Il n'est pas permis à un prophète de faire des captifs, tant qu'il n'a pas complètement réduit les infidèles. Vous vous attachez trop aux biens éphémères d'ici-bas alors qu'Allah vous propose la vie éternelle. Allah est Tout-Puissant et Sage. (AL ANFAL – Verset 67) Durant son mandat en tant que successeur du Prophète, Aboubakr a eu à trancher, concernant le problème des captifs à la suite du combat des apostats (AHL ARRIDDAH)
Les historiens arabes ont été unanimes à déclarer qu'Aboubakr au cours de la bataille de la Mecque du vivant du Prophète avait quelque peu transgressé les ordres du Prophète en encourageant Khaled Ibn Al Oualid à tuer le maximum de Mecquois parmi ceux qui ne voulaient pas se convertir à l'Islam.
A telle enseigne que le Prophète lui-même s'est exclamé : « Par ALLAH, je ne cautionne pas l'attitude de Khaled Ibn Al Oualid.
Pendant la lutte contre les apostats on avait reproché à Khaled Ibn Al Oualid d'avoir tué Malek. Il était considéré d'autant plus fautif qu'il avait par la suite épousé la femme de Malek.
Omar Ibn Al Khattab, avait pour cette raison, recommandé à Aboubakr de le révoquer de son poste de chef de l'armée en Irak.
Aboubakr était en réalité émerveillé par la force et le courage de Khaled Ibn Al Oualid. Il l'avait pour cette raison, désigné en tant que chef de l'armée et Emir au Cham (la Syrie et le Liban de nos jours).
Il lui avait envoyé par la suite une missive dans laquelle il lui reprochait son attitude d'avoir tué Malek pour épouser sa femme.
Il lui avait cependant, recommandé de revoir son attitude quelque peu agressive, tout en restant vigilant vis-à-vis des incrédules et des apostats.
Il faut dire qu'Omar Ibn Al Khattab ne lui avait pas reproché de tenir à combattre les apostats, mais de cautionner en quelque sorte, l'attitude de Khaled Ibn Al Oualid vis-à-vis des apostats et des captifs.
Il l'avait en effet encouragé pour les combattre sans pitié – ce qui s'est soldé par des tueries en Irak puis au Cham. Ce qu'il avait regretté par la suite.
Dans son ouvrage « Ashaïkhane » le penseur et homme de lettres égyptien Taha Hussein affirme qu'Aboubakr avait tenu lui-même à libérer les captifs.
Plusieurs parmi ces derniers s'étaient convertis à l'Islam et avaient changé de camp, pour devenir de véhéments combattants au sein de l'armée musulmane. C'est le cas de Tolaïha, qui quitta le Cham après avoir essuyé une débâcle dans son combat contre l'armée musulmane.
En arrivant à la Mecque il rencontra Aboubakr pour lui confirmer son désir de rejoindre l'armée musulmane et combattre à ses côtés.
Les compagnons du Prophète avaient cependant reproché à Aboubakr d'avoir trop misé sur Khaled Ibn Al Oualid qui essuya une débâcle au cours du combat qu'il dirigea au Cham et au cours duquel son fils Saïd fut tué.
Parmi ces compagnons, il y avait notamment Omar Ibn Al Khattab et Ali Ibn Abi Taleb, qui le mirent en garde, à cause de l'emportement excessif de Khaled Ibn Al Oualid et une confiance en lui-même souvent mal placée.
Aboubakr s'entêtant au début avait rectifié le tir en envoyant des combattants à titre de renforts.
Ces combattants devaient par la suite diriger la région à laquelle ils avaient été envoyés par Aboubakr.
Ibn El Ass fut nommé Emir en Palestine.
Ibn Abi Soufiane à Damas, Abou Oubayda Al Jarrach à Hims et Charhabil Ibn Haçanah à Tabariah.
Aboubakr avait pu réussir grâce à sa sagacité et surtout à sa foi inébranlable, et à sa détermination à appliquer à la lettre les enseignements de l'Islam tels qu'ils lui ont été dictés par le Prophète Mohamed à travers sa Sainte Parole. (A suivre)