Le ministère public a reçu et accepté une plaine déposée, samedi dernier par l'avocat, Hédi Laâbidi, membre du « Collectif des 25 », contre Mohamed Abbou, ancien ministre de la Réforme administrative, actuel membre de la Constituante et secrétaire général du CPR. La plainte enregistrée sous le numéro 7038382 portait comme grief « la complicité dans des affaires de corruption ». Selon Me Laabidi cette complicité sur vient dans la mesure où l'ex-ministre avait annoncé, lors de sa conférence de presse du 30 juin 2012, qu'il détenait des preuves contre des personnes corrompues. Au fait, lors de la dite conférence tenue au siège du CPR, le secrétaire général du parti a bien indiqué que l'administration tunisienne comprend des « personnes qui sont impliquées dans la corruption et pratiquent le népotisme » ainsi que d'autres personnes « compétentes et de confiance ». Dans le même cadre, Mohamed Abbou a expliqué que sa démission faisait suite au refus de la présidence du gouvernement de sa « revendication urgente pour la réforme de l'administration à savoir la création d'un appareil de contrôle de l'action de l'administration ».
En se basant sur ces affirmations étayées en public, Me Hédi Laabidi et un groupe d'avocats ont déposé leur plainte, considérant le fait de taire ces preuves et de ne pas en informer la justice comme étant une forme de complicité.
Acceptée par le procureur de la république au tribunal de première instance, la plainte a été qualifiée de « fragile », de la part de plusieurs spécialistes car l'ex ministre n'a pas été catégorique en parlant de « corrompus de l'administration » puisqu'il parlait d'un appareil de contrôle de l'administration et non pas de sanction de corrompus de l'administration. De plus, plusieurs spécialistes ont indiqué que Mohammed Abbou du fait qu'il est ex- membre de la Constituante, cela pourrait nous amener à se demander s'il bénéficie encore de l'immunité parlementaire.
Démission officiellement acceptée
Pour sa part, la présidence du gouvernement a annoncé dans un communiqué publié hier que la démission de Mohamed Abbou de son poste de ministre de la Réforme administrative a été acceptée.
«La présidence du gouvernement reconnaît les efforts et le travail accomplis par le ministre pendant son mandat », indique le communiqué.
Toujours selon le communiqué, la présidence du gouvernement planche actuellement sur deux options : « soit la nomination d'un nouveau responsable pour succéder à M. Abbou, soit la révision des prérogatives de ce département dans le cadre des différentes prérogatives ministérielles au niveau de la présidence du gouvernement ».