Le syndicat reproche au ministère de l'Education le non respect des accords conclus Le ministère regrette la décision de grève
Malgré des tentatives de réconciliation de dernière minute lors d'une longue réunion tenue avant-hier, le Syndicat général de l'enseignement secondaire a maintenu le mot d'ordre de grève pour aujourd'hui. Quelles sont les revendications des enseignants ? Comment vont se dérouler les choses aujourd'hui ? S'acheminera-t-on vers l'escalade, ou fera-t-on prévaloir le bon sens et la raison et éviter de faire monter la tension? Une longue réunion a eu lieu avant-hier entre le ministre de l'Education, le ministre des Affaires sociales, des membres de la commission administrative de l'enseignement secondaire, un conseiller du chef du Gouvernement et trois membres du bureau exécutif de l'Union Générale Tunisienne du Travail (UGTT), une délégation présidée par Hfaïedh Hfaïedh secrétaire général adjoint de la centrale syndicale. Elle a capoté et n'a aboutit à aucun accord concret. Chacune des parties a campé sur ses positions.
Dans une déclaration, hier sur les ondes de ShemsFM, le ministre de l'Education, Abdellatif Abid a affirmé que le ministère n'a pas désapprouvé les revendications du syndicat général des professeurs de l'enseignement secondaire. Selon Abdelatif Abid, le ministère a répondu aux demandes du syndicat mais certains accords prennent du temps pour les mettre en œuvre et demande l'approbation d'autres ministères. Le ministre de l'Education regrette la décision de grève de l'enseignement secondaire mais respecte ce droit constitutionnel. De leur côté, les enseignants demandent l'application de l'accord du 18 avril 2012 dans son volet promotions professionnelles et leurs incidences financières. Plus de six mois après la signature de cet accord rien n'a été fait. Pour beaucoup d'observateurs, cet accord n'était qu'une manœuvre pour éviter la grève décidée pour le 26 avril. Les enseignants revendiquent l'augmentation de la contrepartie financière de la promotion. Ils tiennent à ce que la troisième promotion rapporte une fois et demie ce que rapporte la seconde. Le ministère considère que la troisième promotion n'est pas un droit acquis qu'on accorde à la fin d'une carrière professionnelle, comme un privilège qui récompense l'enseignant trois ans avant sa mise à la retraite.
Ils tiennent à la publication des résultats des promotions professionnelles pour les enseignants d'éducation physique, à l'intégration des maîtres recrutés après le 30 juin 2005 dans le grade de professeur du premier cycle et leur permettre de jouir des promotions professionnelles à partir de 2015. Par ailleurs le Syndicat Général de l'Enseignement secondaire, réitère son appel à l'application des accords régis par le Procès verbal du 21 octobre 2011 dans son volet classement des enseignants de l'enseignement secondaire et des collèges, dans la catégorie des métiers pénibles et permettre aux enseignants de pouvoir partir à la retraite volontaire à partir de 55 ans. Des négociations doivent être menées pour fixer le montant de la prime de pénibilité pour tous les enseignants. Par ailleurs, le syndicat demande le doublement de la prime du Bac sport à partir de 2013-2014. Il tient à la généralisation des bourses universitaires au profit des enfants d'enseignants du secondaire et des collèges qui suivent des études supérieures pour obtenir une licence ou un master. Les enseignants chargés de taches administratives souffrent le martyr parce qu'ils sont obligés de travailler 37 à 39 heures par semaine. Le syndicat veut que ces enseignants travaillent 25 heures par semaine et les faire bénéficier de la prime de rentrée scolaire que le ministère ne veut pas leur accorder. Concernant le statut des enseignants du secondaire et de l'éducation physique, le syndicat est disposé à continuer le dialogue avec l'espoir d'en finir avant la fin de l'année scolaire en cours. Quant aux enseignants suppléants, ils devront être intégrés en fonction de critères à arrêter par le ministère et le syndicat général avec l'intention de mettre fin aux recrutements précaires.
La grève concerne tous les enseignants et le personnel exerçant dans les lycées, collèges, collèges techniques, collèges et lycées pilotes et les enseignants exerçant dans les établissements d'éducation physique y compris ceux qui exercent dans les écoles primaires ainsi que les professeurs chargés des fonctions de directeurs d'institution éducative, censeurs et enseignants chargés de tâches administratives. Les grévistes seront présents sur les lieux de travail durant toute la journée. Ils sont appelés à rejoindre leur lycées et collèges dès 8H du matin, même s'ils ne travaillent pas aujourd'hui, ou travaillent l'après-midi. Des Assemblées Générales seront organisées dans les salles de professeurs. Des rassemblements auront lieu dans les locaux des unions régionales et locales du travail de l'UGTT. Ces rassemblements seront fixés par les structures syndicales et régionales de base. Pour le Grand Tunis, un rassemblement est prévu à 11H devant le siège du ministère de l'Education. Une frustration pour les enfants qui seront privés, aujourd'hui, de cours. Ils devront rester chez eux. L'administration finira-t-elle par lâcher du lest pour permettre une issue honorable pour ce conflit ? L'escalade sera-t-elle évitée ? Les prochains jours nous apporteront une réponse à ces questions.