Inauguration demain 14 novembre de la Maison du diabète, sis au 67 Avenue Alain Savary- Bloc A1- 1er étage La Maison du diabète ouvre ses portes en Tunisie. C'est une première dans un pays qui compte un nombre grandissant de personnes atteintes par cette maladie sinueuse et sournoise. Sous nos cieux, 17% de la population de plus de 20 ans, (quasiment une personne sur cinq), est diabétique et chaque année 20 000 nouveaux cas y sont dépistés. Il y a de quoi nous donner froid dans le dos, surtout que le ‘'sucre amer'' comme le décrivent certains, rend le quotidien pénible à vivre, quand il est question d'enfants ou d'adolescents. C'est toute la famille qui en est affectée. Et si aujourd'hui on s'y penche, c'est parce que la Tunisie, tout comme d'autres pays du monde s'apprête à célébrer la Journée mondiale du diabète, demain 14 novembre. Et puis c'est aussi, parce que c'est un concentré de conférences et de rencontres plus ou moins consistantes qu'on nous distille au cours de cette semaine. En voici un bon dosage.
A commencer par la Maison du diabète, une initiative de l'Amicale des diabétologues de Tunisie. La mission de cette nouvelle structure est d'offrir un cadre associatif aux diabétiques, et dans certains cas à leurs familles qui auront la possibilité d'être en contact direct avec des spécialistes entre nutritionnistes, diabétologues, etc. Le but étant d'éduquer, informer et soutenir les diabétiques du Grand Tunis. « Les priorités aujourd'hui sont pour l'amélioration de la prise en charge des diabétiques avérés afin de prévenir les complications graves de cette maladie et pour faire obstacle à la flambée du diabète dans notre pays. » déclare-t-on dans la note d'intention informant de la création de cette structure. Un programme d'activités sera annoncé à l'ouverture de ladite Maison du diabète qui organisera des caravanes pour essayer, un tant soi peu, de toucher d'autres régions du pays par son activité.
« Diabeto » une rencontre annuelle des spécialistes du diabète
On ne passera pas, par ailleurs, sans citer la rencontre « Diabeto », un congrès des spécialistes du diabète entre endocrinologues, diabétologues, nutritionnistes et diététiciens. La rencontre sera tenue une fois par an, pour informer, ceux qui le souhaitent bien, de toute l'actualité se rapportant au diabète. La première manifestation de ce genre, s'est tenue samedi dernier à Tunis où on a vu la participation de Hachemi Zouhaier psychiatre, la prise en charge psychologique des diabétiques étant importante pour les enfants ou les adolescents surtout que nos médecins n'y sont pas formés. Une idée relevée par nombre de spécialistes et reprise par Leila Essaddam, Assistante hospitalo-universitaire, pédiatre-endocrinologue exerçant à l'hôpital d'enfants Béchir Hamza de Tunis. La spécialiste considère que la présence d'un psychologue dans un service de diabétologie est une nécessité, surtout qu'à l'âge de l'adolescence l'enfant qui passera par la phase de refus rejettera sa maladie et avec sa maman qui vit cette maladie au quotidien. Et sans trop s'y attarder, il est à signaler que Dr Leila Essaddam a donné un exposé très intéressant sur le diabète qui touche l'enfant. (voir encadré). Ce qui mérite d'être relevé lors de cette rencontre est que malgré le fait que le diabète est une maladie prise en charge par la CNAM. Il reste beaucoup à faire concernant la prise en charge du matériel d'autocontrôle, entre autres les bandelettes qui coûtent énormément chers. Sans oublier les petits qui devraient avoir un matériel adapté à leurs menottes et ayant plus de précision dans le dosage à petites quantités.
Dans la même foulée et du côté de la Cité des sciences, une journée non moins intéressante a été organisée par les laboratoires Sanofis-Aventis. La journée portes-ouvertes a donné la possibilité à des parents de diabétiques de poser toutes les questions relatives à l'affection de leurs progénitures. Un atelier de dessin et de peinture et un show de clown a accompagné la journée qui a fait sortir la maladie de son cadre hospitalier si pesant sur la psychologie des enfants. Pour rester dans une ambiance ludique, on n'oubliera pas de mentionner l'activité qu'organise les laboratoires Bayer les 12, 13 et 14 novembre aux Berges du Lac, au local 1001 saveurs où une séance de dégustation des plats destinés aux diabétiques sera tenue en la présence de spécialistes d e la maladie. Belle retrouvaille pour aider les diabétiques à vivre mieux leurs maladies. Le diabète expliqué à nos enfants
L'exposé présenté par Dr Leila Essaddam lors de la journée « Diabeto 2012» organisée par l'Amicale des diabétologues de Tunisie, a eu pour principal but de battre en brèche des idées reçues sur le diabète en rapport avec l'enfance. La spécialiste qui exerce à l'hôpital d'enfants de Tunis en tant que pédiatre endocrinologue a montré qu'il faut déculpabiliser l'environnement familial quand on découvre le diabète chez un enfant. « Ce n'est ni à cause du papa qui aurait adopté un comportement sévère vis-à-vis de son enfant, ou que la maîtresse l'a réprimandé ou encore à cause du chien qui lui aurait fait peur que l'enfant a eu un diabète. Ce n'est pas aussi à cause de sa grand-mère qui lui aurait fait manger beaucoup de Chamia. Encore moins à cause de la Révolution ! » Notre interlocutrice a montré qu'il faut expliquer à l'enfant avec des mots simples et adaptés que le seul coupable est le pancréas qui a arrêté de fonctionner normalement. « Il faut le lui montrer avec des images à localiser par l'enfant sur son corps » dit-elle en avançant que « 50% des hypoglycémies ont lieu la nuit chez des enfants de moins de 5 ans. Ce qui explique les céphalées matinales, les difficultés de réveil et les cauchemars de l'enfant. » Il est à relever, toujours selon elle que les symptômes sont propres à chaque enfant. Dr Essaddam a pour finir montré les gestes à ne pas faire. Elle laisserait comprendre entre autres « qu'il ne faut pas arrêter l'insuline ou ne pas faire l'injection suivante. Il ne faut pas également donner du sucre per os à un enfant inconscient ou encore rapporter systématiquement une convulsion à une hypoglycémie ».