A l'instar des peuples musulmans, les Tunisiens accueillent dans la ferveur, l'arrivée du mois saint du Ramadan. Mois de la piété, de l'entraide et de la solidarité, il reste, malheureusement, celui de la surconsommation, de l'endettement des ménages et de la spéculation.
Les temps ont, certes, changé, le Ramadan a perdu, et c'est dommage, l'attrait qu'il exerçait sur toute la population, avec des préparatifs qui précédaient son arrivée de deux ou trois mois, avec une joie intense qui enveloppait les foyers et insufflait des airs d'attente fébrile et d'impatience à vivre les belles soirées ramadanesques et les réunions familiales autour de tables bien garnies.
Mais, il y a des comportements et pas nécessairement les bons, hérités de génération en génération, qui ne veulent pas disparaître et qui continuent à conditionner la vie des gens durant le mois Saint.
Ramadan, pour la majorité, est le mois de la « grande bouffe », des dépenses excessives et pour une certaine catégorie de commerçants, le mois de la spéculation et de l'enrichissement illicite, aux dépens du portefeuille du citoyen lambda.
C'est contraire aux préceptes de la sublime religion et à l'esprit du mois Saint et aux valeurs qu'il véhicule.
Mais, ce sont des habitudes ancrées dans les esprits depuis des générations.
Si l'Etat peut intervenir au niveau des spéculateurs au moyen de contrôles et de sanctions et au niveau de l'approvisionnement par la régulation de stocks, il est difficile de changer les mentalités du jour au lendemain.
C'est un travail de longue haleine, basé sur la vulgarisation d'une culture religieuse saine et du sens du sacrifice et de la responsabilité.