De grandes craintes agitent la rue tunisienne depuis quelques jours, que l'on pourrait résumer sous la forme de cette question : « à quelle sauce allons-nous être mangés durant ce mois de ramadhan 2012 ? » Une question qui revient chaque année hanter les bourses les plus fragiles, les familles les plus modestes...
Pourtant la directrice générale du commerce intérieur au ministère du Commerce et de l'Artisanat, Mme Faten Belhédi assurait il y a quelques jours que « tous les produits de consommation, y compris les denrées alimentaires, les légumes, les fruits, les viandes et les eaux minérales, seront disponibles durant le mois de Ramadan. »
On veut bien la croire, puisque nos marchés sont régulièrement approvisionnés en fruits, légumes, viandes, poissons et autres œufs... La seule question qui se pose à la veille de Ramadhan, est de savoir s'il y aura une augmentation excessive des prix et si son contre poids, à savoir le contrôle sera efficient...
Car, comme l'affirme un marchand de fruits et légumes qui œuvre au marché central depuis de nombreuses années « l'augmentation des prix est inévitable les deux ou trois premiers jours, car la demande monte en flèche et le consommateur mange avec les yeux, comme dit le dicton. Mais après ça se tasse et on revient à des prix raisonnables... »
Selon une source du ministère du Commerce et de l'Artisanat, « la consommation durant le mois de Ramadhan augmente dans des proportions étonnantes pour une période où l'on est censé jeuner et ne manger qu'une seule fois par jour ! » Et il nous donne des chiffres assez étonnants : « la hausse de la consommation atteint des records pour le thon, avec plus de 250% par rapport au reste de l'année. Les œufs approchent les 100%, les viandes bovines 50%, les viandes blanches près de 40%, la consommation de yaourts augmente de 70%, le lait de près de 25%... »
D'où la nécessité d'importer plusieurs produits pour satisfaire la demande, mais aussi pour juguler les hausses de prix excessives. Des stocks régulateurs qui ne signifient pas que tout sera parfait, notamment à cause des tricheurs de toutes sortes, des spéculateurs qu'aucun gouvernement ne semble pouvoir maitriser, ni même freiner leurs ardeurs...
Pourtant le concept de protection du consommateur n'est pas nouveau sous nos latitudes, puisque le premier décret sur ce sujet remonte au 10 octobre 1919 sur « la répression des fraudes des marchandises et des falsifications des denrées alimentaires ou des produits agricoles ou naturels. »
Un décret qui sera actualisé au fil des années, suite des nouvelles orientations économiques de la Tunisie. De ce fait, le consommateur bénéficie d'un éventail de textes juridiques, précisant les règles d'information sur les prix et les conditions de vente. Bizarrement, la vente directe par les producteurs aux consommateurs est devenue interdite, sauf pour les producteurs agricoles et les artisans, et encore, uniquement pour la vente de leur propre production.
Mais faire pression sur les prix ne suffit pas : il faut aussi imposer un contrôle de qualité des produits alimentaires. Et là, nous parlons surtout des viandes et des poissons. Malgré les efforts des commerçants, malgré les vitrines frigorifiques où est exposée la viande et la glace disposée sur les poissons, la chaleur actuelle finit par avarier les aliments...
Même remarque pour les tomates ou certains fruits qui pourrissent bien vite sous l'effet de la chaleur, et qui pourraient provoquer des intoxications alimentaires assez pointues. L'exemple des pastèques, les années passées en est la meilleur illustration...
La sécurité est une obligation, ne l'oublions pas...
Us et coutumes méditerranéennes
Une sieste, et ça repart !
Pratiquée par nos grands parents depuis la nuit des temps, la sieste a tendance aujourd'hui à être abandonnée par la jeune génération, qui considère que c'est une perte de temps. Pourtant la sieste fait partie des traditions méditerranéennes et bien sûr tunisiennes. Elle permet de couper la journée en deux et de rester en forme et vigilant. C'est un art de vivre qui permet au corps de récupérer des excès des longues nuits d'été et de retrouver sa bonne humeur et son énergie. Plongée dans un sommeil réparateur où on se régénère le corps et l'esprit en un temps record... Le mot sieste vient du latin sixta, qui signifie la sixième heure du jour et qui désigne en fait l'heure du midi chez les Romains. La sieste est donc le repos, accompagné ou non de sommeil, qui suit le repas de midi. La simple habitude de s'allonger quelques instants en cours de journée peut être considérée comme une sieste, donc comme un acte réparateur. La sieste pour tous C'est avec un médecin que nous avons entamé cette enquête et ses affirmations sont nettes et précises : « la sieste est nécessaire à l'organisme des jeunes enfants, mais aussi aux adultes et aux seniors. Elle a même la possibilité de protéger le cœur...D'ailleurs de nombreux hommes d'affaires la pratiquent afin de réduire leur stress et d'accroître leurs performances. » Et de nous citer une récente étude effectuée de l'autre côté de la Méditerranée confirme que près de la moitié des personnes interrogées estiment « dormir moins que leurs besoins, et plus de la moitié vivent des troubles du sommeil, notamment des difficultés d'endormissement et une mauvaise récupération, d'où un impact négatif sur leur caractère, sur leur humeur ou sur leur capacité de concentration... » Un nutritionniste analyse la sieste de son point de vue : « si vous avez souvent envie de dormir après le déjeuner, ce n'est pas une question de digestion, mais plutôt d'un rythme biologique inné. En effet, si le coup de pompe de l'après-midi était lié au repas, il serait présent après le petit déjeuner et le repas du soir. Or le coup de pompe s'observe même chez des individus qui ont déjeuné avec un petit sandwich ou qui ont sauté le repas de midi. La sieste semble donc être génétiquement programmée chez la plupart des humains. » En fait, la sieste a de nombreux effets bénéfiques sur l'organisme : elle réduit le stress, améliore la mémoire, elle libère la créativité, augmente la concentration et surtout elle rééquilibre le fonctionnement nerveux. Faire une courte pause de quelques minutes permet de rester dynamique et de recharger ses batteries. Pratiquée quotidiennement la sieste peut faire gagner une à deux heures de sommeil par jour. Contrairement à ce que l'on pourrait penser, il n'existe pas de durée précise pour une bonne sieste. Une sieste standard dure vingt à trente minutes. Mais là encore, la bonne durée c'est celle qui vous convient pour repérer. Tout dépend de critères individuels, notamment l'emploi du temps, les préférences de chacun, l'âge, la forme physique... Heureux ! Ce qu'il y a d'amusant dans la sieste c'est qu'on peut la faire dans diverses positions, l'essentiel étant de se sentir à l'aise. Vous pouvez vous allonger, rester assis le dos droit et la tête appuyée en arrière ou au contraire penchée en avant. Vous pouvez aussi profiter d'une chaise longue installée à l'ombre. Il suffit alors de fermer les yeux, de ralentir sa respiration, de freiner le rythme de ses pensées, et de décontracter ses muscles et vous voilà heureux... Pour les enfants de moins de six ans, les besoins en sommeil sont bien plus importants que ceux des adultes. Il faut savoir adapter ces moments au rythme de la famille tout en respectant les besoins de bébé, car il n'a pas les mêmes besoins à deux mois, deux ans ou six ans. Une seule certitude : dormir en journée est nécessaire pour lui. Il est difficile de donner un timing précis quant aux plages de sommeil, car il y a les petits dormeurs et les gros dormeurs. Les parents peuvent et doivent donc rester attentifs au comportement de leur enfant. Le bébé a absolument besoin d'un environnement calme et serein, propice à l'endormissement. Un pédiatre affirme « pouvoir reconnaître qu'un enfant respecte ses besoins en sommeil rien qu'en l'observant. S'il est calme et qu'il a un comportement normal, ses cycles sont respectés. » Et il ajoute :« il faut être attentif aux signes de fatigue que manifeste l'enfant : il est boudeur, il ne veut pas jouer et pleure pour un oui ou pour un non. Là, il faut le mettre au lit immédiatement. » A partir de deux ans, les besoins sont moins importants et une sieste de deux heures en début d'après-midi suffit amplement. Une croyance qui a la peau dure veut que la sieste empêche de dormir le soir. C'est évidemment faux. Une vieille dame affirme même que « la sieste c'est la levure du sommeil nocturne, elle le prépare et le facilite... » Ce n'est pas parce que l'on fait une sieste dans la journée que l'on aura du mal à dormir le soir. Il semble que l'un équilibre l'autre... Un manque de sommeil dans la journée se traduit par une hyperactivité le soir et des troubles du comportement, en particulier chez les jeunes enfants. Pour profiter pleinement d'une bonne sieste, dix conseils peuvent aider votre corps récupérer plus rapidement. D'abord pratiquez une activité physique dès votre réveil matinal. Evitez les repas de midi trop copieux. Ne vous laissez pas tenter par les excitants : café, thé, vitamine C, coca... Avant la sieste, prenez un bain tiède. Relaxez-vous en lisant un peu avant de dormir. Autre conseil : trouvez votre propre rythme et laissez-vous aller. Au lit, évitez de regarder la TV. Mettez un fond musical calme. Ecoutez votre corps : bâillements, paupières lourdes : vous êtes prêts à une bonne sieste... Et enfin, ne dormez pas trop longtemps : une demi-heure suffira à vous remettre en forme. Ne dépassez pas deux heures de sieste...
