Le Temps-Agences - La Bande de Gaza désormais sous contrôle du Hamas se retrouvera bientôt entièrement dépendante de l'aide étrangère et menacée de "conséquences désastreuses" si le territoire palestinien reste coupé du monde, a mis en garde l'ONU hier. De son côté, l'Association des hommes d'affaires palestiniens estime qu'au moins 120.000 personnes supplémentaires sur les 1,4 millions de Gazaouis risquent de perdre leur emploi. Il y a deux semaines, la Fédération des Industries palestiniennes avait fait état du licenciement de 70.000 des 120.000 salariés du secteur privé dans le territoire depuis que le Hamas a pris le pouvoir, ce qui porte le taux officiel de chômage au-dessus de 40%. Israël et l'Egypte ont bouclé leurs frontières après la prise du pouvoir par les armes du Mouvement de la résistance islamique en juin, et l'économie de Gaza est en danger immédiat, selon Filippo Grandi, numéro deux de l'UNRWA, l'agence de l'ONU chargée des réfugiés palestiniens. "Si le régime de blocus continue comme aujourd'hui, Gaza risque de devenir une communauté 100% dépendante de l'aide internationale, isolée et renfermée sur elle-même", a-t-il déclaré au cours d'une conférence de presse. Il a exhorté l'Autorité palestinienne, Israël et d'autres à rouvrir les points de passage, qu'aujourd'hui seule l'aide humanitaire peut franchir, sous peine de voir se développer à Gaza des "conséquences désastreuses, une atmosphère de désespoir favorable au développement de l'extrémisme". Avant même le "putsch" du Hamas, 1,1 million de Gazaouis recevaient une aide alimentaire de l'étranger.