Le moins que l'on puisse dire c'est que le Club Sfaxien ne traverse pas une période rose pour ne pas dire qu'il est en crise à tous les niveaux. Classé parmi les 4 grands clubs du pays, il est en train ces deux dernières saisons surtout de perdre du terrain par rapport à ses trois traditionnels rivaux en l'occurrence l'Espérance de Tunis, l'Etoile du Sahel et le Club Africain. Le terrain perdu se situe à tous les niveaux ou presque.
Une gestion administrative à deux têtes
Il n'échappe à personne que Moncef Sellami a beaucoup fait et donné au club. Cette personnalité intègre et animé d'un amour sans bornes aux couleurs du club a malheureusement et sans le vouloir, instauré au niveau de la gestion du CSS une endémique inconstance voire une instabilité chronique et ce, à force de brandir, à plusieurs reprises sa démission. L'homme avait sans doute ses raisons pour avoir cherché à remettre le témoin.
Des raisons familiales et professionnels et son éloignement de Sfax sont notamment évoqués. Un autre facteur a sans aucun doute pesé aussi dans la balance : Sellami aurait estimé insuffisantes les contributions financières du haut comité de soutien.
Toujours est-il que, après l'avoir poussé à demeurer au poste après chaque démission, les personnalités influentes du club, membres de ce haut comité parmi lesquelles on citera les Lotfi Abdennadher, Jamel Arem et Mondher Ben Ayed, notamment ont accepté, cette fois-ci, la nouvelle démission de Moncef Sellami et une assemblée générale devant élire un nouveau président et son dauphin a été fixée pour le 24 août prochain.
Mais, entretemps, un comité consultatif présidé par Abdennadher a été constitué jouissant d'un grand pouvoir de décision. Résultat des courses : le CSS dispose aujourd'hui, de deux sphères de décisions qui ne sont pas toujours et nécessairement sur la même longueur d'ondes.
A commencer d'abord par la question de l'entraîneur. Le bureau démissionnaire est en partie pour le maintien de Nabil Kouki alors que le comité consultatif (5 membres) est majoritairement pour la nomination d'un nouvel entraîneur. D'autre part, les deux pôles de décisions ne se sont pas mis d'accord sur la totalité des exigences financières du Français, Jean Michel Cavalli ce qui a précipité l'avortement de son recrutement. Toujours est-il que l'Italien Gianni Bortelotto, recruté au poste de directeur technique, pourrait se voir confier l'équipe seniors de football. La décision, à ce sujet, est du ressort d'une autre instance du club : la commission technique du football. Mais cette décision pourrait prendre du temps alors que la reprise (24 août) s'approche à grands pas.
Une trésorerie allant de mal en pis
Que l'on se rappelle que le CSS a dû hypothéquer son ancien complexe sportif pour pouvoir obtenir un prêt pour payer environ 1,5 million de dinars à l'Ashanté Gold et Orlando Pirats, leur revenant de la vente d'Opoko et de Mbélé.
Les difficultés financières auxquelles le CSS est confronté, ne lui ont pas permis de procéder à des recrutements ciblés et en nombre suffisant pour pouvoir ainsi renforcer son effectif qui déplore des insuffisances criardes au niveau de la défense (l'axe, notamment) et celui de l'attaque. On s'est jusque-là limité de Tajouri, un arrière droit recruté de l'ESBKhalled, de Boulaâbi (ex-ASMarsa) et d'un jeune attaquant gabonais Didier Ibrahima Ndong. Bien peu pour un club devant rivaliser avec les armadas espérantistes, clubistes et même cabistes.
Avec son actuel effectif peu étoffé et, où bon nombre de joueurs n'ont aucune conscience du sens de la responsabilité, tels que Maher Haddad lequel, plus de vingt jours après la reprises des entraînements, n'a pas encore donné signe de vie.
Yussufu aussi n'a rien à envier sur ce plan à son coéquipier, puisque pour la énième fois, il se permet une rallonge de ses vacances au pays natal et le CSS s'est limité à chaque fois, à le sanctionner par des amandes qui se sont avérées peu dissuasives.
Le tableau, sans être sombre, n'est pas cependant reluisant et il faudrait que les supporters, les vrais, viennent en renfort pour apporter au club le soutien matériel dont il a besoin. Nous faisons surtout allusion aux hommes d'affaires sfaxiens qui sont tenus de faire front uni autour de leur club. La réussite du CSS qui doit retrouver sa place qui a été toujours la sienne dans la hiérarchie nationale est à ce prix.