L'agression dont a été victime Cheïkh Abdelfattah Mourou est un acte ignoble, répréhensible et immoral, notamment au cours du mois Saint, censé être celui de la dévotion, de la fraternité et de la tolérance. Bizarre, quand on sait que l'agresseur, dont tous les indices confirment son appartenance à un mouvement islamiste, assistait à Kairouan à une conférence sur la tolérance en Islam.
L'agression a été bien sûr condamnée par les composantes de la Société Civile et par la classe politique dont le parti Ennahdha qui tout en niant toute relation ou appartenance de l'agresseur a l'un des bureaux du parti, nie également son appartenance au mouvement salafiste.
Il n'est pas difficile de deviner l'appartenance politique et idéologique de l'agresseur, mais là n'est pas le problème.
Le vrai problème est dans l'émergence du phénomène de la violence dans les mœurs de la Tunisie Post-révolution.
L'agression de Cheïkh Mourou qu'on ne sait où classer dans le cycle de la violence politique ou religieuse, s'inscrit dans le cadre inquiétant de cette violence tout court et qu'il ne suffit plus de condamner mais de combattre avec tous les moyens disponibles et avec toute la sévérité requise. Il s'agit tout simplement d'appliquer la loi sans complaisance ni parti pris.
Il s'agit également de faire prévaloir la voie du dialogue et du consensus, de bannir toutes les formes de violence physique ou morale et de sévir contre les extrémistes de tout bord pour ne pas sombrer dans le désordre et l'anarchie et pouvoir aspirer à réaliser un tant soit peu les objectifs de la Révolution.