La Ligue Tunisienne de la Tolérance a organisé dernièrement une conférence de presse à Tunis où elle a évoqué la lâche agression dont ont été victime certains de ses membres lors du festival Al Aqsa à Bizerte. Slaheddine Masri, président de la Ligue a précisé que l'agression a eu lieu vers 20H30 du soir du 16 août lorsque lorsqu'un groupe d'objecteurs de conscience a envahi la maison de Jeunes et a commencé par déchirer les pancartes concernant Al Qod's. Un des activistes leur a demandé pourquoi agissent-ils de la sorte. Ils lui rétorquent : « Samir Kontar est un mécréant et il faut le tuer ». Ils étaient munis d'armes blanches qu'ils ont utilisées pour agresser les gens. Faisant fi du dialogue avec les activistes du festival Al Aqsa. Même lorsque ces derniers avaient annoncé l'annulation du festival, ils ont été violemment agressés. Il y avait une grande disproportion de force entre les deux parties. Le résultat : trois blessés dont deux de la Ligue de la Tolérance et un de l'association Liberté-Equité.
La Ligue Tunisienne de la Tolérance rappelle que ses adhérents ont subi à plusieurs reprises les attaques de la part de ceux qui traitent les autres de mécréants, alors qu'elle appelle à la tolérance. Après l'attaque de l'église orthodoxe la Ligue avait mis en garde contre les tentatives de restreindre les libertés. Un appel avait été lancé pour l'organisation d'une rencontre entre les différentes composantes de la société civile et le ministère des Affaires religieuses qui déboucherait sur une déclaration de principe sur les libertés individuelles, intellectuelles et religieuses. Un dialogue devait être organisé pour trouver des solutions à ce phénomène consistant à taxer l'autre d'apostas.
La Ligue constate que ces mouvements se déroulent chaque fois où une action est entreprise contre la normalisation avec l'entité sioniste comme en août et décembre 2011 ou en août 2012. La Ligue considère qu'il existe un lien objectif entre ceux qui jettent l'anathème et le mouvement sioniste international. Par ailleurs, la Ligue fait la distinction entre ceux qui traitent les autres de mécréants et qui sont liés au sionisme international et les jeunes tunisiens enthousiastes pour leurs convictions religieuses tout en manquant de formation. La Ligue considère que nos jeunes sont victimes d'absence de culture religieuse durant la dictature et de l'impact des chaînes religieuses satellitaires financées par les Saoudiens et les pays du Golfe.
La Ligue appelle à lever le voile religieux et politique sur ces forces qui taxent les autres d'apostasie. Elle pense que cette mission doit être remplie par le ministère des Affaires religieuses, la mosquée de la Zitouna ainsi que des partis politiques qui se proclament de la religion musulmane et surtout Ennahdha. La Ligue appelle à mettre fin aux justifications et aux réactions selon lesquelles ces actes sont isolés et passagers et que ses auteurs peuvent être acceptés au sein de la société politique tunisienne. La Ligue appelle à éviter la comparaison entre le projet sioniste international et la violence verbale. Les accusations et taxations d'apostas doivent être placées en dehors des luttes politiques. La Ligue espère que l'opposition participe à lever ce défi et appelle Ennahdha à prendre une position énergique et définitive à ce sujet. L'enquête sérieuse et la justice doivent prendre en charge cette affaire.
Meriam Hammami, vice-présidente de la Ligue rappelle que « le 15 Août 2012 à Bizerte des « salafistes » sont intervenus, à coups de bâtons menaçant et brutalisant les organisateurs de la deuxième session du festival al-Aqsa. Je mets le mot « salafistes » entre guillemets en attendant une définition plus juste aux brigands armés et barbus qui se sont-érigés comme les défenseurs de la religion et qui croient pouvoir s'approprier abusivement du rôle du Tout-Puissant, le seul et unique juge de nos âmes et de notre foi... Depuis plus d'un an et demi la Ligue Tunisienne pour la Tolérance ne cesse de rappeler que le talon d'Achille de toute révolution est l'intolérance. Car une nation, où tout un chacun croit détenir la vérité et s'obstine à l'imposer aux autres, ouvre ses portes à une guerre fratricide. Un peuple qui s'entretue ne peut pas avancer, il va stagner d'abord et périr irréversiblement».
La montée de violence doit interpeller toutes les consciences. L'heure n'est pas aux atermoiements. Il faut agir pour mettre fin à cette gabegie et éviter au pays le chaos et l'anarchie. L'Etat doit assumer ses responsabilités et garantir au peuple son droit à la sécurité. On attend toujours que le parti Ennahdha condamne ces agressions perpétrées à Bizerte. Il faudrait au préalable qu'il se démarque de façon définitive de la violence « salafiste ».
Provocation qui tourne à la bataille rangée Le jour de l'Aïd, ivres et drogués face à une mosquée
Fête de l'Aïd, dites-vous ? Drôle de fête à Bizerte, quand elle se transforme en une bataille rangée. Vraiment, c'est le chaos qui domine, malheureusement, notre quotidien. En effet, dimanche matin, au moment de la prière de l'Aïd, et à proximité d'une mosquée, quelques énergumènes, en soif d'alcool, se permirent le luxe de « picoler » au vu et au su de tout le monde, avant qu'une dame, à sa sortie de la mosquée ne soit attaquée à la bombe à gaz par ces mêmes marginaux; un passager d'un âge avancé courut au secours de la dame pour être agressé à son tour. Une fois, la prière terminée, un jeune quitta, à son tour, la mosquée et assista à l'agression de la deuxième victime. Après avoir tenté de s'opposer à ces méfaits, il tomba raide, atteint d'un coup de couteau. Le drame ne s'arrêta pas là, car un bon nombre de concitoyens qui étaient dans la mosquée, tentèrent d'attraper la bande qui prit la poudre d'escampette. A ce moment, ils décidèrent de donner une bonne « correction » au fournisseur de la « Zatla » connu dans la région sous le sobriquet de Ould Zarga qui faillit passer de vie à trépas. Ce dernier a passé l'Aïd dans le coma, son état étant jugé stationnaire. Voici, donc une des images de la Tunisie « post-révolutionnaire ». Ces informations ont été recueillies auprès de témoins visuels.