L'actuelle décennie de développement 2007 - 2016 se caractérise par la poursuite de la libéralisation de l'économie et l'intensification de l'effort d'investissement. Agir pour soutenir l'épargne nationale est un des facteurs essentiels pour la sauvegarde des équilibres internes et externes, tout en orientant l'épargne en fonction des nécessités de l'accélération de la croissance et du renforcement des capacités concurrentielles de l'économie. Comment doit évoluer l'épargne ? Quelle est la part du financement extérieur ? Comment doivent agir les banques ?
Le taux d'épargne doit passer de 21,4% en 2003 à 23,2% en 2011 et 25,4% en 2016. D'ailleurs le modèle de développement arrêté accorde la part du lion à l'épargne nationale dans le financement de l'économie. Durant le dixième plan l'épargne nationale a participé à hauteur de 69,0% dans le financement de l'économie. Cette part devra passer à 71,4% durant le onzième plan et 76,3% durant le douzième. Par conséquent, la part du financement extérieur devra baisser. De 31,0% durant le dixième plan, elle doit passer à 28,6% durant le onzième plan et à 23,7% durant le douzième. Parallèlement à cet effort d'épargne nationale, la sauvegarde des équilibres financiers est une constante de la politique de développement. La consolidation de ces acquis est l'un des plus grands défis de la prochaine étape. La libéralisation de l'économie dans les différents secteurs de production ou dans les opérations de capitaux en dinars a certes des incidences positives, mais elle comporte aussi, des risques auxquels il faudra se préparer.
Soutenir l'épargne nationale
Il faudra aussi tenir compte du niveau relativement élevé de l'endettement extérieur et de la dette publique en particulier. Les conséquences de l'augmentation des prix des carburants sur le budget de l'Etat ne sont plus à démontrer. Pour garantir une croissance durable dans une économie mondialisée, il faut soutenir l'épargne nationale tout en continuant à maîtriser les paiements extérieurs en limitant le déficit budgétaire au niveau de 2,9% du PIB durant le onzième plan. Ce déficit devra baisser et passer à 2,2% durant le douzième plan. Cet objectif ne peut être atteint qu'en accélérant les exportations. Il faudra maîtriser le financement du déficit public en recourant de moins en moins à l'endettement. Il faudra attirer davantage les investissements étrangers. Leur proportion doit être de 3% du PIB par an en attendant la convertibilité totale du dinar. Le taux d'endettement doit baisser en passant de 50,2% en 2006 à 40,5% en 2011 et 33,6% en 2016.
Renforcer la crédibilité du pays
Cette évolution sera consolidée par le renforcement de la crédibilité du pays et l'amélioration de son classement par les institutions spécialisées. C'est ce qui permet d'intégrer les marchés financiers internationaux dans les meilleures conditions. Selon les experts, la poursuite de la libéralisation de l'économie et l'option pour la convertibilité totale du dinar, nécessitent le maintien d'un niveau d'avoirs en devises de quoi couvrir quatre mois d'importations par an. Les entreprises de production peuvent opter pour l'endettement à court terme. Comment maîtriser le déficit budgétaire ? Avec la baisse attendue des droits de douane et l'augmentation des besoins de dépense pour soutenir les efforts de développement, la maîtrise du déficit budgétaire, suppose la consolidation des ressources propres du budget de l'Etat. Ce qui implique la réforme fiscale en rationalisant davantage les avantages accordés et en limitant progressivement le régime forfaitaire.
Baisser l'endettement public
L'utilisation des ressources budgétaires doit être optimisée. C'est la raison pour laquelle la gestion par objectif a été introduite. Le secteur privé est de plus en plus associé dans l'investissement dans les infrastructures et certains services publics. La subvention de l'Etat aux carburants devra baisser, en comptant davantage sur l'économie d'énergie et les énergies renouvelables. Les ajustements de prix du carburant à la pompe vont dans ce sens. Ces orientations devront permettre de réaliser l'équilibre du budget de l'Etat, sans tenir compte du service de la dette, à partir de 2009. Les experts s'attendent à la réalisation d'un excédent de l'ordre de 0,3% du PIB en 2016. C'est ce qui permettra de baisser l'endettement public pour le limiter à 54,4% en 2011 et à 48,1% en 2016. Dans toute cette stratégie les banques ont un rôle capital à jouer. Elles doivent, tout en soutenant l'économie, bien gérer leurs créances douteuses et les limiter au maximum. Les banques doivent non seulement moderniser leur gestion, mais aussi multiplier leurs produits pour encourager la collecte de l'épargne nationale.