Les boissons énergisantes ont été introduites en Tunisie au milieu des années 2000, à grand renfort de publicité visant principalement les jeunes. La première utilisation a été d'en consommer lors des longues veillées pour préparer les examens de fin d'année.
Puis les « Sahhara » (les veilleurs, les noceurs), ces jeunes qui fréquentent les boîtes de nuit, ont poursuivi le mouvement avec un engouement sans égal, afin de veiller jusqu'à l'aube...
Mais en 2009, l'affaire Brahim Lamkadem, 15 ans, originaire de Crépy-en-Valois (Oise), s'effondre après une course à pied. L'autopsie conclut à unemort naturelle et le dossier est classé. Mais en avril 2012, une expertise révèle la présence d'un taux de taurine vingt fois supérieur aux normes usuelles, ce qui démontre que la victime a consommé dans les heures précédant son décès une quantité qui peut correspondre à la prise de plusieurs canettes de Red Bull. »
« C'est lors de la pratique sportive que ces boissons montrent tout leur pouvoir destructeur, notamment avec les ingrédients clés, la taurine et la glucuronolactone », affirme un médecin nutritionniste.
Des propos confirmés par l'Agence Française de Sécurité Sanitaire où les spécialistes affirment que les boissons énergisantes « ne sont pas adaptées à la pratique d'une activité physique intense », soulignant qu'elles peuvent« causer de potentiels effets indésirables. » De nombreuses personnes évoquent des effets indésirables liés à la consommation des boissons énergisantes, notamment des tachycardies, des vertiges et même des crises d'épilepsie...
La consommation de boissons énergisantes expose aux blessures sportives à cause de deux mécanismes : le pH des boissons énergisantes est très acide, de l'ordre de 3 à 4 (la neutralité étant fixée à 7). L'effort lui-même produit de l'acidité, qu'il va falloir s'efforcer d'éliminer en récupération, par la pratique d'étirements et une alimentation de récupération adaptée, comprenant notamment de l'eau minéralisée bicarbonatée, des fruits ou des jus de fruits frais.
Témoignages de jeunes
Samy, (avec un I grec !) est un noceur depuis l'âge de 16 ans. Il passe ses nuits d'été dans l'ambiance électrique des boîtes de Sousse et de Hammamet. Il raconte ses veillées agitées : « lorsqu'on se retrouve entre copains, il faut tenir, résister à la fatigue de la danse, aux décibels des immenses baffles, à l'agitation générale. Alors on avale ces boissons énergisantes en grande quantité... »
Et notre noceur de poursuivre : « au petit matin, on est encore en forme et on n'a pas trop envie de dormir. Alors on traine un peu puis on va au lit. Et c'est le réveil qui va alors poser problème... » En effet, le réveil est assez difficile avec ces boissons : « on se sent barbouillé, avec les mains qui tremblent et une sorte de lassitude... »
Avec des noms d'animaux puissants ou dangereux, comme « Red Bull » (taureau rouge) ou « Shark » (requin), les boissons énergisantes contiennent des substances diurétiques, telles que la caféine, qui favorisent la fuite d'eau par les urines, ce qui est contraire à l'obligation de bien hydrater son corps pour qu'il s'adapte correctement à l'effort. Boire de l'eau devient alors impératif, ce qui est rarement le cas chez les jeunes.
Une canette de boisson énergisante contient environ 80g de caféine, ce qui est très proche de la dose de perception des effets secondaires (100 à 160mg), et proche de la limite supérieure de consommation admise (200mg/jour). Le risque chez les jeunes qui font beaucoup d'efforts, comme les noceurs ou les sportifs, c'est d'absorber une dose toxique en cas d'abus.
Alors, avant de vous lancer dans la consommation effrénée de ce type de boissons, essayez un bon café turc, un jus d'orange ou de raisin. C'est naturel, plein de vitamines et sain. Les plus belles choses nous sont généralement offertes par dame nature...