• Un potentiel de 1000 MW d'électricité grâce aux énergies renouvelables en Tunisie. • Léoni dernier membre à rejoindre le consortium Desertec qui regroupe déjà 57 partenaires. • La Tunisie est considérée comme carrefour énergétique, selon l'étude « Desert Power 2050 ».
Quelques mois auparavant, la Tunisie avait lancé un appel d'offres international pour la révision de son plan solaire (PS). Un plan qui regroupe, dans sa version initiale, 40 projets pour quelques milliards de dollars. Ces projets concernaient principalement la promotion des énergies renouvelables par la production de l'électricité par l'énergie solaire, celle éolienne, le photovoltaïque et par la suite l'exportation du surplus vers l'Europe. Des projets sont ainsi identifiés. Leurs capacités de production varient entre 100, 150 et elles peuvent atteindre même 200 MW. Ces projets devraient ainsi aboutir à la création des milliers d'emplois. Actuellement, la Tunisie s'attelle à installer un projet pilote entre autres un projet de faisabilité ayant pour capacité de 2 MW. Ce projet serait installé dans la région de Tataouine ou de Tozeur et il aura pour mission de tester cinq nouvelles technologies de production d'électricité en utilisant l'énergie solaire.
Et ce n'est pas tout pour la Tunisie. Selon une étude intitulée « Desert Power 2050 » faite par la DII (Initiative Industrielle Desertec) en collaboration avec STEG Energies Renouvelables, la Tunisie dispose d'un potentiel de 1000 MW de production d'électricité éolienne, photovoltaïque et solaire thermique. L'étude évalue les possibilités de financement, les conditions techniques et réglementaires nécessaires pour subvenir à la demande locale en électricité et pour en acheminer une part substantielle vers des centres de consommation situés au-delà des frontières tunisiennes.
Cette étude a été présentée hier à Tunis, par Paul van Son, PDG de Dii, qui s'est intéressé à l'occasion au rôle important que la Tunisie pourrait assurer dans l'interconnexion entre les deux rives de la méditerranée. Ainsi, d'après le DII, la Tunisie est particulièrement riche en ressources éoliennes et solaires. Installer des capacités de production d'énergie renouvelable à grande échelle dans le contexte d'un réseau électrique intégré «EUMENA» lui permettrait de diversifier son mix énergétique et de réduire sa dépendance vis-à-vis des combustibles fossiles. La Tunisie pourrait multiplier ses capacités de production d'électricité par quatre d'ici2050 et deviendrait un carrefour énergétique grâce à son interconnexion avec l'Italie.
Techniquement, l'étude « Desert Power 2050 » prouve que la possibilité de réaliser un système électrique intégré se basant à plus de 90% sur les énergies renouvelables dans la région EUMENA (l'Europe et la région MENA), et ce grâce aux ressources abondantes en énergies éolienne et solaire dans la dite région. D'après la même étude, les pays de la région pourraient couvrir leur demande d'électricité à partir des énergies renouvelables et créer un secteur d'exportation vers l'Europe, à partir de leurs excédents de production d'électricité, pouvant atteindre un volume de 60 milliards d'euros par an. D'après la même étude, l'Europe pourrait économiser 30 euros par mégawattheure d'électricité importée des déserts et elle pourrait atteindre ces objectifs climatiques par la réduction des émissions de CO2, d'une manière plus efficace.
Desertec une idée déjà concrétisée !
À l'origine le projet fut lancé par le club de Rome et un groupe de réflexion sur l'environnement qui réunit des scientifiques, des industriels et des fonctionnaires issus de 53 pays pour créer en 2003 la TREC (Coopération Trans-méditerranéenne pour les Energies Renouvelables). Le concept DESERTEC a été conçu dans le but de mettre les déserts et la technologie au service d'une sécurité renforcée dans le domaine de l'énergie, de l'eau et du climat. Sur le papier le concept paraît simple. Des études menées par le Centre Aérospatial Allemand -DLR- ont confirmé la faisabilité du concept. Pour une enveloppe de 400 milliards d'euros, l'idée consiste à construire une centrale solaire de plusieurs de 300 km2 dans le désert africain et ensuite l'exporter vers le Maghreb et l'Europe. Le courant produit serait ensuite transporté par des lignes à haute tension posées au fond de la méditerranée pour couvrir jusqu'à 15% des besoins de l'Europe à partir de 2025. Pour concrétiser le projet Desertec, une SARL (DII) est constituée. Elle a pour objet : d'accélérer la mise en œuvre du « concept Desertec » avec pour objectif à long terme, à l'horizon 2050. Pour l'Europe, le projet va permettre de réduire de 30% des émissions de CO2 à l'horizon 2050. Pour la région MENA l'objectif étant fournir de l'énergie et de l'eau à des conditions économiques durables. De plus, Desertec permettra la réduction de 70% de l'émission de CO2 d'origine électrique et 25% d'émission de CO2 pour les deux régions concernées. De ce fait, l'électricité Transférée par million de GW sera de l'ordre de 60 en 2020, 230 en 2030, 470 en 2040 et 700 en 2050. Actuellement, la DII regroupe au moins 57 partenaires de renommées internationales regroupant à la fois des groupes industrielles des banques et des entreprises de consulting en la matière.