Cette violence est devenue un phénomène très répandu dans nos établissements scolaires. Plus de 126 procès pour violence scolaire contre enseignants et cadres administratifs ont été intentés par le ministère de l'Education depuis la Révolution. Elle n'est plus verbale. Elle est devenue physique. Elle consiste ici en une intrusion d'éléments extérieurs dans l'enceinte scolaire. Cette intrusion peut avoir lieu pendant le temps scolaire : des individus étrangers à l'école peuvent se glisser dans l'enceinte scolaire pour se mêler aux enseignants mais aussi parfois pour les agresse, vandaliser les lieux ou encore perturber des cours. Deux types d'actes sont le plus répandus : une violence individuelle, très généralement verbale, de la part d'un élève à l'encontre d'un enseignant ou d'un autre membre du personnel scolaire, et une violence prévenant d'un (un petit groupe d'élève ou une classe), sous la forme d'un chahut d'un enseignant ou bien d'une destruction de matériel. Dans des cas extrêmes, des personnes étrangères à l'établissement peuvent s'en prendre verbalement voire physiquement à un enseignant ou à un membre du personnel scolaire. C'est le cas à Hammamet où le proviseur du lycée Mohamed Boudhina, Kamel Messaoud, à Hammamet, a été violemment agressé par des inconnus. Les auteurs de l'agression n'ont pas pu être identifiés. D'autres actes d'agressions ont eu lieu dans les deux autres établissements de la ville Devant l'inquiétude suscitée par cette violence, les enseignants sont entrés hier en grève en signe de protestation contre ces brimades qui portent atteinte au statut de l'enseignant et à l'intégrité de l'établissement scolaire. Les enseignants ont exprimé leur indignation tout en faisant assumer la responsabilité au ministère de l'Education, dans la détérioration du climat d'insécurité sévissant dans plusieurs établissements scolaires. Ils ont décidé de saisir le ministère de tutelle pour que des solutions urgentes soient prises pour endiguer ce fléau. Elèves et parents se sont mobilisés hier, pour dénoncer la violence exercée sur le corps scolaire, enseignants, personnel administratif et employés. Ils exigent la protection de l'enceinte scolaire et sa sécurisation et appellent à endiguer ce fléau qui bat son plein et à remettre en cause ces comportements agressifs en envisageant des journées de sensibilisation, des cours sur la violence au milieu scolaire ou les rencontres périodiques avec les parents pour mettre fin à ce phénomène qui se propage. L'enceinte scolaire doit être l'expression de la fraternité et de l'humanisme. C'est dire combien l'école doit demeurer un endroit protégé de toute forme d'expression de la violence.