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Les enseignants recherchent la solidarité des parents
Grève des instituteurs de l'enseignement de base; Les enfants, comme toujours, en payent les frais :
Publié dans Le Temps le 17 - 05 - 2012

Hier, les petits écoliers ont été privés de suivre les cours. Leurs instituteurs ont été tous grévistes et ont refusé de garder les enfants dans les classes. Les parents se sont réunis en petits groupes devants les écoles. Certains, non avertis, se demandaient de quoi il s'agissait. Les autres ayant des obligations professionnelles ont refusé de ramener leurs enfants à la maison.
Les derniers ont saisi l'occasion pour parler aux instituteurs et les interroger sur leurs gamins. Les portes des écoles étaient ouvertes jusqu'au soir. Les classes étaient vides. Un seul mot d'ordre régnait dans les lieux : C'est la grève générale !
Les parents étaient venus nombreux à l'école de Farhat Hached à l'Ariana mais, après des discussions avec les instituteurs, ils ont préféré ramener leurs enfants à la maison. « Les instituteurs grévistes ont indiqué ne pas pouvoir assurer la garde des enfants dans les classes », indique Mme Aloui, venue avec sa fille Rana. « Je comprends le fait que les instituteurs aient leurs propres raisons se mettre en grève mais il fallait penser aux mamans qui travaillent et qui ne peuvent pas laisser leurs enfants seuls à la maison », ajoute-t-elle. Selon Mme Aloui qui travaille dans une banque au centre ville, les directeurs des écoles devaient annoncer cette grève aux parents et non pas le dire oralement aux petits écoliers qui ne sont pas censés comprendre qu'il s'agit d'une affaire sérieuse.
A priori, le même scénario s'est répété dans la majorité des écoles du Grand Tunis. Les parents ont essayé de convaincre les enseignants d'admettre leurs enfants dans les salles de classe. « C'est une grève politique et nous ne sommes pas obligés d'assumer ses conséquences », affirme Salah Daghbougi , père de deux garçons de 6 et 8 ans. Après plus qu'une heure de discussions et comme de nombreux d'autres parents, Salah a fini par ramener ses enfants chez lui.
C'est aux parents de les soutenir !
Pas loin de lui, devant la grande porte de l'école de la Rue de Marseille, Mme Arfaoui , maman d'une fille de 9 ans discutait avec le directeur de l'école. Quelques minutes plus tard, elle est venue parler à un groupe de parents, apparemment, non convaincus de cette grève générale. « Arrêtez d'attaquer les instituteurs. L'enseignement est un socle éducatif absolument incontournable pour structurer l'esprit des enfants et des jeunes adultes. Ces gens dévoués qui transmettent le savoir et jouent un rôle éducatif très important ont annoncé cette grève pour des raisons bien définies. Pour cela, c'est à nous les parents de les soutenir et de les comprendre ». Mme Arfaoui , avocate ne s'est pas contentée de parler aux parents. Elle est allée chercher des papiers pour exprimer son soutien par écrit en demandant à sa fille de tenir une feuille blanche sur laquelle elle a écrit « Les enseignants sont les bâtisseurs de demain, sans eux le futur ne vaut rien ! »
« On comprend la colère des parents mais »…
Pour leur part, les enseignants étaient affirmatifs : Pas de classes pour aujourd'hui. « Je suis titulaire d'une maîtrise », dit Hédi Toubel, enseignant à l'école primaire Alfardaoues à l'Ariana. « Je ne suis pas le seul à travailler avec un baccalauréat plus quatre ans sans aucun reclassement professionnel. Ceci est l'une des raisons de déclenchement de cette grève. Nous sommes des enseignants qualifiés et compétents et nous revendiquons notre droit au reclassement professionnel », Concernant les réunions des parents devant les écoles Hédi Toubel répond : « Je comprends la colère de quelques parents qui n'étaient pas avertis de la grève et des autres qui ont demandé que leurs enfants soit gardés en classe. Ceci dit, je suis sûr qu'ils sont conscients des conditions lamentables dans lesquelles nous exerçons le métier et je crois qu'ils seront les premiers à récolter le fruit de cette grève car leurs enfants sont également concernés par les conditions de travail ».
Mme Bhouri est une enseignante à l'école primaire El Mourouj 2. Elle n'est pas titulaire d'une maîtrise mais elle revendique le doublement du montant de l'indemnité de la rentrée scolaire. « Mon mari et moi travaillons en tant qu'enseignants depuis plus de 20ans. Je vous confirme que les conditions d'aujourd'hui ne diffèrent pas de celles de 15 ans auparavant. Les enseignants de l'enseignement de base sont toujours la cinquième roue de la charrette. Nous travaillons avec les enfants, ce qui nécessite un effort supplémentaire pour faire passer l'information. Nous passons notre journée à essayer de créer une génération qui promet un avenir meilleur. Je crois qu'en revendiquant la hausse de nos primes nous ne demandons pas la lune. Autre chose, les parents qui ont protesté contre cette grève devraient penser à leurs petits qui méritent des conditions de travail plus aisées et plus détendues »
Pour la plupart des grévistes une chose est sûre : Cette grève générale n'est pas du tout une adoption de la stratégie du tout ou rien comme l'a qualifiée le ministère de tutelle. Il s'agit plutôt d'une manière de déclarer la non satisfaction des exerçants du métier et de proposer leurs revendications loin des bureaux fermés. Il reste à se demander si ce sera la fin des jours “off” de nos élèves après une année passée entre les grèves et les sit-in ?
Samah MEFTAH

Plus de 80% de taux de suivi
Comme il a été signalé par le syndicat général de l'enseignement de base, la grève générale des instituteurs a été maintenue, hier, dans toutes les écoles de l'enseignement de base, avec un taux de suivi national de plus de 80%.
Selon le Secrétaire général dudit syndicat, M. Taher Dhaker, la grève a enregistré un grand succès dans des régions où le taux enregistré était entre 85 et 90%. Dans des villes comme Médenine, Monastir et Tataouine, la grève a atteint plus de 70% de taux de suivi.
Or, le taux de grève le plus élevé a été enregistré dans le Grand Tunis, pour atteindre les 90%.
Il est à rappeler que la commission administrative de l'enseignement de base tiendra, vendredi ou samedi prochain, une réunion afin d'évaluer la réussite de la grève et de voir d'ici-là, si le ministère de l'enseignement de base réagirait aux revendications des instituteurs.


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