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«Ce sera une chaîne généraliste, pas religieuse et Ennahdha n'a rien à y voir» Télévision Oussama Ben Salem (fils du ministre de l'Enseignement supérieur) lance la chaîne de télévision «Zitouna»
Oussama Ben Salem s'apprête à lancer une chaîne de télévision encore au stade de la diffusion expérimentale. Le fils du ministre de l'Enseignement supérieur est actuellement l'objet d'une campagne de dénigrement liée à son lien de parenté mais aussi pour être de mèche avec les Qataris d'Al Jazira et les nahdhaouis. Qu'en est-il au juste ? Interview. Le Temps : Zitouna tv, ça nous rappelle un peu Sakhr Materi et l'ancienne dictature. Surtout que vous êtes le fils du ministre de l'Enseignement supérieur.
Oussama Ben Salem : Toutes les critiques sont les bienvenues. L'essentiel est de ne pas donner libre cours à de fausses allégations. Je ne vois aucun rapport entre le lancement d'une radio Zitouna et d'une télévision portant le même nom. Maintenant si quelqu'un compte lancer un projet dans la céramique on prétendrait qu'il est de mèche avec Belhassen Trabelsi ? Non franchement, si l'on va prêter l'oreille à toutes les critiques qui fusent, on croisera les bras et on ne pourra jamais aller de l'avant. Si je suis le fils du ministre, cela ne m'a octroyé aucun privilège, car j'ai lancé la chaîne en comptant sur mes propres idées et sur ma volonté de lancer ce projet qui me tient à cœur depuis un an.
On dit qu'Ennahdha est derrière ce projet. Qu'en dites-vous ? Mais cela n'a aucun sens. La télévision zitouna n'appartient à aucun parti. C'est une chaîne privée. Ennahdha a ses propres projets et on peut se retrouver sur un ensemble de principes avec ce parti comme on peut avoir avec des points de divergences. Cette chaîne sera généraliste et non pas religieuse mais elle sera certes familiale et donc conservatrice. Des photos circulent sur Facebook où l'on peut vous voir à la tribune d'un congrès organisé par Al Jazira et également en la compagnie de Rached Ghannouchi. Les commentaires des internautes étaient très critiques C'était en mars 2011. J'ai participé au 6ème symposium organisé par Al Jazira où étaient conviés des activistes et blogueurs à l'exemple de Lina Ben M'henni. Des hommes politiques et des hommes d'affaires y étaient également. Je peux en citer Moncef Marzouki et Ahmed Brahim, etc.
Comment l'idée vous est-elle venue ? Et comment avez-vous mis en œuvre ce projet ? C'est un défi, en fait. Celui de lancer une chaîne de télévision sans moyens financiers avec seulement des idées et de la volonté. L'idée me travaillait depuis un bon bout de temps. La scène médiatique aujourd'hui a besoin d'une presse alternative. Je suis parti du fait que les Tunisiens souhaitent regarder un produit médiatique sérieux qui les concerne de près. La demande y est donc. Et comme le cahier des charges n'est pas encore clair quant au lancement d'une chaîne de télévision, nous avons choisi d'émettre sur Nilesat. Pour le financement mes amis et moi on a pu rassembler un argent de quoi payer la fréquence, qui est la moins puissante et la moins chère : 1 méga à raison de 35 mille dinars pour une période de deux mois. Si le projet ne fonctionnera pas au bout de cette période, on sera obligé de l'abandonner. Pour le moment on n'a pas encore un siège social. On dispose de trois ordinateurs portables et un matériel amateur. Ça ne me dérange pas de travailler avec un matériel amateur car l'essentiel est de collecter l'information et de faire un journalisme de proximité. Je peux par exemple filmer un chauffeur de taxi, pour voir comment il passe ses heures de travail pendant toute une journée. Jusque-là on compte sur la bonne volonté des gens qui ont manifesté de l'enthousiasme vis-à-vis de ce projet. On nous a offert du matériel, certains nous ont même proposé un local. Des entreprises privées nous ont proposé des pré-contrats de publicité en nous payant une partie de la somme à l'avance. Pour le moment nous collaborons avec des volontaires. Des journalistes connus sur la scène médiatique nous ont même ramené des contenus médiatiques qu'ils ont déjà préparés. Nous comptons lancer un appel à tous les jeunes qui ont des idées d'émissions de télé que nous sponsoriseront. Mona BEN GAMRA