Gravissime ce qui s'est passé samedi dernier au stade olympique de Sousse. D'ailleurs, on s'y attendait dans la mesure où, tout au long de la semaine, les réseaux sociaux émanant de pseudo-supporters de l'Etoile n'ont pas manqué d'appeler à « punir » l'Espérance quel que soit le résultat de la rencontre de la quatrième journée de la phase des poules. Facteur qui a incité les responsables de l'équipe sahélienne à tout mettre en œuvre pour assurer un excellent déroulement de la rencontre. Ils vont vite déchanter dès la 40ème minute de jeu après l'ouverture du score par Aouadhi.
L'effet boomerang
En effet, quelques jets de projectiles divers prenant notamment pour cible le banc des remplaçants de l'Espérance et l'intrusion d'une poignée de supporters sur la pelouse ont poussé l'arbitre à arrêter momentanément le cours du match. Douze minutes d'arrêt de jeu avant que ce dernier ne décide de mener la première mi-temps à son terme. Le retour des joueurs aux vestiaires se fera sous une pluie de projectiles, un signe révélateur de la volonté d'une poignée d'énergumènes plus que décidée à ce que le match n'aille pas à son terme.
Et le but de Njeng est venu répondre à leurs vœux à la 70ème minute. Et là, nous préférons ne pas nous attarder à décrire l'ambiance d'enfer qui a prévalu sur la pelouse comme sur les gradins. Plus question donc de poursuivre le match, il s'agissait plutôt de sauver sa tête par n'importe quel moyen. Reste à savoir que reprochent les auteurs de ces troubles à l'Espérance dont les joueurs ont eu le tort de réaliser un match sans faute et à l'arbitre qui a été exemplaire dans sa manière de diriger la rencontre ?
Sécurisation tous azimuts
Pourtant, l'Etoile, ce n'est pas ces groupuscules d'énergumènes qui ne font que nuire à leur club et porter préjudice à son prestige, l'Etoile, c'est plutôt ses responsables avec à leur tête Ridha Charfeddine le président du club qui n'ont pas lésiné sur les moyens à leur portée pour permettre aux « Sang et Or » de quitter le stade olympique avec le maximum de sécurité.
Il faut, par ailleurs, mettre l'accent sur le rôle joué par le service d'ordre omniprésent notamment au niveau de la sécurisation du retour de la délégation de l'Espérance à Tunis. Une sécurisation assurée à partir de Sousse jusqu'à son arrivée au complexe Hassan Belkhodja.
Ce que disent les règlements.
C'est malheureux de le dire mais les faits étant ce qu'ils sont, l'Etoile risque gros par la faute de cette poignée de déséquilibrés mentaux. Le règlement stipule, en effet, que « si l'arbitre est obligé d'arrêter le match avant sa fin règlementaire à cause d'une invasion du terrain ou d'une agression sur l'équipe visiteuse, l'équipe hôte sera déclarée perdante et sera éliminée de la compétition nonobstant les sanctions prévues par les règlements. »
Or, il y a eu à deux reprises invasion du terrain et tentative d'agression. Et comme la tentative est punissable, l'Etoile risque gros dans la mesure où, outre son élimination de la compétition actuelle, l'Etoile court une suspension allant de trois à cinq années de toutes les compétitions africaines et une forte amende.
Tout dépendra des rapports du trio arbitral, du commissaire et du coordinateur responsable de tous les aspects liés à la sécurité. Ces derniers sont tenus d'adresser dans les 48 heures, par courrier recommandé au secrétariat général de la CAF, le rapport sur formulaire bleu avec description détaillée des raisons ayant abouti à l'arrêt du match.