Le ministère de la Santé publique s'en tient à l'application de la loi qui prévoit des exemptions à l'accomplissement du service militaire Principales revendications: l'application des conditions de sursis et d'exemption à l'accomplissement du service militaire accordés aux jeunes médecins et l'amélioration de la sécurité dans les hôpitaux
Les internes et les résidents en médecine ont entamé, hier, une grève de deux jours dans le Grand Tunis, Sousse , Monsatir et Mahdia en signe de protestation contre la réactivation d'une loi qui prive les jeunes médecins spécialistes des conditions de sursis et d'exemption à l'accomplissement du service militaire, la déterioration de la situation sécuritaire dans les hôpitaux et les mauvaises conditions de travail dans les établissements de santé situés dans les régions intérieures. Le taux de suivi de ce débrayage est proche de 90%, selon des sources syndicales. " Vers le coup de 14 heures, le taux de participation à la grève a été proche de 90%", précise Chokri Zayani, secrétaire général du syndicat des médecins internes et résidents de Tunis (SIRT), rattaché à l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT). Et d'ajouter : "la grève n'a concerné que les internes et les résidents exerçant dans les établissements publics de santé situés dans le Grand Tunis, Sousse , Monastir et Mahdia. Nos confrères exerçant à Sfax n'ont pas suivi le mouvement de grève puisque leur syndicat rattaché à la Confédération Tunisienne du Travail (CGTT) a déposé le préavis de grève après l'expiration du délai prévu par la loi, en l'occurrence dix jours".
Dans un communiqué publié récemment, le syndicat des internes et des résidents en médecine de Tunis a précisé que le ministère de la Santé publique a récativé la loi sur le service national (2010-17) qui prive les jeunes médecins spécialistes des conditions de sursis et d'exemption à l'accomplissement du service militaire. "Cette loi n'est qu'une des étapes mises en place pour détruire et saborder la santé publique et pour promouvoir le secteur libéral. Elle prive en effet les jeunes médecins spécialistes des conditions de sursis et d'exemption à l'accomplissement du service militaire auxquelles ont droit tous les autres Tunisiens : soutien de famille, marié, père de famille, etc", précise le communiqué.
Le syndicat indique aussi que "de jeunes médecins spécialistes récemment diplômés ont été traduits devant des tribunaux militaires alors qu'ils avaient déjà commencé à travailler dans la santé publique, soit comme assistants hospitalo-universitaires ou médecins de la santé publique".
Equipements modernes
Le commmuniqué du syndicat souligne, d'autre part, que " les problèmes liés à l'insécurité dans les hôpitaux persistent" , signalant que "des médecins continuent à être agressés".
Il déplore également le fait que la grève des médecins hospitalo-universitaires ait entraîné un retard dans la correction des copies du concours du résidanat en médecine, l'annulation de l'examen de fin de spécialité et l'arrêt de l'encadrement des thèses et des masters.
Sur un autre plan, le syndicat soulève la question de la déterioration des conditions de travail dans les hôpitaux situés dans les régions intérieures du pays. "Le problème de la santé dans les zones sanitaires prioritaires ne saurait se limiter à un saupoudrage de médecins spécialistes par-ci, par-là, alors que les racines du mal sont bien plus profondes. Il conviendrait en effet de rehausser la part du budget national alloué à la santé et d'établir un plan global efficient et impliquant toutes les compétences reconnues, y compris les représentants des médecins", indique-t-il.
Le mot d'ordre de grève des internes et des résidents en médecine a été lancé le 16 octobre lors d'une assemblée générale organisée par les syndicats des internes et des résidents en médecine.
Du côté du ministère de la Santé publique, on se tient à la stricte application de la loi en ce qui concerne le service militaire. "Durant les réunions que nous avons tenues avec les représentants du syndicat, nous avons insisté sur l'application de la loi qui prévoit des exemptions à l'accomplissement du service militaire dans des cas bien précis ", a précisé Abdelhay Mezoughi, directeur du cabinet du ministre de la Santé publique.
En ce qui concerne les conditions de travail, M. Mezoughi a fait savoir que "le ministère a déployé de grands efforts" pour bien équiper les hôpitaux dans les régions intérieures et moblisé d'importants fonds à cet effet dans le budget complémentaire de l'exercice 2012. "Certains hôpitaux régionaux disposent d'équipements modernes qui ne sont pas disponibles dans les grands centres hospitalo-universitaires", a-t-il noté , estimant que "le recours à la grève ne peut aucunement constituer une solution aux divers problèmes qui se posent".