Honni soit qui « gouvernement » y pense. Ainsi donc nous sommes contraints de nous taire face aux exactions, face à une situation explosive et face au bourbier social, économique et politique dans lequel s'enfonce le pays. Faisant tantôt dans l'arrogance, tantôt dans le dialogue toujours orienté dans un sens précis, et la plupart du temps dans la logique fallacieuse, nos gouvernants n'arrivent plus à convaincre et, si jamais, on les prend à la gorge ils nous sortent la ritournelle : « donnez-nous du temps. Nous aussi nous apprenons la gouvernance ». On n'en est plus au stade où l'on peut se permettre le luxe de disserter sur l'art de la gouvernance. Mais la gouvernance suppose que les femmes ou les hommes connaissent leurs dossiers, parce que c'en est fini, partout dans le monde, des Jurassik Parc, et des ministres politiques mais qui réussissaient là où on les mettait. L'ère des Barons est finie sous Ben Ali qui se plaisait à clochardiser la plupart de ses ministres, mais aujourd'hui cette ère rebondit, avec des ministres qui se veulent bon chic bon genre – fussent-ils d'Ennahdha – mais avec cette fâcheuse tendance à personnaliser les structures de leurs secteurs respectifs. Et c'est dès lors la logorrhée des discours, la bousculade pour les plateaux de la télévision et, pour tout dire , l'endoctrinement. Le gouvernement Jebali est animé des meilleures intentions : cela ne se discute pas. Mais autant le chef du gouvernement paraît ouvert au dialogue, autant il craint de dépasser des lignes rouges à teneur doctrinale. Car derrière, l'ogre nahdhaoui contrôle tout. Et à un degré moindre ce montage contre-nature qu'est la Troïka doit toujours paraître vraisemblable. Et alors on ne critique pas le gouvernement. Et quand le conseiller de Marzouki a osé le faire, on l'a démissionné. Raouf KHALSI Mehdi daassi al07 citoyen patriote