• Ahmed Néjib Chebbi : «Le limogeage de Mustapha Kamel Nabli aura un effet négatif sur l'image de la Tunisie» Un des plus précieux acquis de la Révolution ne peut être que la liberté de la presse. Pierre angulaire de toute construction démocratique, longtemps ligotée et bâillonnée, l'information libérée, représente une des conditions essentielles de la réussite de la transition démocratique. Les hommes du métier et l'opinion publique tiennent à ce que l'information ait le statut d'un véritable quatrième pouvoir. L'Instance Nationale de la Réforme de l'Information et de la Communication (INRIC) avait annoncé son autodissolution en réaction à la non activation des réformes proposées et aux tentatives de soumission de l'information publique au Gouvernement.
Lors de sa conférence de presse périodique d'hier, le parti républicain a affirmé sa position à propos du secteur de l'information. Iyed Dahmani, membre du bureau politique a annoncé qu'un des rares objectifs de la Révolution qui a connu une certaine concrétisation est la liberté d'expression et de l'information. « Les Tunisiens et les journalistes plus particulièrement ont revendiqué et imposé de haute lutte cette liberté envers tous les gouvernements qui se sont succédé après la Révolution, avant et après les élections », dit-il. Toutefois, cette liberté se trouve menacée par manque de garanties légales, surtout que le Gouvernement rechigne encore à mettre en application les décrets 115 et 116 organisant le secteur de l'information. Le vide juridique laisse la voie ouverte à tous les dépassements de nature à priver le Tunisien de jouir d'une information libre et indépendante. En dépit des appels du Syndicat National des Journalistes Tunisiens et de l'INRIC, les décrets 115 et 116 n'ont pas été mis en application. Plusieurs atteintes à la liberté de la presse se sont accumulées. Des journalistes ont été agressés par des citoyens et des sympathisants de partis politiques bien définis. Les atteintes aux libertés ont été recensées par le Syndicat National des Journalistes (SNJT), le 2 mai. L'information publique est devenue un service public comme les autres. Elle doit être neutre. La première vague de nominations en janvier dernier à la tête d'entreprises publiques d'information, eut lieu sans aucune consultation préalable, ce qui confirme la volonté de confondre information publique à information gouvernementale. Les pressions exercées par des ministres auprès de la rédaction de l'information sur la chaîne publique de télévision vont dans la même tendance celle de transformer l'information publique en outil de propagande pour les prochaines échéances électorales. Il en est de même pour les dernières nominations à la tête des radios publiques nationales et régionales. Le Parti Républicain demande à l'exécutif y compris ses deux têtes (gouvernement et présidence de la République) de cesser de chercher coûte que coûte à mettre la main sur l'information publique en exerçant des pressions pour servir des agendas partisans et ceux de la Troïka. Les nominations ne doivent plus se faire de façon unilatérale. Le décret N°41 de 2011 du 26 mai 2011 concernant le droit d'accès aux documents administratifs doit être mis en application. Il en est de même pour les décrets 115 et 116. La Haute Instance Indépendante de la Communication Audio-visuelle doit être créée.
«Le PR en dépit de ses réserves vis-à-vis de ces décrets, revendique leur application par respect du principe de la continuité de l'Etat », assure Iyed Dahmani. Le pays se prépare à engager de nouvelles élections, il faut que l'information publique observe la même distance vis-à-vis des différents partis.
Ahmed Néjib Chebbi évoquera la réunion prévue hier entre le Parti Républicain, la Voie Démocratique et Sociale (Al Massar) et le nouveau parti Nida Tounes de Béji Caïd Essebsi. « Il ne s'agira pas de fusion. Chaque parti conservera son identité. C'est une réunion préliminaire de consultations. Le Parti républicain tient à l'unité des forces démocratiques », dit-il. A une question du Temps sur les frontières du Front à construire, Ahmed Néjib Chebbi, dira que « la tendance est l'unification des forces centristes modérées qui croient au pluralisme, à l'économie du marché et à la justice sociale ». Trouvera-t-on dans ce prochain front, en plus du Parti Républicain, Al Massar et Nida Tounes, le Parti Socialiste de Gauche (PSG) et le Parti du Travail Patriote Démocrate ?
Par ailleurs, Ahmed Néjib Chebbi, ne cache pas ses appréhensions quant aux retombées négatives du limogeage de Mustapha Kamel Nabli Gouverneur de la Banque Centrale de Tunisie, et ce qui peut en découler sur la prochaine note souveraine de la Tunisie. Il aura un effet négatif sur l'image de la Tunisie.