Les élus du bloc démocratique, de Nidaâ Tounes et ainsi qu'une partie des élus du Congrès pour la République (CPR) et des indépendants ont boycotté, hier, les travaux de la séance matinale consacrée à l'examen de la situation à Siliana à l'Assemblée nationale constituante (ANC). Motif: l'absence du Premier ministre Hamadi Jebali et du ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh qui devraient, selon les élus mécontents, assister à la séance pour répondre aux questions des députés sur la répression policière des protestations sociales à Siliana. A ce propos, Ahmed Néjib Chebbi , président de l'instance politique et du Bureau politique du parti républicain a estimé que l'absence du Chef du gouvernement atteste du peu d'importance accordée par le gouvernement à l'Assemblée constituante et aux évènements survenus à Siliana. “L'absence du Chef du gouvernement signifie deux choses: ou bien il estime que ce qui se passe à Siliana est sans importance ou que l'Assemblée nationale constituante est sans importance", a-t-il déclaré. Détail de première importance: les députés qui ont préféré se retirer sous les applaudissements, les altercations et les remarques ironiques de plusieurs élus de la troïka. Cette situation tendue n'a pas, cependant, plu à l'élue du CPR , Samia Abbou, qui s'est retirée en signe de protestation contre l'état de “déliquescence morale" dans lequel se trouve la constituante. “ Il est inadmissible que les élus de la Constituante à qui le peuple a confié son avenir s'insultent mutuellement", a-t-elle notamment déclaré.
Chokri Belaïd réfute les accusations de Habib Ellouze Le secrétaire général du Parti des patriotes démocrates unifié, Chokri Belaïd, a démenti, hier, les accusations du dirigeant d'Ennahdha Habib Ellouze selon lesquelles le chef du parti d'extrême gauche serait un collaborateur de la police politique sous le règne de Ben Ali. “ Habib Ellouze ment. Je le défie de publier les archives complètes de la police politique", a-t-il indiqué. Joint par téléphone à Casablanca, où il participait au congrès d'un parti de gauche marocain, M. Belaïd a également récusé les accusations selon lesquelles il serait l'instigateur des violences à Siliana. “C'est un honneur si nous avons été capables de faire bouger la rue à Siliana. Nous soutenons toutes les protestations pour l'emploi et la dignité", a-t-il dit. Et d'ajouter: “ce genre de mensonges ont été déjà véhiculés par Ben Ali, le gouvernement de Béji Caîd Essebsi. Les dirigeants d'Ennahdha sont des menteurs. Ils cherchent tout simplement à ternir l'image du Front populaire ( alliance de formations de gauche dont le parti de Chokri Belaïd est membre, NDLR). Ce front qui défend le peuple et les objectifs de la révolution". A noter le porte-parole officiel du Front Hamma Hammami a également démenti le fait que Chokri Belaid soit un agent de la police politique de Ben Ali. Le ministre de l'Intérieur, Ali Laârayedh, avait accusé Chokri Belaïd d'être derrière les évènements de Siliana. Le député d'Ennahdha Habib Ellouze a réitéré, jeudi, sur Mosaïque FM, ces accusations. Il est allé même jusqu'à accuser le leader du Parti des démocrates patriotes d'avoir été «un informateur rémunéré de la police politique qui a pris le train de la révolution en marche.» M. Ellouze a expliqué qu'il dispose des documents et preuves à l'appui de son accusation.
Les dangers de l'exploration du gaz schiste en débat L'association “Réseau Enfants pour la Terre"organise, aujourd'hui à la Maison de la culture Ibn Rachiq, à Tunis, une rencontre scientifique sur" les dangers de l'exploration du gaz schiste en Tunisie". Des experts évoqueront, à cette occasion les risques environnementaux et sanitaires liés à l'exploitation du gaz de schiste Dans une interview accordée , le 2 novembre, au journal “Le Maghreb" , le ministre de l'Industrie Mohamed Lamine Chakhari avait révélé que «le gouvernement envisage d'accorder une autorisation pour l'exploitation du gaz de schiste dans la région de Kairouan très prochainement». Il a noté que “la commission technique mise en place à cet effet a émis un avis favorable au projet , tout en posant des conditions qui prennent en compte l'intérêt du pays, de l'environnement et des habitants de la région de Kairouan". M. Chakhari a indiqué au passage que “ les dangers prétendus du gaz de schiste ne sont que des rumeurs infondées".
Ettakatol plaide pour la démission du gouverneur de Siliana Le Forum Démocratique pour le Travail et les Libertés (FDLTL: ou/ EttaKatol) a réclamé dans un communiqué publié hier le départ du gouverneur de Siliana et exprimé son soutien aux habitants de cette région. «Suite aux derniers évènements survenus à Siliana, nous membres de la Fédération France Nord d'Ettakatol, tenons tout d'abord à exprimer notre soutien à nos concitoyens à Siliana et notre solidarité avec leurs revendications sociales légitimes (...). Nous demandons la démission du gouverneur de Siliana qui n' a pas su adopter une démarche tempérée que requiert ce moment de transition et n'a pas été capable de gérer les demandes de la population. Nous considérons que sa mauvaise gestion des revendications légitimes de la population a contribué à l'envenimement de la situation, ce qui a conduit à des dégâts humains et matériels. En tant que gouverneur il est le premier responsable et se doit de démissionner ou d'être révoqué. Les membres de la fédération France Nord d'Ettakatol réclament, selon le même communiqué, l'ouverture d'une enquête indépendante sur la répression et l'utilisation de balles en plomb par les forces de l'ordre. “Il est inadmissible de voir encore une gestion désastreuse de la question sécuritaire qui a provoqué un nombre de blessés importants suite à des revendications sociales légitimes. Nous demandons aussi que des réformes structurelles soient entreprises au niveau du ministère afin de réduire l'opacité de son fonctionnement et de mieux anticiper les mouvements de foule. Un débat national sur ces réformes est le meilleur outil pour réconcilier le citoyen avec les forces de l'ordre", précisent les auteurs du communiqué.