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Un projet né depuis des lustres et qui aura beaucoup traîné
La ligne ferroviaire électrifiée de la banlieue-sud
Publié dans Le Temps le 23 - 06 - 2012

• Le gouvernement ne saurait le mettre à son compte
• Appel à un minimum de civisme de la part des usagers

Avant-hier a eu lieu la cérémonie officielle de la ligne ferroviaire électrifiée de la Banlieue Sud, une inauguration officielle qui vient plus de deux mois après la mise en service des nouvelles locomotives.
Durant la cérémonie, nous avons profité de la présence de plusieurs hauts responsables diplomatiques, gouvernementales et de la SNCFT elle-même pour leur donner la voix et mieux comprendre l'impact d'un tel projet né il y a dix ans de cela.
Le chef des projets à la Société nationale des Chemins de Fer, M. Sami Khenfir, nous explique :
«C'est un projet qui a commencé il y a très longtemps. Depuis 1974, on nourrissait ce désir d'électrifier nos lignes ferroviaires. Il fallait d'abord préparer l'infrastructure qui, à l'époque, n'était pas du tout adaptée. Sur Tunis, par exemple, nous n'avions que deux voies. Il fallait penser déjà à une troisième voie. Les passages à niveau qui étaient multiples posaient aussi problème. Il fallait faire des quais puis les surélever, mettre de passerelles, réaménager les stations. Toute une série de projets qui a préparé la mise en place de l'électrification de la ligne ferroviaire Tunis-Borj Cedria.

Le Temps : Après 10 ans d'attente, le train électrifié est enfin là. Quelles ont été les contraintes et quel en fut le déclic ?

Quand on a commencé à parler du projet d'électrification, c'était en 1996 si ma mémoire est bonne. On a, d'abord, fait une étude qui n'a malheureusement pas été concluante. On ne s'est pas mis d'accord avec le consultant. L'étude était basée sur un don et son budget n'était pas suffisant. Alors que nous désirions réaliser ce projet dans les règles de l'art. On a été obligé d'arrêter les frais et d'annuler l'étude, puis relancer une autre et trouver un financement qui nous est parvenu du Japon. L'étude a pris un peu trop de temps, certes ; sauf que c'est dû à la complexité du projet. Il ne s'agissait pas juste d'installer une nouvelle ligne électrifiée. Il s'agit d'une ligne grâce à laquelle on transporte à peu près 30 millions de voyageurs par an. On ne pouvait donc pas perturber le trafic. On devait trouver des solutions techniques pour assurer et l'avancement du projet et la marche normale du trafic. Chose qui n'était pas vraiment évidente ! D'ailleurs, les usagers du train ont été gênés à plusieurs reprises lors des travaux.

Pourriez-vous nous donner un peu plus de détails sur le projet ?

Le projet est passé par trois phases avant sa concrétisation. La première, c'est d'adapter l'infrastructure à a nature aux travaux d'électrification (quais, voies, passerelles, passages à niveau). La seconde phase a été consacrée à l'énergie électrique, c'est-à-dire les caténaires. La dernière phase c'est le matériel roulant ou le train. Le budget alloué est de l'ordre de 325 millions de dinars dont 250 millions de financement japonais et le reste assuré par l'Etat. La banque japonaise JICA nous a proposé des conditions de paiement très flexibles.

Le train électrifié tout confort et écologique est enfin disponible, et ce, depuis plus de deux mois. Néanmoins, les restes des travaux (remblais et matériaux) sont encore éparpillés par-ci par-là du côté des gares. Surtout aux abords de la forêt de Borj Cédria et celle du Lycée Ezzahra. N'avez-vous pas pensé à contrôler la fin des projets esthétiquement parlant ?

Il y a eu quand même une grande campagne de nettoyage et il ne faut pas oublier que les riverains eux-mêmes en profitent pour jeter leurs remblais. Ce n'est donc pas forcément ceux de la SNCFT.

Et pourtant, les matériaux qui y sont prouvent bien que ça fait partie des restes des travaux, qui rappelons-le ont été achevés depuis un an tout de même !

Il y a certainement des restes de la SNCFT mais la majorité est bien celle des riverains. D'abord, il faudrait que l'entreprise qui a fait ces travaux fasse elle-même le ramassage des remblais et souvent elle et très réticente à le faire. La SNCFT a fait beaucoup de pression sur cette société pour qu'elle fasse le nettoyage des lieux après les travaux. Et pourtant, on ne s'est pas arrêté là. Même si c'est à la charge de l'entreprise, on a fait une grande campagne de nettoyage par nos propres moyens alors que ce n'est pas de notre ressort. On le fait presque quotidiennement parce que c'est dans la continuité. Sauf que tous nos efforts partent en fumée à cause des déchets ménagers ou autres jetés dans les gares ou à proximité par des particuliers ou des entreprises. Je vous l'accorde, cela gâche énormément le paysage et nuit à la nature. C'est un travail de longue haleine et les citoyens doivent se rendre compte que ces actes-là relèvent d'un manque de civisme.

En parlant des usagers, avez-vous pensé aux personnes infirmes, aux femmes enceintes et aux personnes âgées ? Les passerelles paraissent tellement géantes que même un athlète s'essoufflerait pour accéder à la gare tous les jours.

On y a pensé et on a envisagé plusieurs solutions. On a pensé installer des escaliers roulants et des ascenseurs. Seulement ces solutions, à la longue, ne donneront pas satisfaction. Pour assurer le maintien de ces moyens, il faut des surveillants, des portiers 24h/24. Les frais aussi sont trop élevés pour réaliser ces projets. Nous avons pensé à d'autres solutions alternatives comme au quai de Hammam-Lif où on enregistre la liste des personnes handicapées pour leur faciliter l'accès au train.

Hamadi Jebali Premier ministre : «je suis un ancien fidèle des trains»

Lors du bref voyage effectué dans le train électrifié de la Banlieue Sud de Tunis, nous avons profité de la présence du Chef du Gouvernement provisoire, M. Hamadi Jebali, et lui avons demandé son avis en tant qu'ancien usagers des trains Diesel.
«Je suis un ancien fidèle des trains. Je faisais souvent des allers-retours entre Sousse et Tunis. Les retards, l'encombrement et les contraints, je sais ce que c'est. La réalisation de ce projet est une partie de services que la SNCFT et l'Etat offrent au citoyen. Il est du droit de tout Tunisien d'avoir les meilleurs services. La Révolution a eu lieu pour la dignité. Un transport digne et confortable fait partie des droits du citoyen. Cette ligne ferroviaire est une grande acquisition nationale. Tout mon vœu est que l'usager du train prenne soin des nouveaux trains, veille à garder l'intérieur comme l'extérieur de la locomotive intact et paye son ticket. C'est un acte de civisme et le prix des tickets sont assez symboliques et à la portée de tout le monde.»
Après le paquebot «Tanit» qui a enrichi et modernisé notre flotte maritime, la SNCFT dispose depuis plus de deux mois de train électrifié. Notre transport national semble faire peau neuve.
Effectivement ! Il ne faut pas oublier aussi l'avion que la Tunisie a récupéré, après qu'il eût été utilisé pour des intérêts occultes. Ce dernier sera, d'ailleurs, vendu pour investir ses frais dans des services aériens propres à la compagnie Tunisair qui devra s'améliorer.

Tous ces signes sont de bon augure. Qu'en est-il du transport en commun terrestre où les gens peinent à se déplacer ?

Là, nous sommes en train d'améliorer l'infrastructure et l'état de nos routes jusqu'au sud du pays. On va poursuivre le projet de l'installation des routes nationales pour améliorer l'accès à toutes les villes et les relier. Tous ces efforts s'inscrivent dans une stratégie de réhabilitation des transports en Tunisie. Notre dessein est que tout citoyen, pour se déplacer, ait l'opportunité de choisir un des moyens du transport.
Boris Boillon ambassadeur de France en Tunisie : « un grand champ de coopération tuniso-français »
Parmi les ambassadeurs présents à la cérémonie d'inauguration de la ligne ferroviaire électrifiée, son Excellence l'ambassadeur de France en Tunisie, Boris Boillon était parmi les invités officiels. Voici ce qu'il a dit au journal Le Temps, par rapport à ce projet et à la coopération de la société française Alstom Transport avec la SNCFT.
«Cette inauguration est un évènement de grande envergure pour la Tunisie. Elle s'inscrit dans la volonté d'améliorer les services en faveur du citoyen. Si je participe au nom de la France, c'est parce qu'il y a la société française Alstom qui a participé au projet, notamment, tout ce qui concerne l'électrification de la ligne.
Ma présence se veut plus globale pour renforcer la collaboration franco-tunisienne dans le domaine du transport de manière générale, pas uniquement le ferroviaire, mais aussi le terrestre, le maritime et l'aérien. Dans le domaine maritime, il existe une grande volonté de moderniser plusieurs ports. Les sociétés françaises proposent des offres. Du côté de l'aérien, nous avons Airbus et Aéroga qui sont des entreprises présentes en Tunisie et qui construisent en Tunisie pour tout ce qui est aéronautique. Je tiens aussi à dire que l'on a un très grand champ de coopération entre la Tunisie et la France dans le domaine des transports. Là, j'ai juste l'impression d'être en France ! Le train est très confortable, climatisé, silencieux et convivial. C'est pratiquement la même qualité des lignes et de train qu'il y en a en France.
Je ne me sens pas du tout dépaysé. Même si le projet a été chapeauté par nos amis japonais et coréens, il répond aux normes internationales et qui sont tout à fait conformes à nos standards. Cette inauguration prouve la coopération qui existe entre la communauté internationale et la Tunisie. Cela démontre, par ailleurs, la volonté que nous avons, nous les étrangers, à travailler avec la Tunisie après la Révolution.»


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