• Menacé de mort Ahmed Néjib Chebbi, se plaint de la réaction timide de la société civile Meya Jéribi, secrétaire générale du Parti républicain s'ameute et tire la sonnette d'alarme. « Le pays est en danger. « Le terrorisme menace la Tunisie », prévient-elle. Les institutions publiques et privées sont dans le collimateur des groupes extrémistes, essaimés à travers différentes régions du pays. Des locaux de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT) ont été saccagés à Jendouba ainsi que les locaux des différents partis d'opposition. Des partis bien précis sont ciblés.C'est depuis longtemps que les appels à la discorde se répétaient sans que le Gouvernement ne bouge le petit doigt. Il se confondait en discours stériles. Dernièrement des appels francs à l'assassinat de personnalités nationales comme Issam Chebbi, Ahmed Néjib Chebbi, Chokri Bellaïd et quelques journalistes, sont lancés sans aucune réaction de la part du Gouvernement », s'offusque Meya Jéribi. Elle considère que la situation dans le pays dépasse les considérations partisanes et électorales. « C'est le pays qui est visé », dit-elle. Elle pense que le ministre de l'Intérieur a formulé des données importantes devant l'Assemblée Nationale Constituante (ANC), sans pour autant définir la stratégie à arrêter et sans révéler les coupables de ces débordements. Meya Jéribi, précise que la responsabilité des actes de violence revient aux groupes salafistes extrémistes, surtout que ces actes perpétrés coïncident avec l'appel d'El Dhawahri, le dirigeant d'Al Qaïda. « Exaceber le sentiment religieux et dire que la responsabilité de ces actes revient aux blessés des élections , comme l'a dit Rached Ghannouchi dans l'émission Hadith Essaâ et taire les vrais responsabilités ne sert en rien la Tunisie », affirme Meya Jéribi. Ahmed Néjib Chebbi, cible désignée des menaces de mort, rappelle que le pays vit une situation très délicate, avec un grand mécontentement social dominé par les revendications d'emploi et de développement régional. Il considère que la crise a été montée de toute pièce à partir de l'exposition au Palais Al Ibdillia. « La prétention d'atteinte au Prophète et au Bon Dieu n'a aucun fondement. J'ai visité le salon et fait le tour sans voir les tableaux qui avaient circulé dans le réseau social Facebook », dit-il en ajoutant que « des groupes extrémistes religieux ont voulu surfer sur la vague de mécontentement des jeunes pour frapper la liberté, attaquer les locaux de l'UGTT et des partis d'opposition tout en appelant à trancher la tête de personnalités nationales ». Il considère que le ministre de l'Intérieur n'a pas formulé de réponses aux interrogations légitimes formulées au sein de l'Assemblée Nationale Constituante. « Le Gouvernement et le ministre de l'Intérieur ne veulent pas assumer la responsabilité de faire appliquer la loi. Ils veulent traiter sur un pied d'égalité les auteurs de ces attaques et les partis politiques en désaccord avec le gouvernement ». Il rappelle à ceux qui le préviennent de se déplacer à Zarzis « qu'El Dhaouahri avait quitté l'Egypte et que la violence en Algérie n'a pas abouti ». Il s'étonne comment le ministère public n'a pas ouvert d'enquête après les menaces de mort. Ahmed Néjib Chebbi est très affecté par l'absence de réaction de la société civile à ces menaces. Il rappelle qu'il avait soutenu, dans les années de braise les militants d'Ennahdha et même les salafistes. Il était l'avocat de Ragoubi. Il était aussi membre du Gouvernement Ghannouchi qui avait promulgué l'amnistie générale. Il rappelle que le siège d'El Mawkef avait accueilli toutes les personnalités politiques, tout en précisant que « le Parti républicain n'a aucun lien avec l'exposition incriminée ». Il y a été à la dernière heure de l'exposition lorsqu'il avait appris qu'il y avait des menaces visant l'exposition. Tout en précisant qu'il n'a aucune qualification pour parler de la qualité artistique des œuvres exposées, il n'y trouve aucune atteinte au sacré. Il déplore l'absence de réaction de la société civile, UGTT et Ligue Tunisienne de Défense des Droits de l'Homme (LTDH) aux menaces de mort. Issam Chebbi, précisera que l'exposition n'était qu'un prétexte. Il a mis en relief la coïncidence entre les déclarations d'El Dhaouahri et les réactions de ses partisans en Tunisie. Le parti républicain appelle à la formation du front le plus large possible pour faire face à ceux qui défendent la contre-révolution.