Après les derniers évènements survenus à Bizerte et au cours desquels des Salafistes se sont attaqués à des maisons à la région de Oued Lassâad, on se pose beaucoup de questions concernant cette passivité de la police devant ces agressions continues de la part de ces fanatiques religieux, appelés faussement des Salafistes et qui sont résolus à tout faire pour plonger le pays dans la dérive sécuritaire et le chaos. A l'origine, les Salafistes ont été ceux qui étaient décidés à continuer cette mission confiée au Prophète Mohamed, et consistant à changer les mentalités obscurantistes de la Jahilya et instaurer la paix (l'Islam étant de la même racine que Salam).Or, selon ce mouvement qui était à l'origine sunnite, on appliquait les mêmes procédés du Prophète, consistant à utiliser les moyens pacifiques plutôt que les moyens de choc. Il est devenu cependant un mouvement terroriste depuis l'intervention du Wahabisme en Arabie Saoudite dès le 18ème siècle. Ce qui fut un prétexte pour la Dynastie saoudienne, pour prendre les commandes dans cette région d'Arabie, dont le Prophète même était originaire, et instaurer une dictature, soutenue par les pays dits développés, qui n'avaient d'autre souci que d'exploiter les richesses de cette région. Bientôt, naîtra un nouveau Salafisme fondé sur le Jihad, donc la violence, plutôt que sur une éducation non violente, comme le préconisait Al Albani en Arabie saoudite. Cette nouvelle tendance Salafiste, qui a commencé avec les frères musulmans en Egypte au milieu du siècle dernier, s'est renforcée, dès les années 1980, notamment en Afghanistan, en protestation contre l'occupation soviétique.
Ce mouvement qui s'est amplifié partout au nom de la défense de l'Islam, est devenu au fil du temps prétexte à des actes de violence et de terrorisme qui n'ont pas lieu d'être. Les mosquées transformées en lieux de forum politique, de plus en plus désertées C'est le cas de ce qui se passe dans notre pays depuis la Révolution, où les Salafistes se sont donné le mot pour s'adonner à une violence allant crescendo, étant convaincus que leur attitude est légitime, au nom de l'Islam.
Ce phénomène a gagné même les mosquées, où jadis se réfugiaient les fidèles, pour être à, l'abri de toute violence. Ces endroits qui sont des lieux sacrés sont devenus les lieux choisis où les Salafistes imposent aux centaines de fidèles, venus pour se recueillir, de se plier à leurs ordres et suivre leur mouvement, sous peine de se voir sévèrement secoués voire agressés. Beaucoup parmi fidèles qui consacraient le mois de Ramadan pour le recueillement et à la piété, ont préféré rester chez eux par crainte de subir des agressions de toute nature.
Des polythéistes vous en voyez encore ?
Pour preuve, la fête de l'Aïd qui a été gâchée, par ces Salafistes qui se seraient attaqués à des habitants, à Bizerte sans aucune raison plausible. Voulaient-ils combattre des apostats, comme à l'instar de ceux qui agirent de la sorte pour combattre les polythéistes ?
Je ne pense pas que ce soit la vraie raison de ces agissements, perpétrés plutôt par ceux qui ont une seule devise : empêcher le progrès, semer le trouble, et nourrir l'obscurantisme. Ce qui est inquiétant c'est cette dérive sécuritaire qui sévit de plus en plus, due à une démission de certains agents de l'ordre.
Celle-ci est d'autant plus inquiétante, que certains agents de l'ordre, s'y mettent à leur tour pour encourager certains mouvements de violence. En tout état de cause, ce qui s'est passé le 15 août à Bizerte ne doit pas nous laisser indifférents. Lorsque des Salafistes attaquent à coups de bâtons, les organisateurs du festival, en traitant tout le monde de mécréant, lorsque d'autres énergumènes attaquent des habitants, sans que la police puisse intervenir à temps, cela donne sérieusement à réfléchir. Les victimes ont en effet fait appel à la police pendant une heure, en vain !
En outre ces violences ont ouvert la porte à une bataille rangée, devant la mosquée de Bizerte, entre drogués, soûlards et autres énergumènes qui se sont même attaqué à ceux qui sortaient de la mosquée après la prière de l'Aïd. L'Etat doit garantir la sécurité du peuple, par tous les moyens, afin de mettre fin à ces mouvements salafistes qui risquent d'empirer, en portant atteint davantage à la consolidation de la transition démocratique de la Tunisie de l'après révolution.