Affaire de complot, migrants… Les 5 infos de la journée    Interdiction de TikTok aux USA : Sécurité Nationale ou Guerre Technologique ?    Roshn Saudi League : Al Hilal tout proche du titre (vidéo)    Tunisie – Kalaat El Andalus : Saisie de 67 000 œufs détenus de façon illégale    Tunisie – Plus de 80 migrants subsahariens sous le coup de mandats de dépôt en prison    Gafsa : Des projets hydrauliques pour répondre à la demande estivale    Haider Herraghi nommé à la tête du CERT    La Tunisie réussira-t-elle sa transition énergétique ?    Fathi Hanchi (ANME): Le positionnement de la Tunisie en matière de transition énergétique est plus qu'honorable (Déclaration)    Anouar Ayed n'est plus l'entraîneur de l'ESS    Le taekwondoïste tunisien Khalil Jendoubi sacré meilleur sportif arabe pour la saison 2023-2024    Revue de la semaine du 26 avril au 03 mai: TRE: Hassen Laabidi annonce les bonnes nouvelles en cascade    La CAF dévoile les dates de la finale entre l'EST et Al Ahly    Prix FABA de littérature 2024 : ouverture de l'appel à candidature    Tunisie: Ce dimanche, accès gratuit aux musées    Section VR de GCFen : Un RDV fixe qui explore des histoires de drames et d'espoir en 2024    Guerre en Ukraine: Situation actuelle (Ambassade d'Ukraine en Tunisie)    Film Mars One Thousand One projeté au Planétarium de la Cité des Sciences à Tunis (trailer)    Météo du week-end : Temps doux et printanier    Signature d'un mémorandum d'entente entre la Tunisie et l'Irak dans le domaine de l'eau    Le Smartphone Reno11 F 5G lancé en Tunisie (caractéristiques)    RDC : le M23 s'empare d'une ville très riche en minerais, le Rwanda va encore se gaver?    «La Quête de l'Espoir Sublime» de Héla Jenayah Tekali comme récit de voyage    Météo en Tunisie : Mer agitée , températures en légère hausse    Daily brief national du 03 mai 2024: Saïed insiste pour "la purge de l'administration des éléments infiltrés ou incompétents"    Exécution du budget de l'Etat : le point sur les résultats provisoires à fin décembre 2023    Jaouhar Ben Mbarek empêché d'assister à son audience devant la cour d'appel    Souad Sassi nommée directrice exécutive de la FNCT    La Tunisie veut protéger et sauver son patrimoine architectural avec une loi    Le CA reçoit le CSS ce dimanche : Le cœur à l'ouvrage...    Un pays arabe arrête l'importation de tous les vaccins anti-COVID    L'Otic cherche des solutions face à la hausse des prix des sacrifices    L'EST tenue en échec par le CSS – Aholou et Meriah : du recul !    Vers une ère législative renouvelée : Les priorités de Kais Saied et Ahmed Hachani    Une réforme de l'enseignement supérieur en vue : Les nouvelles orientations de Kais Saied    La Cigale Tabarka Hotel – Thalasso & Spa -Golf, lauréat des deux prestigieuses distinctions internationales    Le CSS accroche l'EST dans son arène : Un premier pas important    Rencontre avec la Palestinienne Adania Shibli, invitée de la 38e édition de la FILT : «La littérature, pour moi, est le seul lieu qui accepte le silence»    «Les contours de l'Infini», exposition individuelle de Jamel Sghaier au Club Culturel Tahar Haddad, du 3 au 22 Mai 2024 : Quête d'Absolu dans la peinture de Jamel Sghaier    15 morts et 500 blessés en 24 heures selon un bilan de la Protection civile    En bref    France : Un vent de contestation pour la Palestine souffle sur les universités    USA : un campement d'étudiants dénonçant l'agression sioniste contre la Palestine démantelé    Les écoles et les entreprises ferment de nouveau aux Emirats    Giorgia Meloni reçoit le roi Abdallah II de Jordanie au palais Chigi à Rome    Palestine: Pour un simple statut d'observateur aux Nations Unies!    Fadhloun : voici comment la Tunisie peut annuler les sanctions de l'Agence mondiale antidopage    Adhésion de la Palestine à l'ONU: La Tunisie regrette l'échec du projet de résolution porté par l'Algérie    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



De la persistance de la mémoire au passage humaniste
Arts plastiques: Ali Zenaïdi à la galerie Bel Art
Publié dans Le Temps le 20 - 12 - 2012

Ali Zenaïdi nous présente à la galerie Bel Art sa nouvelle collection de « Petits formats » pour une durée d'un mois (du 27 Novembre au 29 décembre 2012). Il s'agit d'un ensemble de 35 œuvres créées avec plusieurs techniques dont des dessins réalisés à la pierre noire, des acryliques sur toiles et cartons et enfin, des pastels à huile.
L'artiste-peintre, amoureux du dessin et des sujets de son quotidien vécu puise ses inspirations dans sa mémoire, ses souvenirs d'enfance et son imaginaire fertile. Cette exposition vient clôturer une année active dans sa présence artistique sur la scène tunisienne. En effet, il vient d'effectuer au palais Kheïreddine une remarquable exposition rétrospective ; fruit de 37 ans de travail et de recherches (1975-2012). L'année 2012 a été fructueuse avec ses nouvelles recherches sur les collages récents et tant que moyen d'expression plastique.
Sans se renier, Ali Zenaïdi est capable de puiser à ce que lui semble plus pertinent pour traduire la vision et la situation du moment. S'il a suivi le chemin d'une certaine abstraction, il n'en est pas le prisonnier. La preuve en est qu'il peut reprendre un procédé délaissé par lui, - la technique de collage -, pour le réhabiliter et lui conférer une fonction. En effet, le collage n'est qu'un procédé. Selon la technique de Zenaïdi, qui commence par structurer le fond, - habituellement par la couleur -, il utilise le collage pour cette même entreprise. Le fond devient une réalité contextuelle, sociale, actuelle car c'est composé essentiellement de coupures de presse, des pans de papiers Canson colorés, des affiches et du papier kraft. Nous avons déjà là, un contraste, couleur et noir et blanc, qui est une forme d'alliance et de convention personnelle.
Reprenant l'inspiration de Raoul Dufy (1877-1953), on se rend compte du glissement visuel, opéré par la couleur qui se glisse entre fond et forme. Dufy, en effet, affirmait que l'œil saisit davantage la couleur que la ligne elle-même. Le rapport couleur et ligne devient majeur chez Ali Zenaïdi, au point, pour lui, de parler de couleurs à cheval entre fond et forme. Les dessins et les courbes légères s'insèrent dans le collage par la suite.
Sur ce fond, des scènes populaires, des métiers de l'Artisanat, de la Médina, œuvres intitulées « Retour du marché », « La partie de chkobba », « El ftaïri », « La patronne », « Place animée », apparaissent clairement. Ces différentes scènes sont sereines, mises en valeur et occupent bien l'avant-scène. C'est là, un traitement particulier de Ali Zenaïdi, de la tradition, de l'authenticité et de la mémoire. Nous avons en plus un travail sur la temporalité, comme si au fil du temps, dans des contextes différents et l'évolution actuelle, une fidélité demeurait. Ce n'est pas que l'artiste soit nostalgique, ce n'est pas que le peintre artificiellement veuille restituer un passé, car c'est ce qu'il voit réellement de la « tunisianité » dans le cours du temps. Cela fait des toiles de Zenaïdi une œuvre profondément humaniste, l'humain est mis en avant ; le pays n'est pas qu'une géographie et des endroits pittoresques, c'est un monde, c'est une population, un peuple, un regard, une âme.
Le collage et la peinture deviennent alors maîtrise de l'espace et du temps. C'est ainsi, que Habib Bouhawel dans La Presse écrivait que Ali Zenaïdi était à la fois « fresquiste » et « peintre troubadour ». Le troubadour indique bien l'attitude de Zenaïdi, pleinement dans le monde, tout en se vivant à distance avec des accents lyriques. Le lyrisme ici, est cette faculté à unir le figuratif et le ressenti personnel. Les filiations sont manifestes. S'il y a lien avec Raoul Dufy, Ali Zenaïdi reconnaît également sa dette picturale envers son familier Ammar Farhat et son professeur Habib Chebil. Il y a l'empreinte humaniste de Farhat, et celle de Chebil dans ses compositions structuralistes.
Le peintre avec cette exposition de « Petits formats » vient témoigner son attachement à sa terre natale, source de ses lumières, de ses couleurs et de ses sujets. Tant que la mémoire persiste, la création et les recherches continuent à explorer le riche terroir tunisien et établir un lien harmonieux traduisant sa sensibilité, son imagination et son originalité.
Olga Malakhova
(Chercheuse en Esthétique et Techniques des Arts Plastiques )


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.