Les administrateurs du FMI considèrent que l'économie tunisienne devrait connaître des réformes pour faire face aux défis économiques et sociaux urgents. Dans un communiqué, le FMI considère que « des réformes structurelles exhaustives sont requises pour réorienter l'économie tunisienne et exploiter son potentiel pour réaliser une croissance plus élevée et plus inclusive ». Les spécialistes du FMI citent principalement la réforme du marché de travail et du système d'éducation pour réduire le chômage. Ils appellent ainsi à améliorer le climat d'affaires et la gouvernance pour accroître les investissements dans le secteur privé. Plus encore, dans le même communiqué, les administrateurs du FMI, proposent le développement des secteurs à haute valeur ajoutée pour absorber la main d'œuvre qualifiée. Ils mettent en exergue la nécessité de hiérarchiser les réformes, tout en améliorant la capacité de mise en œuvre.
Potentiel de croissance favorable !
Les administrateurs du FMI pensent que la Tunisie dispose d'un potentiel de croissance économique favorable à moyen terme. La libération de ce potentiel demeure conditionnée par la mise en place d'un programme de réformes structurelles pour promouvoir les investissements privés et absorber le chômage tout en réduisant les disparités régionales. En fait, en termes réels, la Tunisie pourrait devrait atteindre une croissance de 6% en 2017, à condition que le pays connaisse une poursuite « de la stabilité macroéconomique, l'amélioration de la gouvernance et du climat des affaires, des réformes du marché du travail et du système éducatif afin de remédier aux asymétries en termes de formation professionnelle, et le renforcement du secteur financier ». Plus encore, selon les administrateurs du FMI, la mobilisation des financements extérieurs importants (IDE d'emprunts par le gouvernement et les entreprises) serait utile pour obtenir une croissance plus forte.
2011 exercice difficile
Dans le communiqué publié par le FMI, les analystes estiment que l'année dernière était assez difficile pour l'économie Tunisienne. On affirme ainsi que la Tunisie a connu une grave récession en 2011 accompagnée de troubles intérieurs et dans la région. Le PIB s'est contracté de 1,8 % en termes réels, en raison d'une forte baisse du tourisme et des investissements directs étrangers. En conséquence du repli économique et du retour des travailleurs tunisiens qui étaient en Libye, le chômage a fortement augmenté pour atteindre 19 % en 2011, le chômage des jeunes se situant à 42 %. La position extérieure de la Tunisie s'est affaiblie, le déficit du compte courant se creusant nettement, à 7,3 % du PIB en 2011, et les réserves officielles diminuant, de 9,5 milliards de dollars EU fin 2010 à 7,5 milliards de dollars EU à fin 2011. Après une décélération à 3,5 % en 2011, l'inflation a augmenté pour atteindre 5,7 % en avril 2012 (en glissement annuel).
Des signes de rebond en 2012
Toujours selon le communiqué du FMI, le début de l'année 2012 a été marqué par des signes de reprises de l'activité économique. Les analystes du FMI avancent les chiffres relatifs à la croissance du PIB, la reprise du secteur touristique ainsi que la hausse des investissements directs étrangers. La reprise de la croissance du PIB était soutenue par une importante expansion budgétaire. Or, malgré ces prémices d'amélioration des indicateurs économiques, les spécialistes du FMI pensent sérieusement que les risques d'une récession sont encore là. « Toutefois, les risques à court terme sont élevés et plutôt orientés négativement, dont une récession plus grave que prévu en Europe qui pèserait lourdement sur les exportations, une augmentation des tensions sociales dans le pays qui découragerait les investissements autochtones et étrangers, des contraintes de capacités et des retards dans les financements qui risqueraient de freiner la relance budgétaire envisagée pour soutenir la croissance », indique-t-on dans le communiqué.
Réformer le secteur bancaire
Les administrateurs du FMI encouragent les autorités à remédier aux vulnérabilités du secteur bancaire. Selon le communiqué, ils appellent les responsables du pays de remédier aux problèmes des prêts non productifs et de la recapitalisation bancaire, et d'améliorer la gouvernance des banques publiques. Parmi ces réformes, les administrateurs du FMI rappellent aussi l'importance d'aligner la supervision bancaire sur les normes internationales. Ils encouragent la banque centrale à élaborer une stratégie de sortie pour retirer progressivement son important soutien à la liquidité des banques, tout en continuant à satisfaire à leurs besoins de liquidités.