Trouver un consensus pour la gestion des affaires du pays après le 23 octobre prochain Le parti Républicain, plus connu sous le nom Al-Joumhouri a tenu samedi et dimanche dernier les travaux de son deuxième comité central. La situation politique dans le pays, l'initiative du 23 octobre et les alliances possibles ne manquaient pas d'être évoquées et servaient de plats de résistance pour les participants.
Arrivés des différentes régions du pays, les membres du Comité central du parti Républicain, devaient se concerter et réfléchir en groupe pour débattre des questions mises à l'ordre du jour.
L'initiative lancée par le parti républicain, Al Massar et le Mouvement Nida Tounès, concernant la gestion de la période post-23 octobre fut naturellement au centre des débats. L'appel est lancé pour un dialogue national pour trouver une sortie de crise qui pourrait entraver la légitimité des institutions après le 23 octobre. Un courrier a été adressé aux partis politiques représentés ou non au sein de l'Assemblée Nationale Constituante (ANC) ainsi qu'à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT).
Issam Chebbi, porte-parole du Parti Républicain, a affirmé sur les ondes de ShemsFM, que « le Comité central a insisté sur la nécessité de poursuivre et accélérer les négociations et sensibiliser les différentes parties à donner suite dans les meilleurs délais à l'initiative de dialogue et de recherche de consensus».
Meya Jéribi, secrétaire générale du parti, a déclaré, hier sur les ondes de MosaïqueFM que le souci majeur de son parti réside en la stabilité du pays. Le Tunisien est fortement curieux de savoir ce qui va se passer le 23 octobre et ce qui s'en suivra. Le peuple qui a élu ses représentants demeure la seule source légitime d'où émane le pouvoir. Il ne les a pas dotés d'un pouvoir absolu. Comme, il ne leur a pas signé un chèque en blanc. En plus le 15 septembre 2011, des partis politiques dont la Troïka avaient signé le document de la transition démocratique qui prévoit une année pour l'élaboration de la Constitution. C'est un engagement moral et politique. « Il est évident que ce document n'a pas de valeur légale, mais il a tout de même sa valeur et son importance. Le sens du devoir, l'honnêteté morale et notre conscience nous dictent de présenter, le 23 octobre prochain, nos excuses au peuple tunisien et lui présenter un agenda clair avec une feuille de route bien précise », affirme la secrétaire générale du parti. L'initiative consiste à trouver un consensus avant de revenir à la Constituante, pour éviter tout blocage possible. En plus des dates, il faudra se mettre d'accord sur les questions cruciales comme celle se rapportant à la nature du régime politique. Ennahdha persiste et s'en tient au régime républicain. Les autres partis penchent carrément pour un régime présidentiel aménagé où le président de la République est élu au suffrage universel tout en partageant de façon équilibrée les prérogatives du pouvoir exécutif avec le Chef du Gouvernement. «Le Tunisien veut choisir directement son président », dit-elle. Les autres questions en suspens doivent trouver des réponses comme l'instance des élections et la loi électorale. Le consensus devra être trouvé avant le 23 octobre, prochain. Ainsi, les Tunisiens seront rassurés. Cette démarche a été bien considérée par beaucoup de partis politiques. On s'attend à ce qu'elle aboutisse à de bons résultats dans l'intérêt des Tunisiens par de là les considérations partisanes.
Les alliances des partis démocratiques de l'opposition ont retenu l'attention des membres du Comité central. La direction du parti a informé les présents de l'état d'avancement des négociations engagées depuis des semaines avec Al-Massar et Nida Tounès dans l'objectif de mettre sur pied la plus large coalition électorale possible. Le comité central a approuvé cette option.
D'autres groupes politiques sont concernés par cette coalition. Le comité central a suggéré d'élargir les discussions à toutes les forces démocratiques modérées. Le parti républicain est engagé dans le processus de rapprochement avec les partis politiques centristes et démocratiques afin d'équilibrer le paysage politique. On pense à des associations de la société civile comme Kolna Tounès animée par Emna Mnif et Dostourna dont le porte-parole est Jawhar Ben Mbarek...
Par ailleurs, l'état des libertés individuelles et collectives n'a pas manqué d'intéresser vivement les membres du comité central. « Certaines forces ont recours à la violence et à l'intimidation sans que le ministère de l'Intérieur ou de la Justice ne réagissent énergiquement. Nous avons un besoin urgent de défendre les libertés et la liberté d'expression. Un large front civil est à créer », dit-elle. C'est un front civil contre la violence, l'extrémisme et la main mise d'un seul parti sur les structures de l'Etat. C'est une voie sur laquelle le PR compte avancer sans relâche.