Toujours sous l'égide du commissariat régional à la culture de Sousse, le centre culturel boulevard Mhamed Maarouf, dirigé par Amina Gharbi, adopta depuis quelque temps, la tradition d'encourager toutes sortes d'initiatives culturelles provenant d'artistes tunisiens pourvus d'ambitions légitimes. C'est dans ce cadre qu'une nouvelle exposition d'arts plastiques, portant le joli nom de "Rêves ombragés", du jeune artiste, Mohamed Akram Khouja, y fut proposée il y a quelques jours. Natif de Hammam-Lif où il effectua ses études primaires, c'est à Mahdia, sa ville d'origine, qu'il eut son baccalauréat avant d'opter pour l'Institut d'arts et métiers de Kairouan où il obtint sa licence. Par la suite, son passage par l'Institut supérieur des beaux arts de Sousse fut couronné par un mastère en infographie .Il est à la fois plasticien, graphiste et galeriste. A. Khouja est vice-président du forum des artistes plasticiens de Mahdia et membre de l'Union des artistes plasticiens tunisiens (UAPT). Sa formation bipolaire lui a déjà permis de glaner un premier prix au Sommet Mondial des Sciences de l'Information (SMSI) en 2005 à Tunis. S'il est très doué pour la peinture depuis son jeune âge, c'est parce qu'il vécut dans un environnement culturel où son regretté père, Si Ali Khouja (1947-1991) , représentait l'élément-clef. Ce dernier, diplômé de l'Ecole des Beaux Arts de Tunis, poursuivit ses études à l'Institut supérieur d'Architecture de Liège (Belgique). Par ailleurs, il avait eu plusieurs occasions d'exposer ses œuvres en Tunisie et à l'étranger. Ainsi, ce n'est nullement un hasard si la galerie d'arts fondée par Akram porte le nom de son illustre père. Elle est située à la rue Ibn El Haithem , près de la Skifa El Kahla au centre de la capitale des Fatimides. Les oeuvres d'A. Khouja expriment, au pluriel, les différentes péripéties de son vécu quotidien et celui de son père. Le centre de gravité de ses créations est indiscutablement sa ville de toujours, la pathétique Mahdia. Nous la retrouvons avec beaucoup de joie mêlée à de la nostalgie dans"Skifa El Kahla" , "Café Gamra", "Une mahdoise " et autre "Ville de Mahdia"(œuvre tryptique). Egalement, l'extrême beauté de la mer de cette ville, avec son eau pure et cristalline et ses vagues sourdes, est une source d'inspiration importante pour Khouja .Elle est ainsi bien illustrée dans plusieurs tableaux dont "Vieux pêcheur", "Dans le bleu», «La pêche», «poissons rouges" et "Les barques". Notre artiste-peintre ne semble guère indifférent à tout ce qui est patrimoine comme l'attestent certaines de ses toiles telles que "Potier " et "Tunis médina». La femme aussi, la traditionnelle et la moderne, n'a pas manqué à l'appel .Nous la repérons, entre autres, dans "Deux femmes», «Femmes aux safsaris" et "Femme libre". Akram Khouja est l'un de ces jeunes plasticiens qui cherchent à bien se positionner dans un monde artistique tunisien où l'ambition ne semble pas avoir de limites. Khouja a déjà participé à plusieurs expositions collectives en Tunisie et en Belgique. Sousse est la deuxième ville, après Mahdia, où il expose seul. Ses capacités artistiques et ses dons devraient lui permettre de se procurer une place confortable dans le paysage culturel tunisien. Hassen