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L'audace en toile de fond
« Facebook » du Théâtre Phou ouvre le Festival international d'Hammamet :
Publié dans Le Temps le 11 - 07 - 2012

D'emblée, le titre est significatif. Il est révélateur du contenu de la pièce que produit le Théâtre Phou.
Conçue et mise en scène par Raja Ben Ammar, Facebook se veut une critique sur la Tunisie depuis les prémices de la Révolution jusqu'à maintenant. La pièce en deux mots : trois espaces. Une mère au foyer en train de fêter la journée du 7 novembre avec ses enfants ; un journaliste dans un autre appartement du même immeuble vit enfermé chez lui. En face, une jeune fille en train de chatter. Pas plus loin, des jeunes perchés en haut d'un immeuble squattant l'épave d'une voiture brûlée. Facebook est une rencontre heureuse et tragique de la musique et du théâtre. Dans cette pièce, les mots s'entremêlent et rivalisent pour nous introduire dans l'univers de la révolution et les événements survenus depuis le 17 décembre 2010. Le spectacle a rendu possible la descente du peuple dans la rue. Le reste appartient à l'histoire. Ce réseau social a favorisé la volonté de libération des Tunisiens et le phénomène permet à un peuple d'avoir une représentation de lui-même et du même coup, de modifier son action et donc son image. Il s'agit en fait d'un spectacle qui se veut un diagnostic de cette évolution tunisienne. Les personnages : Raja Ben Ammar, Moncef Sayem ,Yasmine Khediri, Rinda Dabbagh, Karim Touwayma, Marwen Errouine et Wajdi Gagui représentent chacun un univers à part. Mais ils se rencontrent dans ce couloir principal de la scène pour évoquer ensemble les menaces qui pèsent sur notre société, sur la liberté d'expression, la liberté de la femme. De dévoilement en dévoilement, on pénètre dans ce monde réel et virtuel. Raja Ben Ammar vive et énergique développe ici un théâtre d'engagement, de mouvements et d'émotions, communiquant à son spectacle une énergie directe et convulsive. Elle cherchait à croire et à nous faire croire encore à quelque chose qui puisse sauver de l'inquiétude. Cette actrice nous a gratifiés une fois de plus, d'une sortie époustouflante avec un jeu de plus en plus solide, sobre et personnel. Dans Facebook, Moncef Sayem enfermé dans son bureau avec ses tas de livres a donné toute la mesure de son talent en incarnant le rôle d'un intellectuel qui supervise de loin le monde extérieur. Dans cet espace éclaté, Rinda Dabbagh surfe sur son ordinateur des heures et des heures en inventant et racontant des histoires. Cette cyber-militante veut parler, communiquer et s'exprimer. Elle boite mais elle est là pour nous relater une page de notre histoire. Pour exprimer les angoisses, les attentes, le rêve, on a recours à la musique, rap, house, latine, à l'expression corporelle et à la danse. Des mouvements purs et une mouvance corporelle vigoureuse caractérisent ce spectacle intelligemment structuré. La chorégraphe Souad Ostarcevic a l'art de mettre en valeur ses danseurs par une judicieuse utilisation de l'espace. Du coup, le public est impressionné par leur jeu qui fait merveille ; le corps, la gestuelle, l'expression physique, les vidéos, le jeu d'ombre sont là pour illustrer d'une façon poétique le soulèvement du peuple tunisien. Ceci sans oublier le travail du vidéaste Ghazi Frini qui a assuré durant le spectacle, de bonnes performances visuelles.

Loin des slogans et des discours pompeux, « Facebook» est une œuvre moderne, sobre et profonde. Bravo à Raja Ben Ammar et toute son équipe qui ont parié sur l'audace et l'originalité. Et comme tout travail qui se respecte, il se prête à lectures multiples. Mais nous pourrons dire que « Facebook » s'apparente à cette catégorie d'œuvres qui peuvent se consommer au premier degré. Elle a la particularité d'être une œuvre complète et séduisante car elle est faite par de vrais pros.


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