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De la pluie et du quotidien d'un zombie
Humeurs Cannoises
Publié dans Le Temps le 22 - 05 - 2012

Il faut avoir vraiment quelque chose qui ne tourne pas rond dans la tête, pour se réveiller un dimanche à 6 h et demie du matin à Cannes, par un temps maussade et pluvieux, faire un petit kilomètre au pas de charge pour se retrouver devant le spectacle de la décrépitude d'un corps, de la douleur et de l'expérience de la mort.
C'était « Amour » de Michael Haneke, froid et chirurgical à l'image de tous les films de Haneke. Trintignant et Emmanuelle Riva y sont grandioses dans ce huis clos oppressant où l'homme finit par tuer la femme de sa vie pour écourter ses douleurs. Un grand merci à la vitamine C remède miracle pour survivre aux appels plutôt insistants de Morphée. Pour continuer et terminer sur la douleur avant de passer aux couleurs, Thomas Vinterberg avec « Jagten » nous a gratifiés d'une histoire de descente aux enfers, d'un éducateur dans un jardin d'enfants, accusé à tort de viol par une enfant. Sombre, déprimé, oppressant, le film de Vinterberg ne pouvait pas constituer meilleure introduction au film de Haneke, c'est ce qu'on pourrait appeler dans le langage du montage, un raccord fluide.

Au-delà de la douleur, il y a fort heureusement les couleurs de Cannes, Fashion , sexy, bronzée aux uv, bottoxée. Les robes de soirée raccourcissent cette année indifférente au méchant vent et à la pluie qui s'acharne sur la Croisette, font la joie des voyeurs de tout cru. Mais la pluie ça a quand même du bon, tous en capuchons, en ciré, logés à la même enseigne, pour une trêve bien méritée et l'illusion d'une démocratie éphémère entre festivalières et festivaliers. D'autant plus que Les talons ont pris de la hauteur, je vous laisse imaginer le bonheur d'être un homme et de mesurer moins de 1m70 parce que les jolies filles c'est à au moins un mètre quatre-vingt que ça se négocie.

Le grand problème cette année est de croiser un regard, ami, tendre ou charmeur, peu importe. Entamer quelque chose, un échange même fugace, histoire de sentir qu'on n'est pas encore totalement transformé en un zombie des salles shooté à la vitamine C et aux expresso Forte. Et bien cette aspiration à l'humanité s'avère difficile cette année, tous les regards, surtout les plus sollicités, étant rivés sur les maudites tablettes au pire sur les écrans des I phones. Non contents d'accaparer les regards, ces mini-écrans monopolisent les caresses à un doigt ou plusieurs c'est selon mais quand même. Par moments il y de quoi avoir envie de se transformer en une de ces machines du diable quand on voit les beaux yeux qui regardent et les jolies mains qui caressent. Notre destin de cinéphile est de voir sans être vu, à la vie comme à l'écran, il faut se faire à cette condition de malaimé, de regardant pas du tout regardé. Passer pour un tantinet looser et chouia déprimé, ça attire les sympathies, paraît –il et pourquoi pas les regards tant qu'on y est.


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