Des femmes et des enfants étaient à bord Fermeture des administrations publiques en signe de solidarité Une centaine d'embarcations appartenant à des pêcheurs kerkenniens de Kraten, Ennajet et El Ataya, ont mis le cap hier sur les côtes italiennes. Partie vers le coup de 09h30 du port de Katen, la flotte migrante aurait atteint les eaux profondes entre midi et une heure. Depuis, il n'a plus été possible de les joindre par téléphone. D'après des sources diverses, parmi le millier de migrants, il y avait des femmes et des enfants, alors que certains marins-pêcheurs ont préféré laisser leurs familles à Kerkennah, ce qui a donné lieu à des scènes poignantes de femmes et d'enfants en pleurs. L'escorte de la flotte a été assurée par des garde-côtes, qui auraient eu l'ordre d'intervenir, à la frontière des eaux territoriales. Vu la dégradation des conditions météorologiques, ils auraient fort à faire en cas de danger, en raison du nombre et de la taille des embarcations mais surtout de celui des passagers à bord. Le départ des embarcations a provoqué des remous aux Iles kerkennah, où, en plus d'une manifestation, les administrations publiques ont fermé en signe de solidarité avec les marins-pêcheurs partis vers Lampedusa, puis rouvert l'après-midi Pour sa part, le gouvernorat de Sfax a rendu public un communiqué dans lequel les autorités régionales expriment leur surprise face au manquement des marins-pêcheurs concernés vis-à-vis de leur engagement consignés dans des procès-verbaux et dénoncent « la surenchère sur les préoccupations des pêcheurs et l'entrée dans des tiraillements politiques loin d'aider à trouver des solutions radicales à ce problème ou de servir les intérêts du secteur. ». D'autant plus, selon ledit communiqué qu'une réunion extraordinaire était prévue hier lundi 31 décembre 2012 au ministère de l'agriculture. Le communiqué a passé en revue la batterie de mesures destinées à éradiquer la pêche illicite dans la région, à savoir l'engagement des responsables sécuritaires de poursuivre les opérations de ratissage en mer, l'application de la loi et la mise en place d'une ceinture sécuritaire au large de Kraten, dont le bilan est positif vu la régression, constatée ces derniers jours, du phénomène de pêche prohibée. La deuxième et la troisièmes mesures ont trait respectivement à la possibilité d'instaurer une deuxième période de repos biologique et à la création d'une haute instance, à l'échelle nationale consacrée à la pêche. A rappeler que les marins-pêcheurs avaient décidé ce départ collectif vers l'Italie pour protester contre le « laxisme des autorités régionales et nationales face aux pratiques prohibées de pêche au chalut qui détériorent les richesses halieutiques de la région et menacent leur gagne-pain »