La commission administrative de l'Union générale tunisienne de travail (UGTT ) a décidé, hier en fin d'après-midi, d'annulation de la grève générale initialement prévue pour aujourd'hui. “La commission administrative de l'UGTT a décidé l'annulation de la grève générale et appelé à la vigilance et à l'unité autour de l'Union, contre ce qui se trame contre elle publiquement et dans le secret", a précisé l'UGTT sur sa page facebook officielle. Et d'ajouter : “le secrétaire général de l'organisation appelle à au resserrement des rangs et à la solidarité, l'UGTT sera toujours au rendez-vous pour défendre le pays et son unité". Selon la même source, l'annulation de la grève est motivée par “la mauvaise situation sécuritaire qui prévaut dans le pays". L'UGTT a a également espéré que “les négociations entamées avec le gouvernement se poursuivent “, tout en insistant sur l'urgence d'un “consensus entre les différents acteurs de la vie politique et sociale". La réunion extraordinaire de la commission administrative a examiné un accord préliminaire conclu mardi entre des représentants du gouvernements et des dirigeants de la centrale syndicale. Cet accord prévoit notamment une condamnation par le gouvernement de l'agression commise contre l'UGTT le 4 décembre , une enquête bipartite Gouvernement sur les événements qui ont eu lieu à la Place Mohamed Ali devant le siège de la centrale syndicale, la protection de la réunion des organisations politiques et syndicales et lancement des poursuites contre les auteurs des violences. Les dirigeants de l'organisation ouvrière ont refusé de commenter davantage l'annulation de la grève générale. Ainsi, le porte-parole officiel s'est contenté de déclarer qu'une conférence de presse se tiendra aujourd'hui à 11 heures à la Place Mohamed Ali pour présenter les résultats de la réunion de la commission administrative. Divergences La réunion de la haute instance dirigeante de la principale centrale syndicale du pays était très houleuse. C'est que les positions des membres de la commission administrative composée des membres du Bureau exécutif national de l'organisation, des secrétaires généraux des unions régionales du travail ainsi que des dirigeants des syndicats généraux et des fédérations syndicales étaient très divergentes. Une partie des membres de la commission, dont les secrétaires généraux adjoints Samir Cheffi , Sami Tahri et H'faïedh H'faïedh ont estimé que le bilan des négociations avec le gouvernement est très maigre. Ils ont, de ce fait, appelé à un report d'un mois de la grève générale, un délai suffisant , selon eux, pour juger le sérieux du gouvernement en matière de satisfaction des revendications de l'UGTT. D'autres membres de la commission administrative ont, toutefois, noté que la situation économique et sécuritaire fragile du pays ne permet pas le maintien de la grève générale. Ils ont mis en avant la nécessité de “placer l'intérêt du pays au dessus de toutes les considérations" et appelé à “couper l'herbe sous les pieds de ceux qui cherchent à détruire la crédibilité de l'organisation et à anéantir le capitale sympathie dont elle bénéficie comme étant une organisation nationale". Le secrétaire général de l'UGTT Houcine Abbasi et secrétaire générale adjoint Belgacem Ayari figuraient parmi les membres qui ont plaidé l'apaisement au nom de l'intérêt national. L'appel au débrayage national jeudi vise à dénoncer une attaque du siège du syndicat la semaine dernière par la Ligue de protection de la révolution, sorte de milice proche des islamistes d'Ennahdha, le parti qui dirige le gouvernement. La principale revendication de la centrale syndicale est la dissolution de cette organisation et des poursuites judiciaires contre les responsables de l'attaque. L'UGTT, qui revendique plus d'un demi-million d'adhérentes, a reçu mardi une multitudes de témoignages de sympathie, et dans la soirée des centaines de sympathisants ont manifesté bougies à la main devant son siège.