser les clivages, les archaïsmes et d'aller de l'avant vers un monde nouveau d'amour et de liberté ». Plus tard, j'apprendrai qu'on n'est ni tout à fait juif ni tout à fait musulman quand on se sent tout simplement humain.
Dans tous les continents, il laissa des amis. Certains témoignent dans ce livre : Hédi Jemiai, les Professeurs Ali Mezghani et Jean-Pierre Darmon, Maggie Beirne et José Zalaquett d'Amnesty, Sadok Ben Mhenni et Madjid Bencheikh et d'autres encore.
Ce livre voulu par Simone Lellouche, l'a été aussi par l'Association pour la Fondation d'Ahmed Othmani qui fait un travail de mémoire remarquable rassemblant les archives de la gauche tunisienne du temps des années de braise.
Ce livre de près de 300 pages est une belle occasion qui s'offre aux jeunes révolutionnaires d'aujourd'hui de connaître le destin exceptionnel d'un homme qui se disait lui aussi révolutionnaire à leur âge. Qui a donné sa vie aux autres, qui a combattu pour leurs droits comme certains l'avaient fait pour les siens.


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