«Nous ne célébrons pas un candidat en particulier, mais nous célébrons la démocratie... », déclare l'ambassadeur américain à Tunis, Jacob Walles juste après la réélection de Barak Obama à la présidence des Etats-Unis. La signification est grande. Un message, en fait, au monde qui croule encore sous les dictatures et aux invités de M. Walles, députés de la Constituante, représentants de la société civile et journalistes venus assister en direct, à l'ambassade, à la proclamation des résultats de la présidentielle dans le pays le plus puissant du monde et où la démocratie est ancrée depuis deux siècles.
Les invités de l'ambassadeur ne cachaient pas leur admiration devant ce qui se passe dans le pays de l'Oncle Sam où la démocratie s'illustre de la plus belle manière, où la transparence est la règle et où les campagnes électorales se transforment en fêtes populaires dans un climat de liberté, de joie et de convivialité.
Et c'est avec un brin d'amertume qu'ils font la comparaison avec ce qui se passe chez nous et dans les pays du Printemps arabe. Mais nous ne sommes qu'une démocratie en gestation avançant à pas titubants et peinant à franchir les obstacles qui se dressent devant sa difficile trajectoire.
Pouvons-nous réussir, rejoindre les pays développés et instaurer une vraie démocratie, telle que revendiquée par la Révolution ?
L'optimisme est de rigueur, car comme le souligne le politologue Hamadi Redissi, chez nous « tout vainqueur s'arrange pour restructurer le champ politique autour d'une nouvelle hégémonie. »
Une menace que l'administration Obama, qui a accompagné le printemps arabe et l'a soutenu, ne saurait autoriser.