Nos représentants de la balle orange ne feront pas partie du carré d'as, objectif déclaré et jugé accessible par l'entraîneur national, Adel Tlatli, lors de la conférence de presse tenue à la F.T.B.B juste avant le départ pour l'Angola, lieu de la joute africaine. Les " pharaons " anéantissaient nos espoirs de qualification suite à un quart de finale où les nôtres étaient totalement dépassés. Pourtant, les égyptiens paraissaient tout juste moyens et la rencontre n'atteignait à aucun moment un niveau technique digne d'un quart de finale d'un championnat d'Afrique. Avons-nous les moyens de nos ambitions ? Voici une question qu'on a posé sur les colonnes de notre journal, il y'a une semaine à peine. La réponse est désormais claire et nette ; non et l'élimination au stade des quarts de finale en est la parfaite illustration. Non pas qu'il est interdit à la sélection tunisienne de perdre mais il est honteux pour une équipe nationale d'avoir des statistiques aussi médiocres que les nôtres ; 26 pour cent à deux points et 25 pour cent à trois points pour les très modestes 57 points au décompte final. Pourtant, Adel Tlatli nous vantait les étapes de la préparation, les moyens mis à sa disposition, l'état de forme de ses joueurs et leur nette progression. Rien de tout cela ne nous a paru évident au regard de leur prestation au cours de ce championnat. Si leur longue et coûteuse préparation, n'a pas servi à améliorer leur adresse, à parfaire leurs automatismes et à perfectionner leur jeu collectif, l'équipe paraissait plutôt opter pour des actions individuelles exagérées et les joueurs de base en très petite forme, quelle était son efficience ? Bouder les jeux Africains d'Alger pour un stage aux Etats-Unis ne semblait pas la chose à faire. Des matches officiels et des conditions réelles de compétition auraient permis au staff technique de mieux jauger son effectif et le comportement individuel et collectif des éléments le composant. Tel ne fut pas le cas ! Nous aurons à disputer deux rencontres pour nous classer entre cinquième et huitième, relégués comme de coutume au second rang, incapables de décoller et de démonter de la valeur, impuissants devant une formation égyptienne dans son plus mauvais jour. Demain nous ferons peut-être le bilan et invoquerons mille raisons, trouverons diverses justifications à une autre débâcle, encore une de la balle au panier, sans jamais mettre le doigt sur le mal et désigner les véritables coupables ! Chacun cherchera à accuser un présumé fautif et aucun n'aura le courage de faire la mea culpa. Mais finalement, ça ne sert à rien d'incriminer des personnes ou l'instance fédérale. Toutes les parties sont concernées, les clubs et leur mauvaise politique de gestion, leur incapacité à collaborer et à former des jeunes en développant des qualités qui nous sont propres, sont à blâmer. Les techniciens, avides de résultats immédiats et insoucieux de corriger les lacunes de leurs protégés sont autant dans leur tort. En attendant, le basket est le grand perdant dans cette affaire et s'enfonce de plus en plus au fin fond du gouffre, suffoque et n'arrive pas à sortir la tête de l'eau. Alors, trêve de paroles en l'air, de promesses non tenues et d'objectifs impossibles à atteindre ! Soyons rationnels, soyons réalistes et cherchons des solutions radicales et définitives pour reconstruire ce sport sur de solides bases et ce en commençant par le commencement tout en bas de l'échelle, par les jeunes, seuls issus et unique planche de salut pour une opération sauvetage du basket-ball.