Le Temps-Agences - Le Premier ministre irakien, le chiite Nouri Al Maliki, est arrivé en Iran pour des entretiens portant sur la sécurité en Irak, où son gouvernement actuellement dans une passe très difficile, se voit reprocher par les Américains de ne pas se consacrer suffisamment à la réconciliation entre les communautés rivales. Le porte-parole de Maliki, Ali Al Dabbagh, a déclaré avant l'arrivée du chef du gouvernement à Téhéran que la sécurité serait "une priorité" en Iran, pays qui est devenu un important acteur de la situation en Irak depuis l'invasion américaine de 2003. Selon les médias iraniens, les questions économiques et politiques doivent être également au menu des discussions. Maliki est arrivé en Iran au surlendemain de la première réunion à Bagdad d'une commission irako-américano-iranienne chargée d'améliorer la coopération en vue de stabiliser le pays. Cette commission a été mise sur pied dans la foulée de discussions déterminantes, tenues en mai et en juillet, également à Bagdad, entre Américains et Iraniens. Il s'agissait des réunions de plus haut rang à avoir lieu entre des représentants des deux pays, qui n'ont plus de relations diplomatiques depuis la révolution islamique de 1979. Pour l'heure, le gouvernement irakien, dominé par les chiites, est sous pression pour conclure un accord de partage du pouvoir avec les différentes communautés du pays, à l'approche de la publication en septembre d'un rapport de l'armée américaine et de l'ambassadeur des Etats-Unis à Bagdad sur la stratégie de Washington en Irak. Maliki, arrivé à Téhéran en provenance de Turquie où il a également parlé sécurité, devait rencontrer le premier vice-président iranien Parviz Davoudi et plusieurs autres hauts responsables, rapporte l'agence de presse iranienne Fars. Le quotidien iranien Kargozaran écrit pour sa part qu'il signera des accords sur les "questions touchant à la sécurité". Sa venue en Iran coïncide avec une réunion internationale sur la sécurité en Irak qui s'est ouverte hier à Damas et doit se poursuivre aujourd'hui. Y participent des responsables irakiens, américains, britanniques, iraniens, turcs et jordaniens. Les représentants irakiens ont demandé à cette occasion aux pays voisins d'endiguer l'afflux de combattants franchissant leurs frontières pour rejoindre les insurgés, faute de quoi, selon eux, l'islamisme armé risque de connaître un regain dans l'ensemble de la région. Washington affirme que les Syriens permettent un afflux d'armes et de combattants en territoire irakien, ce que démentent les autorités de Damas, pour lesquelles la fin de l'instabilité en Irak et un "retrait honorable" des forces américaines de ce pays sont dans l'intérêt de la Syrie.